Enveloppe n°3

2 minutes de lecture

Jacksonville, Floride.

Le 8 janvier 2 018

Je ne m'attendais pas à avoir de réponse. Je crois que lorsque j'ai trouvé l'enveloppe déposée, ou plutôt, jetée sur mon lit, je me suis senti un peu moins seul. Même sans savoir si, effectivement, j'allais passer pour un idiot pathétique ou si tu allais simplement me répondre comme si rien de cette situation n'était étrange.

Tu as choisi la deuxième option et je t'en remercie. Mais je suis quand même un idiot pathétique.

Je ne sais pas pourquoi je te l'ai envoyée, je l'ai fait sur un coup de tête après que ce crétin de Jason m'ait passé à tabac une énième fois. J'étais si désespérément esseulé, plongé dans un trou noir et sans fond que j'avais besoin de trouver quelque chose à quoi me raccrocher. En toute honnêteté, j'ai passé toutes mes journées à attendre le facteur dans l'espoir qu'il m'apporte un peu de réconfort. C'est stupide, je suis sûrement le seul type de dix-sept ans à perdre son temps avec un moyen de communication aussi long et moyenâgeux. Enfin, nous sommes deux maintenant.

Je suppose que je n'ai pas besoin de m'épancher sur la question que tu m'as posée. Oui, ce tocard écervelé me cause encore du tort. Mais je suppose que je le mérite.

En toute franchise, je ne sais pas ce que l'on ressent quand on perd un proche. Mes parents sont bien vivants et parfois, je me demande si ce n'est pas plutôt moi le fantôme qui déambule dans la maison tellement personne ne fait attention à moi. Je n'ai jamais réfléchi à ce qu'il se passe après la mort, mais je suppose que oui, ton père te voit et il doit, je l'espère, être fier de toi.

Ce n'est pas le mien qui accrocherait ce crétin de Jason à un arbre. Déjà parce que la branche casserait sous son poids mais aussi parce que mon paternel ne sait pas que j'existe. Les derniers mots que je lui ai prononcé datent d'il y a quinze jours, et pourtant, on vit dans la même maison.

Des fois, je me demande si je ne suis pas mort. Puis, je me dis que c'est impossible, sinon je ne serais pas le sous-fifre de Jason.

Ps : Je m'appelle Skylar.

Ps n°2 : Pardon, Harlem. Je ne l'écrirai plus, même si je le pense.

S.

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