Les regrets d'un attachement aveugle
S'attacher à quelqu'un, c'est prendre le risque de se perdre un peu. Au début, on ne voit que ce qu'on veut voir : un éclat dans le regard, des mots qui résonnent juste, une présence qui semble évidente. On croit deviner une âme, un écho à la nôtre, et on s'abandonne à cette illusion rassurante.
Mais parfois, on se trompe. On donne trop, trop vite, à quelqu'un qui ne le mérite pas. On se lie à une image, à une promesse, sans voir les failles sous la surface. Et un jour, la vérité éclate. Un masque tombe, une déception frappe, et l'évidence fait mal : on s'est attaché à un mirage.
Alors viennent les regrets. On refait le chemin à l'envers, cherchant les signes qu'on n'a pas su voir. On se reproche d'avoir été naïf, d'avoir cru, d'avoir espéré. Le pire, ce n'est pas la trahison de l'autre, mais la nôtre – celle de notre propre cœur, qui s'est laissé séduire et tromper.
Mais regretter, c'est aussi apprendre. C'est comprendre que certaines erreurs sont nécessaires, que chaque blessure forge un instinct plus affûté. Un jour, on se relèvera, plus lucide, plus méfiant peut-être, mais jamais incapable d'aimer. Parce que malgré tout, l'attachement est ce qui nous rend humains.

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