Huit ans
Ça a fait huit ans, il y a quelques jours.
Huit ans depuis ce moment où, sans le savoir, je t’ai donné mon cœur pour la première fois. J’avais seize ans.
J’y croyais de tout mon être, avec cette intensité qu’on ne vit qu’une seule fois, quand on ne connaît pas encore les “peut-être” et les “ça s’use”.
C’était maladroit, pur, un peu fou. Et c’est resté en moi comme une saison qu’on n’oublie pas. Le temps a passé. Je ne t’attends plus. Je ne t’espère plus.
Mais parfois, je retombe sur une trace de toi — un mot, une photo, un souvenir flou — et mon cœur fait un pas de côté.
Comme s’il se souvenait avant même que ma tête comprenne. C’est étrange, ce mélange de tout et de rien.
J’ai oublié les détails, mais pas la sensation.
J’ai oublié ce qu’on s’était dit, mais pas ce que j’ai ressenti.
Aujourd’hui, j’ai vu que tu semblais heureux.
Et tu sais quoi ?
Ça m’a fait quelque chose. Pas de la jalousie, pas de la tristesse. Juste cette émotion douce qu’on ressent quand on réalise qu’on a aimé quelqu’un pour de vrai. Et que cette part de nous a existé, même si elle appartient à un autre temps.
Tu as été mon premier “je t’aime”. Et ça, personne ne pourra jamais l’effacer.

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