Chapitre 29 : Fin de contrat, Partie 1

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Liam retira l’épée du corps de son adversaire, qui s’effondra aussitôt en agonisant. Il jeta un coups d’œil autour de lui pour s’apercevoir que Syana, Gralgir-Khan et tous ceux constituant leur avant-garde avaient également fini d’éliminer les derniers combattants. L’exorciste s’approcha du chef des mercenaires qui dégageait sa hache de la poitrine d’un shinobi.

  • Combien de pertes ? lui demanda-t-il.
  • Une seulement, répondit le nirgaën en relevant la tête vers son interlocuteur. Mais nous en aurions perdu bien plus si vous ne nous aviez pas prévenus de l’embuscade…

Le capitaine Indomptable accepta le remerciement d’un hochement de tête en analysant du regard les combattants éparpillés au sol.

  • Ils n’étaient que vingt-quatre, constata-t-il.
  • Qu’espéraient-ils accomplir en attaquant notre groupe ? grommela Gralgir-Khan en crachant avec mépris. Nous étions bien plus nombreux…
  • Peut-être, mais ils portaient tous des arcs, lui fit remarquer Liam. En se cachant derrière ces gros rochers et en attendant le passage de notre troupe, ils auraient pu provoquer de nombreuses pertes avant que nous n’ayons le temps de réagir.
  • Mais ils n’auraient eu aucune chance de s’en sortir vivants.
  • Les shinobis ne craignent pas la mort, Khan. On leur a sûrement demandé de tuer les gêneurs potentiels. Leur chef ne veut pas être doublé.

Gralgir-Khan poussa un soupir contrarié.

  • C’est la quatrième attaque en deux jours à peine… maugréa-t-il. J’ai l’impression que plus on avance, plus les ennemis nous tombent dessus.
  • C’est que nous touchons au but. Il y en aura surement davantage sur notre chemin à partir de maintenant… Cela vous fait-il peur ?
  • Ne m’insultez pas, gronda Gralgir-Khan. Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que cette mission soit accomplie. Alors, ce sera à vous de tenir votre promesse.

L’exorciste s’apprêtait à répondre, quand la voix de Mars retentit soudain dans sa tête.

« Liam ! Un groupe arrive de l’ouest » le prévint-il.

Liam se redressa lentement et, se fiant à son sixième sens, sonda les alentours. Il capta l’arrivée d’un important groupe de cavaliers à dos de raptors s’approchant à vive allure de leur position. Et l’une de ces auras ne lui était pas inconnue… Syana, qui avait un odorat aiguisé, leva à son tour la tête.

  • Maitre… le prévint-elle en encochant une nouvelle flèche, aux aguets.
  • Je sais, Syana, la rassura Liam avant de se tourner vers Gralgir-Khan, qui avait écouté leur échange avec inquiétude. Des cavaliers arrivent du nord, une trentaine environ. Dites à vos hommes de rester groupés et sur leurs gardes, mais surtout de ne pas déclencher les hostilités.

Gralgir-Khan aboya un ordre : ses combattants se rassemblèrent aussitôt derrière leur chef, formant un front uni. Au loin, ce qui n’était jusqu’alors un nuage de poussière prit lentement la forme d’une troupe de soldats habillés de longs manteaux de toile et se dirigeant dans leur direction. Liam poussa un soupir contrarié. Il ne manquait plus que ça… Cependant, peut-être que cette rencontre fortuite pouvait tourner à son avantage.

  • Vous les connaissez ? déduisit le nirgaën, perspicace. Ce sont des amis ou des ennemis ?

Liam haussa les épaules.

  • Je l’ignore encore, répondit-il les dents serrées en s’avançant.

Syana voulut le suivre, mais d’un geste, Liam lui intima l’ordre de rester à sa place. L’exorciste avança alors seul pour se démarquer de son groupe et s’immobilisa à bonne distance des nouveaux arrivants. Leur leader leva la main en l’air avant de tirer sur les rênes de sa monture pour la forcer à ralentir ; les cavaliers finirent par s’arrêter à une dizaine de mètres de lui.

« Méfie-toi d’elle » l’avertit Mars. « Je ressens ses intentions et elles ne sont pas pacifiques. Pour elle, tu es l’ennemi. »

« Je l’ai senti aussi. Mais je pense que c’est quelqu’un avec qui on peut raisonner… Dans une certaine mesure »

Liam entendit le rire du démon raisonner dans sa tête.

« Voilà le problème avec toi, mon ami : tu es trop bon. Et à force de voir le meilleur chez n’importe qui, tu vas finir par te faire piéger... »

« Tu es inquiet pour ton porteur, Mars ? » le taquina l’exorciste en glissant un regard amusé vers le pommeau de son épée.

« Qui serait inquiet pour quelqu’un comme toi ? » se rebiffa l’arme sacrée. « Si tu meurs, je devrais probablement attendre des années, voire des siècles avant de trouver un nouveau porteur. Je n’ai pas envie de me retrouver de nouveau coincée pour une éternité dans un vieux coffre à espérer qu’on me sorte de là. »

« Ne t’inquiète pas, Mars » la rassura Liam en se recomposant un visage sérieux. « Trop de choses dépendent de moi pour que je me permette de rendre l’âme… »

Meira Lynn repoussa sa capuche et descendit de sa monture, avant de se diriger à son tour vers Liam. Son visage exprimait une sombre détermination tandis qu’elle marchait à la rencontre de l’exorciste.

  • Vous êtes tenace, à ce que je vois, déclara Liam. Les anges sont plutôt rares en Enfer…
  • Ainsi que les exorcistes, riposta Meira. Et pourtant vous êtes là, vous aussi… à la poursuite de Sheamon Wave.
  • Possible… répondit évasivement le capitaine indomptable. Si ce n’est pas indiscret, puis-je savoir comment vous m’avez retrouvé ?

Un court instant Meira hésita à lui répondre, jaugeant probablement si Liam tentait ou non d’endormir sa garde pour pouvoir l’attaquer par surprise. Mais, jugeant sûrement que l’exorciste n’était pas motivé par de telles intentions, elle consentit à parler :

  • Nous avons entendu parler de ce qui s’est passé à Qaltra. Le récit de la chute des sorcières, occasionnée par un groupe d’étrangers, dont une vampire extrêmement puissante et un exorciste maniant une lourde épée qui aurait terrassé la souveraine des lieux, a aiguisé notre curiosité. En nous rendant sur place, nous avons très vite appris qu’on vous avait entendu demander qui était la plus forte compagnie de mercenaires dans le coin et où les trouver. La suite a été très simple. Une troupe est facile à traquer. Je dois avouer cependant qu’il y a de nombreux groupes de mercenaires dans le secteur qui ne sont pas des plus amicaux… A croire que l’or de la prime sur Sheamon Wave les a rendus complètement fous.
  • Vous en avez donc rencontré aussi…

Liam constata que si l’ange n’avait pas encore dégainé ses sabres, elle gardait tout de même la main sur la poignée de l’une de ses armes, prête à se défendre.

  • Nous n’avons pas encore été présentés… tenta-t-il alors d’une voix qui se voulait conciliante. Capitaine Meira Lynn, n’est-ce pas ? Je suis l’officier…
  • Liam Jeagan, le coupa Meira. Capitaine chez les Indomptables et porteur de l’épée sacrée Excalibur Mars. Votre nom n’est pas étranger à l’Eglise.

« Elle parle de moi ! » fanfaronna Mars. « Tu vois, les anges eux au moins reconnaissent ma valeur ! Contrairement à un certain exorciste particulièrement limité qui ne comprend pas à quel point il a de la chance d’avoir une arme comme moi… »

« Silence, ou je t’échange contre le premier coupe-papier que je croise. »

« Tu n’oserais pas ! » s’offusqua le démon.

Liam préféra ne pas répondre.

  • Eh bien, je suppose que cela nous fera gagner du temps, lança-t-il.
  • En effet, acquiesça Meira en dégainant ses sabres.
  • Attendez, l’arrêta Liam, d’un ton conciliant. Je ne souhaite pas me battre.

La capitaine haussa les sourcils.

  • Vraiment ? l’interrogea-t-elle, perplexe. Je crois en revanche que ce combat n’est pas évitable. Vous traquez Sheamon Wave et Triss Nocturii, et vous avez l’air de savoir où vous allez. Si vous connaissez leur localisation, je dois m’emparer de cette information. Et comme nous voulons tous les deux récupérer la fille, nous devrons nous affronter tôt ou tard…

« Les guerriers qui l’accompagnent sont tous des anges, et leurs auras sont assez puissantes Liam ! » l’informa Mars « Ils sont loin d’être des novices… Tu dois en éliminer autant que tu peux dès que possible. »

La poignée de son épée se mit à chauffer dans sa main, tandis que le pouvoir d’Excalibur Mars passait dans son bras, insufflant sa force au corps de l’exorciste. Meira plissa les yeux, et Liam comprit qu’elle avait capté l’énergie déployée par Mars.

« Arrête, Mars » ordonna l’exorciste. « Si tu t’actives, elle le considérera comme une agression et nos pourparlers n’auront aucune chance d’aboutir. »

« Mais tu risques… »

« Obéis ! » lui ordonna Liam en rengainant lentement son épée.

  • Je pense qu’il serait préférable pour nous deux que ce combat ait lieu plus tard, répondit-il. Si nous nous affrontons ici, le vainqueur, quel qu’il soit, perdra des effectifs, de l’énergie et du temps. Trois choses qui, dans notre situation, nous manquent toujours cruellement. Les seuls à qui cela profiterait seraient les Nocturii ! A mon avis, il existe une meilleure option.

Les paroles de Liam semblèrent avoir de l’effet sur Meira qui abaissa légèrement son arme.

  • Que proposez-vous ?
  • Je pense qu’une alliance serait judicieuse. Après tout, notre but est plus ou moins le même : empêcher Triss de tomber entre de mauvaises mains. Nous partageons nos informations, en opposant un front commun aux mercenaires, aux shinobis, et à Sheamon Wave pour sauver la fille. Je suis prêt à me charger du renégat moi-même. Ensuite, quand nous aurons échappé à nos poursuivants, nous pourrons alors essayer de trouver un accord… ou nous entretuer.

Meira resta silencieuse pendant quelques instants, mais Liam n’eut pas besoin de lire ses pensées pour savoir qu’elle allait accepter. Le nosferatu et le Harakaï qu’ils devaient affronter étaient tous deux des ennemis puissants, or aucun d’eux ne disposait de forces suffisantes pour les affronter seul, alors que le temps jouait incontestablement contre eux. Ils pourraient toujours se déchirer par la suite, s’ils survivaient…

Meira rengaina ses deux sabres et s’approcha de Liam. Ce dernier lui tendit la main.

  • Peut-on conclure un accord, capitaine ? lui demanda-t-il.
  • Un exorciste et un ange qui travaillent ensemble… maugréa la guerrière. C’est inhabituel…
  • Ce n’est pourtant pas la première fois que nous coopérons, lui rappela Liam.

Un sourire, bref et légèrement amusé, apparut sur les lèvres de Meira.

  • C’est vrai, reconnut-elle en serrant la main de Liam. Nous avons donc un accord.

***

Sheamon était assis sur une chaise inconfortable dont le dossier avait été rafistolé avec une planche et quelques clous, grinçant à chacun de ses mouvements…. Il soupçonnait son hôte de l’avoir fait exprès pour l’agacer davantage. Derrière la table qui les séparait, Evander l’observait, confortablement installé dans un fauteuil de soie bien rembourré qui jurait avec le décor de cette cabine spartiate, où seul un simple hublot servait de fenêtre. Ils s’observaient en silence depuis au moins cinq minutes. Ryku n’était pas là. Dérangé par la fête, il avait trainé sa carcasse dans un coin plus tranquille pour terminer son festin. Il devait probablement explorer Varenn à sa manière. Sheamon ne s’inquiétait pas pour lui. Ryku ne se perdait jamais et revenait toujours vers lui. En outre, il préférait que le tigre ne fût pas présent lors de ce tête-à-tête qui s’annonçait déjà… tendu.

  • Ne voulez-vous pas toucher à votre verre ? lui demanda brusquement Evander.

Sheamon posa son regard sur les deux gobelets de vin posés de chaque côté de la table, attendant d’être vidés.

  • Je n’ai pas très soif, répondit Sheamon.
  • C’est dommage, déclara le vampire en prenant le sien. Je gardais cette bouteille pour les grandes occasions… ou quand je veux oublier certaines choses.

Il vida lentement son verre, puis le reposa brusquement, le regard fixé sur la bouteille.

  • La dernière fois que je l’ai ouverte, je venais d’apprendre la destruction d’Umbrella et la mort de Sirius… murmura-t-il, comme pour lui-même.

Sheamon plissa les yeux.

  • Est-ce pour me raconter votre vie que vous m’avez demandé de venir ? l’interrogea-t-il froidement.

Evander esquissa un sourire.

  • Vous allez droit au but, Monsieur Wave, constata le vampire. C’est une valeur que j’apprécie. Mais je crois que vous, vous ne m’appréciez guère, n’est-ce pas ?
  • Disons que je n’ai pas vraiment l’habitude d’accorder ma confiance à des inconnus… et certaines raisons me poussent à envisager que vous cachez délibérément des choses. Comment vous avez obtenu toutes les ressources dont vous avez besoin tout en gardant votre anonymat, par exemple… Et je pense notamment au sang d’êtres vivants nécessaire à votre survie… Il m’apparait évident que tout cela n’est pas clair.
  • C’est peut-être vrai, monsieur Wave, reconnut Evander, d’un ton tout aussi glacial. Mais vous comprendrez aisément que je ne peux, pas plus que vous, faire confiance à n’importe qui. Surtout quand il s’agit d’un mercenaire au passé douteux…

Sheamon resta de marbre à ces mots, même si ces dernières paroles confirmaient une chose : Evander était trop bien informé pour quelqu’un sensé vivre en isolement. Les deux hommes s’observèrent de nouveau pendant une longue minute, comme s’ils se tournaient autour en attendant l’instant où le premier montrerait une faiblesse permettant à l’autre d’attaquer… Evander sortit finalement de l’un des tiroirs de son bureaux une lettre, qu’il posa sur la table.

  • Savez-vous ce dont il s’agit ? demanda-t-il.
  • Je suppose que vous allez me le dire… grommela Sheamon.
  • C’est la dernière lettre que j’ai reçue de Sirius, avant d’apprendre sa mort. Il m’informe de l’existence de sa nièce et me demande d’assurer sa protection jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment grande et puissante pour ne plus craindre personne. Il m’indique qu’elle devrait arriver accompagnée d’un protecteur en qui il a confiance… Et que si tel était le cas, je devrais lui remettre ceci…

Evander se leva et ouvrit l’armoire à sa gauche, pour en sortir avec précaution une petite boîte rectangulaire, fermée par un loquet d’ivoire, qu’il posa sur la table devant Sheamon, avant de se rassoir.

Sheamon sentit immédiatement la puissance qui émanait de l’objet… Une puissance ancienne tellement forte que le renégat frémit. Le pouvoir de Dieu.

  • Vous savez ce que c’est, j’imagine ?

L’exorciste hocha la tête. Il ne doutait pas une seconde que l’objet à l’intérieur de ce coffre fût l’Aurora. Son cœur battait à tout rompre tandis qu’il savourait cet instant. Il touchait au but.

  • Sirius avait réussi à acquérir cette arme quelques mois avant sa disparition, dans le but de nous défendre contre un éventuel ennemi particulièrement puissant, si le besoin s’en faisait sentir. Il a dépensé une fortune pour assurer l’avenir de notre peuple. Imaginez ma surprise quand il m’a demandé de la laisser à un mercenaire… Mais c’est la volonté de Sirius et je m’étais donc promis de la respecter… Cependant, il parait évident que vous cherchez à rompre vos engagements.

Le regard du renégat se figea, tandis que sa main glissait lentement vers l’arbalète accrochée à sa ceinture.

  • Que voulez-vous dire ? l’interrogea-t-il.
  • Que vous avez l’intention de repartir avec la fille, répliqua Evander d’une voix égale.

Sheamon ne put masquer sa surprise. Il s’était préparé à lui annoncer la décision de Triss lors de cette rencontre… mais comment le vampire avait-il pu être au courant de ses intentions ? Le renégat se souvint alors en avoir parlé avec Triss dans la chambre qu’on lui avait attribuée… Quelqu’un les avait-il écoutés ?

Impossible, son sixième sens l’en aurait averti. Un récepteur magique n’aurait également pu passer inaperçu. Mais alors…

  • Vous avez utilisé une technologie humaine ? supposa Sheamon.
  • C’est exact. En général, les inventions humaines se détraquent rapidement lorsqu’elles sont exposées à des ondes magiques mais il y en a très peu ici. Je dois reconnaitre d’ailleurs que ces choses sont parfois surprenantes, surtout ces fameux « micros ». Quelques branchements, des ajustements et réglages minimes, et je peux entendre tout ce qui se dit dans une pièce comme si j’y étais moi-même… Notre ingénieur, Waldo, est un expert du bricolage, voyez-vous. Il sait les alimenter et les faire fonctionner. C’est le genre de chose que les contrebandiers vendent, pour peu qu’on y mette le prix.

Le renégat serra les dents. Si ses sens pouvaient détecter des formes de vie et la présence de magie, il lui était impossible de remarquer un objet qui n’était ni l’un ni l’autre.

  • C’est vrai, admit le renégat, décidant qu’il ne servait à rien de mentir. Je comptais vous en parler, mais il semble que vous ayez devancé mes intentions.

Evander resta silencieux pendant quelques instants.

  • Pensez-vous que je sois une mauvaise personne, monsieur Wave ? lui demanda-t-il brusquement.

Sheamon esquissa un sourire décontenancé.

  • Je ne vous connais pas assez pour en juger, répondit-il.
  • Ne jouez pas à ce jeu-là avec moi, rétorqua le guide de Varenn. Nous jugeons tous constamment les autres, que ce soit sur un simple regard ou par un unique échange de paroles. Toutes les sociétés sont bâties sur le principe que nous évaluons systématiquement ceux qui nous entourent. Vous devez bien avoir une opinion sur moi, non ? C’est ce que j’aimerais entendre.

Le renégat détailla l’expression de son interlocuteur, mais n’y décela aucun piège. Il semblait sincère… pour une fois. Le renégat décida une fois de plus de faire de même.

  • Eh bien… commença-t-il en choisissant ses mots avec soin. Je pense que vous avez eu une vie compliquée. Vous avez vécu l’enfer et vous avez compris que, pour survivre, il fallait être prêt à tout… Désormais, vous avez des responsabilités, parce que maintenant des gens comptent sur vous pour les guider et assurer leur sécurité : vous ne pouvez pas les décevoir. Vous n’aimez pas la violence… mais vous êtes prêt à faire ce qu’il faudra pour protéger ceux qui vous sont chers… et ce quel qu’en soit le prix. Je peux respecter ça… parce que je partage votre avis.

Evander hocha la tête.

  • Je vois que nous nous comprenons, apprécia-t-il. Nous appartenons au même monde. Dans ce cas, j’ose espérer que vous admettrez que je n’ai pas le choix. Il est hors de question que Triss quitte Varenn, car cela mettrait en danger l’ensemble de ma communauté.
  • C’est à elle de décider de son avenir, il me semble, répliqua Sheamon. Puisque vous nous avez écoutés, vous savez quelles sont ses intentions. Vous pouvez l’interroger si vous le souhaitez, je ne crois pas qu’elle aura changé d’avis.
  • C’est une enfant, voyons. Ce n’est rien de plus qu’une phase de révolte adolescente. C’est ici que son oncle voulait qu’elle vive et ce pour une bonne raison. Elle grandira en paix, protégée parmi ceux de son peuple…

Le poing de Sheamon s’écrasa sur la table avec violence, tandis que le renégat fixait le vampire avec colère.

  • Ne vous moquez pas de moi non plus ! gronda-t-il. Je vois clair dans votre jeu ! Vous voulez que Triss reste ici pour en faire une arme, un symbole pour alimenter votre rébellion et renverser les Nocturii. Pour vous, elle n’est rien de plus qu’un outil. Lui avez-vous seulement demandé ce qu’elle en pensait ? La vérité est que vous vous en moquez éperdument, tant qu’elle vous obéit au doigt et à l’œil. Mais Triss n’est plus une enfant. Elle a subi assez de malheurs comme ça et je ne permettrai pas qu’elle devienne le jouet de vos ambitions !

A suivre...

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