Chapitre 27 : Le refuge de Varenn, Partie 1

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Triss, Jonas et Naru ne cherchèrent même pas à fuir, tétanisés par l’imposant dragon. Ce fut Sheamon qui les sauva d’une mort certaine. Il s’avança vivement devant le groupe et leva sa main alors que la tornade de flammes allait s’abattre sur eux.

  • Division ! ordonna-t-il en projetant un flash de lumière blanche vers le brasier pour tenter de disperser le feu qui menaçait de consumer ses compagnons.

Cependant les flammes redoublèrent aussitôt d’intensité, forçant ainsi le renégat à déployer davantage d’énergie pour leur éviter la mort. Triss et les autres se protégèrent le visage du souffle brûlant avec leurs bras, supportant de leur mieux la fournaise. La chaleur était si intense que le sol se fissura. Mais Sheamon tint bon. Au fur et à mesure que le dragon crachait ses flammes infernales, la magie du renégat la divisait jusqu’à les réduire à néant.

Ce bras de fer herculéen s’éternisa pendant une minute entière… Jusqu’à ce que le flot de flammes finît par se tarir. Le dragon releva la tête, intrigué.

  • Je n’imaginais pas qu’un chasseur se cachait parmi vous, vermines ! admit-il d’un ton légèrement impressionné. Qui es-tu, toi qui résistes à mes flammes ?
  • Un simple voyageur… répondit le renégat avant d’ajouter : comme mes compagnons, d’ailleurs. Nous ne cherchons pas à te nuire, dragon. Notre seul but est d’atteindre le refuge de Varenn, où nous sommes attendus.
  • Attendus par les vampires ? réagit le dragon en haussant un sourcil menaçant. Tu es en affaires avec eux ?
  • Vous connaissez les réfugiés de Varenn ? s’étonna Triss, étonnée d’imaginer un dragon entretenir des relations amicales avec des vampires.
  • Gamine, l’avertit Sheamon, mais le dragon ne lui laissa pas le temps de finir.
  • Ha ! Bien sûr que je les connais, fille de la nuit. Ils ont la même odeur fétide que la tienne, celle de ceux qui sont infectés par la malédiction du crépuscule !

Manifestement, il n’avait aucune sympathie pour les vampires… Triss maitrisa le tremblement dans sa voix et s’avança aux côtés de Sheamon.

  • Alors vous pouvez nous aider, lui dit-elle en se forçant à ne pas laisser transparaitre son appréhension. Nous devons rejoindre Varenn avant que nos…

Le dragon rugit et sa patte s’abattit avec fracas à quelques mètres seulement du groupe.

  • SAIS-TU QUI JE SUIS, FILLE DE LA NUIT ?! JE SUIS VOLDRA, LE SEIGNEUR DE LA MONTAGNE ! hurla la bête, dont la voix caverneuse se répercuta en écho dans la vallée. JE DOMINE LA TERRE ET LE CIEL ! JE N’AIDE PERSONNE, ET ENCORE MOINS DES INSECTES DANS VOTRE GENRE !

Triss se mit instinctivement en garde, bien que consciente de l’inutilité de son geste contre une bête de cette taille. Elle jeta un coup d’œil à Sheamon et s’aperçut qu’il était également tendu, signe que son protecteur lui-même était incertain face à un tel adversaire… Ryku était blessé, mais même au meilleur de sa forme, il n’aurait pas pu faire grand-chose. Quant à Naru et Jonas…

Pouvaient-ils vraiment affronter un dragon ?

C’est alors que Naru passa devant elle, avançant lentement jusqu’au dragon sans leur laisser la possibilité d’esquisser le moindre geste pour l’arrêter.

  • Naru ! la mit en garde Triss, alarmée.
  • Qu’est-ce qu’elle fait ? maugréa Jonas en levant son fusil sans conviction. Elle tient tant que ça à finir en diner pour ce monstre ?

Impassible, Naru continua à marcher face au dragon son sceptre à la main, jusqu’à quelques mètres seulement de la patte du mastodonte, puis elle s’inclina avec un profond respect.

  • Noble Seigneur de la Montagne Décapitée, nous ne tenions nullement à troubler votre repos ni à insulter votre fierté en pénétrant sur votre territoire, déclara-t-elle d’une voix claire et chantante comme du cristal. Je vous en prie, ô grand maître de ces terres arides, faites preuve de miséricorde et laissez-nous traverser en paix.

Triss s’aperçut que les paroles de Naru résonnaient en elle comme une douce mélodie emplissant son cœur d’allégresse. Elle se sentit soudain comblée, désireuse de partager ce bonheur avec son entourage…

Mais Sheamon lui agrippa le bras, la ramenant brutalement à la réalité.

  • Ne vous laissez pas berner, leur dit-il tout bas avant de reporter son attention sur Naru. Elle essaye de charmer le dragon…

La jeune fille comprit alors que Naru, bien que probablement tenaillée par la peur, avait décidé de se mettre en avant pour leur permettre de fuir. Elle constata que le regard furieux du dragon commençait à diminuer d’intensité.

  • C’est possible ça ? s’étonna Jonas.
  • A vrai dire, je n’en sais rien… C’est la première fois que je croise un dragon, devin.

Mais les paroles de Naru semblaient avoir l’effet escompté. Voldra semblait captivé par la sorcière et paraissait s’être calmé. Son souffle rauque était devenu plus léger et ses griffes ne labouraient plus le sol. Il ramena sa tête au niveau de Naru et renifla délicatement la jeune fille tremblante.

  • Une sorcière, gronda le dragon d’une voix endormie. Tu as d’étonnantes capacités malgré ta chétive apparence… Tu trembles et pourtant tu te dresses devant moi alors que ton corps veut s’enfuir… Ton courage est impressionnant.

Brusquement, une nouvelle lueur de colère enflamma les yeux du dragon ; Triss sentit que la situation risquait de dégénérer.

  • Mais ton charme n’agira pas sur moi ! rugit-il en ouvrant grand la gueule, prêt à gober la jeune sorcière tétanisée par la peur.
  • Non ! s’écria Triss en chargeant de lumière ses paumes d’où jaillirent deux puissants rayons incandescents qui frappèrent Voldra à la tête. Ce dernier poussa un hurlement de rage et recula. Naru reprit ses esprits et siffla entre ses doigts avant de reculer prestement.

Son balai magique resté derrière Triss s’anima soudain et fila vers sa maitresse, qui l’enfourcha au passage avant de décoller prestement, pour s’enfuir hors de portée du monstre.

  • ÇA, TU VAS ME LE PAYER, VERMINE DE LA NUIT ! réagit Voldra en arquant son long cou de lézard, sa queue fouettant violemment le sol.
  • Dispersez-vous ! ordonna Sheamon en s’envolant à son tour, suivi de près par Jonas.

Triss s’apprêtait à se transformer en essaim de chauves-souris, quand son regard croisa Philippa qui respirait avec difficulté, aux portes de l’inconscience. Après un instant d’hésitation, elle attrapa l’espionne par les aisselles.

  • Laisse-moi, idiote… murmura celle-ci. Tu vas mourir pour rien…
  • Sois gentille et tais-toi, grommela Triss en passant son bras derrière ses épaules.

Elle attendit le bon moment : alors que la queue reptilienne allait les balayer, Triss sauta en l’air en même temps que Ryku. Elle atterrit avec souplesse, mais son pied se retrouva coincé dans l’une des fissures engendrée par la colère du dragon. La jeune Nocturii tira dessus, mais il lui fut impossible de se dégager…

  • Triss ! l’avertit la voix de Naru au-dessus d’elle.

La jeune fille vit Voldra, prêt à les écraser, lever sa patte avec un grondement de triomphe. Triss chercha de nouveau à se libérer, mais sans succès. Elle sentit le désespoir l’envahir… Cette fois ce furent les réflexes de l’espionne qui lui sauvèrent la vie. Philippa, pourtant inerte quelques minutes auparavant, parut soudain retrouver un semblant de vigueur. Elle saisit le poignet de Triss et dirigea la lame de cette dernière vers la lanière retenant sa botte pour la trancher d’un coup sec, dégageant ainsi le pied de la jeune fille, avant de percuter celle-ci de toutes ses forces. Les deux combattantes tombèrent violemment en arrière alors que la patte du dragon s’abattait sur le sol à l’endroit précis où elles se trouvaient une demie seconde auparavant. Triss tenait l’espionne exténuée dans ses bras. Elle s’aperçut alors avec horreur qu’une immense plaie barrait le dos de Philippa. En poussant Triss hors de portée du monstre, son corps avait servi de bouclier et son dos avait été lacéré par les griffes de Voldra.

  • Pourquoi as-tu fait ça ? lui demanda la jeune fille, abasourdie. Pourquoi m’as-tu sauvée ?

Philippa leva les yeux vers Triss et, l’espace d’un instant, un bref sourire éclaira son visage. Sa main tremblante caressa la joue de Triss, stupéfaite.

  • Une envie … murmura-t-elle avant de s’écrouler, inconsciente.

Voldra s’apprêtait à achever ses victimes lorsqu’une une balle ricocha juste au-dessus de l’œil du dragon, provoquant la fureur de ce dernier qui chercha à attraper le devin responsable de cette attaque en labourant l’air avec ses griffes. En vain. Sheamon appuya l’assaut du devin en tirant des carreaux explosifs sur le monstre, mais les explosions et les balles semblaient incapables de percer l’armure naturelle de celui-ci. Ryku bondissait entre les pattes de leur adversaire pour attirer son attention ; cependant même ses crocs et ses griffes s’avéraient inefficaces, et le dragon se désintéressait complètement de lui.

Triss, toujours hébétée, prit soudain conscience de la situation dangereuse dans laquelle Philippa et elle se trouvaient. Avant tout, elle devait tirer l’espionne loin du dragon pour la sauver. La jeune fille se redressa aussitôt, emportant sans effort Philippa dans ses bras et courant aussi vite que possible pour s’éloigner du reptile.

  • Naru ! cria-t-elle, une fois qu’elle se fut mise à l’abri derrière un rocher.

La sorcière atterrit devant elle et sauta de son balai pour l’aider à allonger Philippa sur le dos.

  • La blessure est profonde, il faut que je commence les soins dès maintenant… déclara Naru après un examen sommaire. Mais elle a perdu beaucoup de sang… Je ne sais pas si…
  • Fais ce que tu peux, lui dit Triss avant de se tourner vers Voldra avec une sombre résolution, ses paumes se chargeant d’énergie. Je vais aider les autres.

Ses décharges de lumière frappèrent le corps de la bête avec puissance, mais elles ne le firent même pas vaciller. Par contre, elles attirèrent son attention…

  • Ridicule ! ricana Voldra en se tournant vers la gamine. Le fond de sa gorge se chargea de flammes qu’il s’apprêtait à cracher, quand soudain Sheamon atterrit sur sa tête, sa main entrant en contact avec les écailles du dragon.

Un flash de lumière s’échappa de sa paume. Voldra rugit et secoua son cou pour dégager l’intrus, sans parvenir à déloger son assaillant, fermement accroché à l’un des pics couronnant sa tête du saurien, drainant toujours son énergie. Triss multiplia les rayons incandescents pour soutenir le mercenaire tandis que Jonas et Ryku se tenaient en retrait, attendant une occasion de frapper à leur tour. Lentement mais sûrement, la magie du renégat draina les forces du dragon…

  • ASSEZ ! rugit Voldra.

Des flammes recouvrirent brusquement son corps en avalant l’aura blanche du renégat, forçant Sheamon à s’envoler pour éviter d’être brûlé vif. En un instant, le dragon devint un immense brasier ardent, comme si un feu intérieur irradiait son corps, donnant ainsi à Voldra une apparence de créature monstrueuse qui fit frémir Triss d’effroi.

  • Comment peut-il être encore debout ?! s’alarma Jonas. Sheamon, n’as-tu pas réduit ses forces ?
  • Autant drainer un lac avec un verre, rétorqua le renégat qui atterrit juste à côté d’eux. Pour parvenir à l’affaiblir suffisamment, il faudrait que je puisse rester en contact avec lui pendant plusieurs minutes… Mais sa puissance brute est tout bonnement immense. Notre meilleure chance est de le terrasser d’un coup… Ses yeux, sa gueule… Il faut concentrer nos attaques là où ses écailles ne le protègeront pas. Devin, tu peux…
  • Je ne sais pas si je vais pouvoir ! ricana le devin en glissant la main dans sa poche. Ça risque de me coûter un bras, voire même plus… Mais nous n’avons pas vraiment le choix !

Jonas sortit le paquet contenant la relique qu’il gardait toujours sur lui ; Triss comprit qu’il s’apprêtait à l’utiliser, mais son attention fut ramenée vers Voldra, qui s’approchait lentement de ses proies en grondant comme une massive machine de guerre. Instinctivement, elle se raidit.

  • JE VAIS VOUS FAIRE DISPARAITRE ! les menaça le dragon. VOUS REDUIRE EN CENDRES !
  • Tenez-vous prêts ! les avertit Sheamon.

Voldra arqua le cou, s’apprêtant à cracher ses flammes, lorsqu’une voix inconnue résonna soudain.

  • Arrêtez !

Triss tourna la tête et s’aperçut qu’une dizaine de personnes emmitouflées dans de longs manteaux de toile avaient surgi de derrière les rochers. Chacune était affublée d’un foulard masquant son visage, et était également armée d’un fusil, tenant leur groupe en joue tout en restant indifférents au dragon. La jeune fille remarqua leurs yeux rouges et leur teint pâle à travers leurs masques. C’étaient des vampires, sans aucun doute. Et d’après leurs silhouettes, il devait y avoir autant d’hommes que de femmes.

Leur meneur abaissa son fusil et enleva son foulard d’un geste. Triss fut surprise ; il n’avait pas l’air d’être bien plus âgé qu’elle. C’était un garçon qui devait avoir entre seize et dix-sept ans. Il était grand, bien bâti, avec de longs cheveux châtains qui atteignaient ses épaules, et il respirait l’assurance.

Le jeune vampire se tourna vers le dragon.

  • Attends, Voldra, déclara-t-il. J’aimerais savoir qui ils sont.
  • Ce ne sont pas tes affaires, engeance de la nuit ! gronda le dragon. Ils m’ont manqué de respect, ils méritent donc la mort !
  • Suspends ta colère, je t’en prie. Il en va de la sécurité de notre communauté. Et puis… deux d’entre eux sont des vampires.

Aussi surprenant que cela pût paraitre, Voldra parut se calmer progressivement. Les flammes qui recouvraient son corps diminuèrent d’intensité jusqu’à disparaitre complètement.

  • Fais-vite, ordonna néanmoins le dragon d’une voix menaçante.

Le vampire inclina la tête dans sa direction pour le remercier, puis il se tourna vers le groupe de Triss.

  • Un geste de votre part, les prévint-il, et vous êtes tous morts ! Abaissez vos armes.

Triss doutait que les vampires fussent une réelle menace pour eux, mais le dragon en revanche… D’un même mouvement, Jonas, Sheamon et elle obtempérèrent.

  • Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ?
  • Je suis Sheamon Wave, se présenta le renégat. J’ai été envoyé en ce lieu par Sirius Aleyran pour confier sa nièce, Triss, au refuge de Varenn.

Le visage du jeune homme se figea brusquement ; son regard se porta alors sur Triss. Certains vampires laissèrent échapper des exclamations de surprise. Des murmures stupéfaits commencèrent à se répandre parmi eux, mais se turent dès que leur chef leva la main. Il examina minutieusement Triss de la tête aux pieds… si longtemps que celle-ci se sentit embarrassée.

  • C’est donc vrai… murmura-t-il avant de s’incliner devant la jeune fille et de déclarer d’une voix respectueuse : nous vous attendions, votre Majesté.

Après une brève hésitation, ses compagnons s’inclinèrent à leur tour devant Triss, médusée par ce revirement de situation soudain.

  • Mon nom est Ilyann, lui précisa-t-il avec un sourire bienveillant. Je vais vous escorter jusqu’à mon père, votre Altesse. C’est le chef de notre communauté.

Triss, bien que toujours sous le coup de la surprise, allait ouvrir la bouche pour répondre lorsque la queue du dragon s’abattit avec fracas à quelques mètres d’elle seulement. Elle sursauta.

  • NON ! rugit Voldra, ulcéré. Ces vermines m’ont défié ! ELLES DOIVENT MOURIR !

Nullement impressionné, Ilyann se tourna vers le dragon.

  • Ces personnes ne sont pas nos ennemis ! rétorqua-t-il. Elles sont désormais sous notre protection.

Les griffes du dragon labourèrent le sol, tandis que ses yeux brillaient de colère.

  • N’oublie pas qui je suis, vermine de la nuit ! gronda-t-il.
  • Et toi, n’oublie pas notre pacte, Voldra ! Ils viennent tous avec nous, que tu le veuilles ou non !

Voldra et Ilyann s’affrontèrent du regard en silence pendant quelques minutes d’une tension insoutenable. Puis le dragon approcha soudain sa tête du vampire, si prêt qu’il aurait pu le gober en une fraction de seconde à peine.

  • Je m’en souviendrai, gamin… murmura la bête d’une voix sombre. Prie pour que ta chance ne t’abandonne pas.

Puis le monstre se redressa et, d’une puissante impulsion, s’envola. Le dragon prit rapidement de l’altitude et prit la direction de l’est, avant de disparaitre derrière la Montagne Décapitée. Triss était impressionnée. Qui était cette personne, et quelle emprise avait-elle sur Voldra pour réussir à se faire obéir d’un monstre pareil ?

  • J’espère bien qu’il ne reviendra plus ! grommela Jonas.
  • Ne vous inquiétez pas, le rassura Ilyann. Voldra a passé un accord avec notre peuple. Je peux vous assurer qu’il ne vous attaquera pas aussi longtemps que vous serez sous notre protection. Mais il vaudrait mieux éviter de vous aventurer seuls dans le coin… Êtes-vous blessés ?
  • Nous ça va, répondit Triss. Mais l’une des nôtres a subi de profondes blessures. Elle a besoin de secours en urgence…
  • Nous allons la transporter jusqu’au refuge, où elle recevra les soins de notre guérisseuse. Je vous assure qu’elle est très douée dans ce domaine…

Son regard se porta alors derrière Triss. Le visage d’Ilyann se durcit aussitôt.

  • Une shinobi ! s’exclama-t-il.

Triss comprit qu’il parlait de Philippa, que Naru maintenait tant bien que mal en vie avec ses pouvoirs. Les vampires se redressèrent aussitôt et pointèrent le canon de leurs armes en direction de celle-ci. Sous cet angle, la sorcière et sa patiente n’étaient plus dissimulées par le gros rocher en face d’eux.

  • Non ! s’écria Triss en s’interposant entre Ilyann et sa proie. Celle-ci doit rester en vie.
  • Mais, votre Majesté… c’est une ennemie ! protesta le jeune homme. On ne peut la laisser…
  • C’est ma prisonnière… affirma la jeune fille d’un ton ferme. Et elle ne représente aucun danger… J’en répondrai s’il le faut.

Ilyann resta un moment silencieux, mais finit par hocher la tête.

  • Comme vous voudrez, obtempéra-t-il. Mais elle sera placée à l’isolement… Et si elle tente la moindre traitrise… nous mettrons un terme à son existence. Cela vous convient-il ?
  • Parfaitement, accepta aussitôt Triss.
  • Alors dans ce cas… en route.

A suivre...

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