CHAPITRE II

5 minutes de lecture

Plus que deux semaines de cours et après ce sont les vacances. Enfin pas tout à fait, il y a le Brevet mais bon pour moi ce sera une simple formalité, je l’ai déjà ! Enfin, j’ai déjà tous les points nécessaires pour l’avoir mais c’est presque pareil ! Stéphane et Sébastien ont beau me dire que ce sera mon premier diplôme et qu’il faut que je le prépare sérieusement, dans ma tête je suis déjà en vacances !

-« Vite, debout Diego, il est déjà presque la demie ! » m’interpelle Sébastien en glissant sa tête par la porte de ma chambre.

-« Ouais ouais, j’arrive ! »

Je m’extirpe à contrecœur de mon lit douillet et file prendre ma douche dans la salle de bain. J’entends l’eau couler.

-« Stéphane, t’as bientôt fini ?

-« Oui, vas-y ! » me répond-il en sortant ruisselant et attrapant une serviette. Je fais glisser mon caleçon et prends sa place sous le jet bienfaiteur.

-« Bon ne traine pas, tu n’es vraiment pas en avance !

-« Oui oui t’inquiète ! »

En fait, je suis vraiment en retard. J’ai avalé deux tartines en express, englouti mon chocolat et suis remonté chercher mon sac de cours avant de redescendre et de sauter sur mon vélo. Le collège Jules Verne est à dix minutes en vélo, je devrai y arriver dans les temps.

J’accélère cependant, je déteste arriver à l’école en retard et j’avale les deux kilomètres qui m’en séparent en un clin d’œil.

‘J’aurai pas du prendre de douche !’

-« Salut Diego, t’es à la bourre toi aussi !

-« Oh salut Corentin, ça a sonné ?

-« Non j’crois pas. Allez vite ! »

On a sprinté tous les deux et finalement je suis arrivé juste au moment où madame Bichu, la prof d’anglais, fermait la porte. Elle m’a regardé avec un petit sourire, l’air de dire « Eh bien juste à temps mon garçon, à dix secondes près, c’était trop tard ! ». Je lui ai fait à mon tour un grand sourire et j’ai vite rejoint ma place à côté de Boris.

‘Ouf ! Je m’en tire bien !’

Finalement ça avait du sonner !

-« Qu’est-ce que vous avez fait ce week end ? Moi, j’ai révisé mes maths !

-« T’es folle ! Moi, j’ai rien foutu !

-« Moi, j’suis allé à la mer dimanche mais purée elle était froide !

-« Et toi Diego, t’as fait quoi ?

-« Heu rien, j’ai trainé chez moi, j’me suis baigné …

-« T’as une piscine ?

-« Heu ouai une petite… enfin une pataugeoire quoi…

-« Oh ça doit être génial ! Pourquoi tu nous as jamais invités ?

-« Ah heu oui c’est vrai mais il y a toujours du monde chez moi, la famille, les amis de mes parents…

-« De ton père, tu veux dire ?

-« Heu oui… mais si vous voulez on a qu’à aller samedi à la piscine mais aux Dervallières, ce sera mieux, j’ai vu qu’elle rouvrait cette semaine… »

La piscine des Dervallières est la plus grande piscine découverte de Nantes et coup de chance elle est située tout près de notre collège donc dans notre quartier à quelques minutes en vélo.

-« Oui bonne idée ! »

Je vois avec un peu de soulagement Camille et Bérangère s’emparer de l’idée et le centre de la conversation s’éloigner de moi.

‘Purée, fais gaffe un peu Diego !’

Corentin m’a raccompagné en vélo ; il habite dans une rue parallèle à la mienne et quand il finit en même temps que moi, on fait la route ensemble. Aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il a, il est bizarre…

-« Oh Coco, tu ne parles pas beaucoup !

-« Hein ? Non… enfin si, justement y a un truc dont je voulais te parler…

-« Ouais vas-y, j’t’écoute ! »

Il rougit me semble-t-il et baisse la tête l’air vraiment gêné.

-« Heu ben c'est-à-dire... tu diras rien à personne hein ?

-« Non, juré ! Dis donc, c’est si secret que ça ?

-« C’est… dis Diego, tu crois que j’ai une chance avec Bérangère ? »

Ses yeux m’ont fixé avec inquiétude avant de replonger par terre comme pour disparaître après avoir osé me poser une telle question. Bérangère, c’est mon amie enfin je veux dire une copine de classe et je sais que c’est pour ça que Corentin me pose la question.

-« Heu je sais pas… elle te plaît à toi ?

-« Oh oui ! »

Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit rire.

-« Eh ben t’es pas le seul, il y a déjà Théo qui est amoureux d’elle !

-« C’est vrai ?

-« Ouais mais je sais pas, elle n’a pas l’air de réagir, t’as peut-être tes chances …

-« Tu crois ? On dirait qu’elle s’intéresse à aucun garçon, à part toi !

-« Moi ?

-« Ben ouai, elle est toujours avec toi dans la cour et elle dit que t’es mignon et tout ça …

-« Non mais on est juste copains… écoute, tu veux que j’lui demande pour toi ?

-« Heu j’sais pas… non attends un peu, j’te dirai !

-« Ok, c’est toi qui vois ! Allez, salut Coco, à demain !

-« Ouais salut Diego, tu dis rien, hein ? »

Je lui fais comprendre par un signe que je ne trahirai pas son secret et je poursuis ma route.

Il tourne à droite pour rejoindre sa rue tandis que je continue tout droit.

Mon insouciance m’a quitté cependant. Les paroles de Corentin me trottent dans la tête « Elle dit que t’es mignon » …

C’est vrai que parfois entre nous on se chambre et que Bérangère ou Camille d’ailleurs m’appellent « Beau gosse » ou par d’autres surnoms du même genre mais je n’y ai jamais fait attention. C’est pour rigoler, c’est tout !

‘Ou alors… non, j’le saurais ! Enfin c’est vrai qu’avec les filles des fois…’

En fait ce n’est pas ça qui me préoccupe maintenant que j’y pense, c’est autre chose…

Je crois que c’est le fait que moi je n’ai pas eu ce genre d’idée en pensant à Bérangère ou à Camille même si elle est moins mignonne.

‘C’est vrai ça, pourquoi les autres veulent sortir avec elles alors que moi j’y pense même pas ?’

Je sais que je suis assez timide, enfin qu’il me faut du temps pour me sentir à l’aise avec les gens, me faire des amis. Il faut dire que mes déménagements successifs ne m’ont pas beaucoup aidé et je pourrai même ajouter que je reste toujours sur mes gardes avec les personnes étrangères, garçons ou filles.

Et puis les filles…

Je ne sais pas ce qu’ont tous mes copains depuis que Boris est sorti avec une fille à la fête de Célia, ils veulent tous faire pareil !

Je sais bien que c’est normal, c’est la puberté ou plutôt l’adolescence qui veut ça mais quand même…

Perdu dans mes pensées j’arrive chez moi et je hausse les épaules.

‘On verra ça plus tard, j’ai le temps pour m’intéresser aux filles’

Après tout, j’ai un an d’avance à l’école et pour les filles, j’ai l’impression que ce n’est pas encore de mon âge !

Annotations

Vous aimez lire valdomar ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0