Chapitre 20

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Le temps passe à la fois lentement et rapidement quand on est jeunes parents avec des responsabilités importantes. Les nuits sont courtes, entrecoupées par les pleurs de Johan qui a faim ou froid ou qui a fait un cauchemar. Les journées sont décomposées par les demandes des membres du clan, nos besoins et ceux du bébé, en plus de nos habituelles occupations de chef et femme du chef. Les mois passent mais la douleur de l’enfant perdu est toujours là. J’ai eu mes explications : l’enfant était mort dans mon ventre, touché par l’ancienne malédiction de Grut, n’aurait jamais pu vivre sans devenir un monstre et qu’il avait eu de la chance de mourir avant de vivre, et la douleur que je ressentais était due à l’accouchement qui ne s’était pas bien passé à cause de cet enfant qu’elles ont arraché avant qu’il ne me contamine et ne se momifie dans mon ventre, laissant une plaie qui s’est guérie plus lentement qu’une blessure traditionnelle.

Maintenant, mon ventre est guéri et a repris sa forme initiale, et comble du bonheur de Flock, je saigne à nouveau depuis le mois dernier. Johan grandit rapidement, impétueux, fougueux comme son père, même s’il me ressemble plus physiquement. Flock est fou de lui, serait capable de dire oui à n’importe lequel de ses caprices si je ne passe pas derrière pour remettre les choses dans l’ordre. Bientôt, nous fêterons déjà ses six mois. Flock a décidé de ne pas partir en expédition cette année, préférant passer la belle saison avec nous, ce qui fait qu’un seul bateau est parti en expédition, s’en allant avec nos alliés vers le Wessex lointain.

Aujourd’hui est un jour spécial : nous fêtons Iduun et la prions de nous donner une de ses pommes de jeunesse et pour qu’elle protège nos enfants. Pour l’occasion, toute la ville s’est parée de fleurs de pommier et la douce odeur du cidre et de l’hydromel flotte dans l’air. Les enfants courent dans tous les sens, criant leur joie à la vue des jeux qui ont été installés pour eux. Dans mes bras, Johan se débat dans tous les sens pour voir un maximum autour de lui, les yeux grands ouverts. Flock rit de voir tant d’enthousiasme et je ne peux m’empêcher de me joindre à lui. Nous rejoignons Tarin et Heimden qui ont accueilli une adorable petite Flor il y a trois mois sur la place devant la maison. Une troupe de jeunes garçons nous barre la route en courant derrière un ballon, m’entrainant avec eux mais Flock me rattrape et m’évite de tomber à la renverse et sur Johan qui ne semble pas perturbé et qui continue de rire aux éclats. Une fois stabilisée, nous rejoignons enfin nos amis.

Tarin est rayonnante et semble comblée par sa petite Flor qui dort dans ses bras. Comme à chaque fois, mon babin se contorsionne pour apercevoir la petite et la regarde avec un air ravi. Avec son regard brillant, il ressemble à son père, ce qui me pousse à me rappeler ce que sa mère disait de lui quand il me regardait, enfant, et je me permets d’espérer un peu qu’il y aura des rapprochements entre les deux enfants comme entre son père et moi. Mon amie me regarde avec des questions plein les yeux et je lui raconte ce qu’il vient de me passer par la tête. Son expression change et elle me force à répondre à ses interrogations, comme si je savais lire ou prédire l’avenir.

Après cette longue journée, Johan s’endort vite, ce qui constitue un petit miracle, et fait sa première nuit complète. Je pousse presque un cri de victoire en portant le berceau devant le feu, hors de la chambre mais aussi hors de portée des flammes en mettant le garde-corps, et retourne auprès de Flock qui m’attend, allongé sous les draps. Ça ne lui ressemble pas, pourtant, j’enlève ma robe et me glisse à mon tour sous les couvertures. Il m’attire à lui et me serre fort dans ses bras. Il est complètement nu et prêt à l’action. Je sursaute en essayant de m’éloigner. Malheureusement pour moi, il est trop fort et je ne supporterais pas l’idée de le blesser.

On se bataille un peu et il finit tout de même à me maintenir sous lui, un grand sourire sur les lèvres. Allongé sur moi, je comprends que je ne peux plus rien faire à part si je lui dis que je ne suis pas encore prête. Mais ça serait me mentir et lui mentir aussi alors qu’il sent que je suis déjà trempée et prête pour lui. Mon corps hurle à mon cerveau de la fermer et de le laisser faire parce qu’il y a déjà bien trop longtemps qu’il ne m’a pas touchée. Ses doigts lâchent mes poignets, dérivent lentement vers ma poitrine qui se soulève de plus en plus vite, l’empoigne, joue avec, faisant rouler mes tétons entre eux, et pose finalement sa bouche dessus. J’ai pris l’habitude d’avoir la petite bouche de Johan enroulée autour pour se nourrir, seulement, la bouche du père se fait plus violente, ne cherche pas à prendre mon lait, juste à me faire crier de plaisir.

Lentement, il s’insinue entre mes jambes, les écartant pour mieux se poser contre moi. J’halète de plaisir, lui saisit les cheveux et les tire assez fort que pour qu’il se décolle de mes seins trempés, et m’empare de sa bouche, me faisant exigeante. Ses mains descendent plus bas, empoignant fermement mes hanches, les malaxent puis continuent à glisser plus bas pour jouer avec mon sexe humide. Les sensations m’envahissent, effacent mes derniers troubles, me forcent à aller contre lui, vibrante de désir inassouvi. Je sens ses lèvres sourirent pendant qu’il retire ses doigts pour les faire coulisser le long de mes jambes. Il me les écarte encore plus, presqu’au maximum, près, si près de mon centre de plaisir, mais s’y refuse. Il se redresse, me regarde droit dans les yeux, attendant ma réponse. Je murmure un petit « vas-y doucement mais viens », courbant le dos pour faire remonter ma poitrine vers lui, les yeux fermés de plaisir anticipé.

La pression que son sexe exerce sur le mien est presque insupportable. Je me sens m’élargir pour le laisser passer. Il avance à peine de quelques millimètres pour revenir en arrière avant d’aller un peu plus loin. Il fait ses allers-retours avec une lenteur délibérée, me mettant à l’agonie. Mes mains agrippent ses bras pour l’attirer plus près, mes hanches se mettent au diapason des siennes pour mieux venir à sa rencontre et ma tête se vide de toutes pensées. Avec mes gestes, il comprend qu’il peut y aller plus vite, plus fort, que je suis prête à en avoir plus. Alors il perd toute mesure, se balance contre moi, glissant encore et encore, sortant et rentrant à chaque coup plus puissant que le précédent.

Sa bouche s’attaque à la mienne puis descend dévorer mon cou, envoyant des frissons de plaisir dans tout mon corps, et ensuite à mes seins. Ses mains meurtrissent mes hanches et mes cuisses mais il ne m’empêche pas de venir à sa rencontre. Je laisse mes cris résonner haut et fort dans la pièce. Cependant, une pensée que je ne voulais pas vraiment avoir me vient à l’esprit : je ne dois pas crier trop fort pour ne pas réveiller le bébé qui dort à côté.

Flock ne semble pas se préoccuper de Johan, me donne des coups de reins de plus en plus puissants et rapides, grognant à tout-va contre mes seins. Nos mains se retrouvent autour de ma taille. Il remonte les miennes, paumes vers moi, sur ma poitrine, sur mon cou, et les cloue au-dessus de nous, protégeant en même temps ma tête du mur qui se rapproche à chaque aller-retour.

La boule qui s’est formée dans mon bas-ventre continue de grossir, bien plus qu’elle ne l’a jamais été avant la naissance de Johan. J’en ai le souffle coupé. Flock me maintient sur le fil du rasoir, à un mouvement de la jouissance que je veux tant toucher, en ralentissant tout en déposant mille petits baisers sur mes joues, ma bouche et ma gorge. Et il revient à chaque fois à la charge, m’entrainant encore plus loin sans me laisser tomber dans le plaisir. Des larmes de frustration coulent sur mes tempes et se perdent dans mes cheveux. Ça me fait mal de ne pas pouvoir jouir.

À bout, j’arrête de venir à sa rencontre et m’immobilise complètement. Étonné, il arrête à son tour, des questions plein les yeux avant de remarquer les torrents qui se sont formés sur mon visage. Je sais qu’il va vouloir s’excuser mais je ne lui en laisse pas le temps, nous retournant jusqu’à ce que je sois à cheval sur lui, empalée sur son sexe qui tremble en moi. Je perds le contrôle de mes mouvements en prenant celui de notre rapport.

Je le chevauche d’abord lentement, savourant la sensation de son pénis qui m’étire, avant d’accélérer le mouvement. Le bruit des chairs qui se rencontrent et de nos gémissements emplissent l’air comme la boule de mon ventre est sur le point d’exploser. Ses mains cherchent à me ralentir mais je n’en ai cure et continue de me laisser tomber sur son bassin à un rythme effréné. Oui ! J’y suis enfin ! Je hurle de plaisir, me pâme en le sentant se répandre en moi en quatre longs jets, et me fonds sur son torse. Ses bras m’entourent, me cajolent, me serrent contre son cœur battant à toute vitesse dans sa cage thoracique.

Nous restons un long moment ainsi, lui toujours en moi, moi sur lui, pantelants de la puissance de nos ébats. Je suis tellement bien comme ça, entourée par mon homme, mon bébé qui dort de l’autre côté du feu, que je ne tarde pas à m’endormir.

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