CHAPITRE VIII

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Jeudi matin j’ai retrouvé Tobias et Lisa à la piscine. On a profité du fait qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, certainement parce que le temps était couvert, pour nager. Depuis la semaine dernière, j’ai amélioré mon record, j’en suis à 21 longueurs et je les ai mis au défi de faire mieux. 21 longueurs, ça fait 525 mètres ; pour quelqu’un qui ne fait pas de natation en club c’est pas mal, non ?

Tobias a relevé le défi en se vantant d’aller jusqu’à 30 mais Lisa a prudemment préféré essayer de tester ses limites sans chercher à battre mon record.

On a attendu qu’il n’y ait plus que quelques enfants dans l’eau pour se lancer ce qui a d’ailleurs certainement contribué au bout de quelques longueurs à les faire partir ! On s’est donc retrouvé avec le bassin pour tous les trois. Tobias et Lisa nagent bien, je l’avais déjà remarqué mais j’en ai eu tout de suite confirmation. Ils nagent avec fluidité et déroulent facilement sans avoir l’air de faire le moindre effort.

‘Purée, ça va être dur de les battre !’

En tous les cas, je m’accroche. J’en suis à 18 longueurs et je commence à être cuit mais je sais que je peux faire plus et puis il n’est pas question de perdre sans avoir au moins amélioré mon record !

Lisa a arrêté vers la vingtième longueur je pense ; elle ne comptait pas à voix haute comme nous quand on touchait le bord mais comme on allait à peu près au même rythme, c’est ce qu’elle a du parcourir. Tobias est devant moi à quelques mètres, il a presque une demi-longueur de bassin d’avance sur moi et quand on se croise je vois parfois ses yeux bleus pleins de détermination entre deux battements de bras. Il a l’air toujours aussi facile.

-« Zweiundzwanzig ! » (vingt deux)

Je touche le bord et fais demi tour ; j’ai battu mon record d’une longueur comme d’habitude. Je n’ai plus de force mais je ne veux pas abandonner, Tobias est toujours devant !

‘Aller une dernière et puis j’arrête !’

Je puise dans mes toutes dernières réserves et à l’économie je tente de rejoindre l’autre bord. Tobias a vu que j’étais cuit parce qu’il m’a encouragé « Weiter Diego, weiter ! » (Allez Diego, allez !) quand on s’est croisé après qu’il ait crié « Dreiundzwanzig ! » (vingt trois). Je ne lui ai pas répondu, je n’en avais pas la force. J’ai cru que je n’y arriverai pas tellement j’étais mort et c’est uniquement à la force de ma volonté que j’ai enfin pu toucher le bord. Je n’ai même pas pensé à crier, j’étais trop occupé à récupérer. J’ai vu Tobias revenir vers moi et quand il a touché le bord, c’est moi qui aie crié « Vierundzwanzig ! Weiter Tobias, weiter ! ».(vingt quatre ! Allez Tobias, allez !) Je suis sorti du bassin et à mon tour, j’ai décelé des signes de fatigue chez lui ; il ne nageait plus aussi droit et son rythme était devenu irrégulier. Il a fait deux longueurs de plus et au moment ou je criais « Sechsundzwanzig ! » (vingt six), il s’est arrêté. Il m’a fait un sourire un peu crispé par l’effort accompagné d’un clin d’œil.

-« Na und wer ist der beste ? (et maintenant, qui c'est le meilleur ?)

-„Du bist ! Bravo ! (C'est toi ! Bravo !)

-„Danke… aber es war schwer ! Ich bin ein bisschen enttäuscht, ich glaubte, ich könnte wenigstens dreißig schwimmen …“ (Merci ... mais c'était dur ! J'suis un peu déçu, je croyais que je pourrais aller au moins jusqu'à trente ...)

Nous nous sommes allongés un peu à l’écart dans l’herbe sur nos serviettes et nous récupérons de l’effort fourni. Lisa a apporté un magazine qu’elle feuillette distraitement quand soudain une sonnerie de téléphone retentit. Elle décroche aussitôt.

-« Ja ! Ach das freut mich sehr dich zu hören, ich wartete auf deinen Anruf !“ (Oui ! Ah ça me fait ellement plaisir de t'entendre, j'attendais ton appel !)

Elle se lève précipitamment, ramasse ses affaires et après nous avoir fait un petit signe d’au revoir de la main, nous quitte en souriant.

Je la suis du regard et ne peut m’empêcher d’admirer sa silhouette qui s’éloigne rapidement par les escaliers.

-« Es muss sein Liebchen sein ! (Ca doit être son petit copain !)

-„Ach so… sein Liebchen… (Ah... son petit copain...)

-„Bist du enttäuscht, Diego ? (Tu es déçu, Diego ?)

-„Enttäuscht ? Wie so ? (Déçu ? Comment ça ?)

-« Ich meine, sie gefällt dir oder ? ( J'veux dire, elle te plait bien, non ?)

-„Na ja sie ist sehr… heu sehr hübsch…( Ah oui elle est... heu très jolie...)

-„Aber leider wird sie nicht interessiert sein…“( Mais malheureusement, elle ne s'intéressa pas à toi ...)

Je ne réponds pas à Tobias, je n’ai pas envie de lui dire que moi non plus je ne sais pas si je suis vraiment intéressé…

-« Hast du ein Liebchen in Nantes ? (Tu as une petite copine à Nantes ?)

-„Nein, ich habe kein und du ? (Non, j'en ai pas et toi ?)

-„Ich auch nicht… ich… nein nichts! (Moi non plus... je... non rien)

Il s’interrompt comme gêné et rougit un peu. Comme moi il ne doit pas être très à l’aise de parler de ce genre de chose, je le relance cependant.

-« Tobias, was meinst du ? (Tobias, qu'est-ce que tu veux dire ?)

-« Nichts ! Bitte Diego, willst du Sonnensalbe auf meinen Rücken und meine Schulter verstreichen, ich glaube ich bin rot…“ (Rien ! Tu veux bien me mettre de la crème solaire sur le dos et les épaules, je crois que je suis rouge...)

Il me tend un tube de crème solaire en souriant. Je comprends qu’il ne veut pas m’en dire plus et qu’il détourne délibérément la conversation et je ne rajoute rien.

-« Na ja natürlich ! » (Oui, bien sûr !)

Je verse une généreuse rasade de crème blanche sur mes mains et les pose délicatement sur ses épaules. Il a un petit mouvement de sursaut.

-« Es ist kalt ! ( C'est froid !)

-« Ja und du bist warm…“ ( Oui et tu es chaud ...)

Il se met alors à rire et se retourne vers moi.

-« Nein Diego ! Das sollst du nicht sagen… es ist mir warm aber nicht dass ich warm bin ! Es ist etwas ganz anderes ! (Non, tu peux pas dire ça Diego .. j'ai chaud mais pas je suis chaud ! C'est pas la même chose !)

-„Also… und was meint es ? (Ah bon, qu'est ce que ça veut dire ?)

-« Das ich… einen Stehen habe ach… eine Erektion !“ (Que je... bande. ..heu que j'ai une érection) me répond-il en riant.

C’est à mon tour de rougir quand je comprends ce qu’il me dit ; je maudis ma gaffe intérieurement et baisse la tête.

-« Also das ist kein Problem, das kann doch passieren es ist die Natur ! (Mais bon ce n'est pas un problème, ça peut arriver, c'est naturel !)

-„Ja es ist klar…“ (Oui c'est sûr ...)

J’étale consciencieusement la crème sur son dos. Sa peau est restée blanche, c’est vrai qu’il est blond et puis s’ils ont randonné dans la forêt ce n’est pas là qu’il a pu bronzer…

J’aime bien sa peau, elle est ferme et douce ; elle n’est pas uniforme mais présente des petits points, un peu comme des taches de rousseur avec des zones plus ou moins claires et puis il y a des grains de beauté ici et là…

Je sens sa chair frémir sous mes doigts alors que je descends le long de sa colonne vertébrale jusqu’en bas de son dos. Il s’est cambré légèrement et ses fesses se sont relevées formant une cuvette où mes doigts le masse lentement pour bien faire pénétrer la crème solaire.

-« Ja das ist wunderbach ! Weiter, bitte ! » (Oui, c'est super ! Encore s'il te plait !)

Je m’emploie à le satisfaire en aspergeant son corps. Malencontreusement, quelques gouttes de crème sont tombées sur ses fesses et je m’applique à vite les étaler en remontant vers son dos.

-« Entschuldigung… ( Excuse...)

-« Macht nichts, es ist gut…“ ( C'est rien, c'est bon...)

Je sens que je suis tout rouge et surtout j’ai senti que mon sexe réagissait. Je jette un œil rapide et j’en ai la confirmation immédiate.

‘Merde, je bande !’

Un peu en panique, je termine très rapidement mon application en me plaçant bien derrière lui pour qu’il ne s’aperçoive pas de mon état.

-« So fertig ! » (Voilà, c'est terminé !)

Je me retourne très vite et fonce m’allonger sur ma serviette encore tout rouge.

-« Vielen Dank, es war sehr angenehm ! (Merci beaucoup, c'était très agréable !)

-„Bitte…“( Je t'en prie ...)

Ses yeux trouvent les miens et il me sourit un peu ironiquement.

-« Aber jetzt kannst du sagen, ich bin warm, oder Diego ?“ (Mais maintenant tu peux dire que tu es chaud Diego, non ?)

‚Putain il a vu que je bandais !’

Je suis complètement écarlate, enfin caramel foncé, et je ne sais plus où me mettre mais il me sourit toujours.

-« Aber, das ist die Natur, nicht war ? (C'est naturel, pas vrai ?)

-„Ja… (Oui ..)

-„Warte mal, ich werde auch dich Sonnensalbe verstreichen…“ ( Attends, je vais te mettre aussi de la crème ...)

Avant que j’ai eu le temps de lui répondre que c’était inutile, que je ne craignais pas le soleil, il se tourne vers moi et j’aperçois son sexe bandé !

-« Das ist nur die Natur… » (C'est juste naturel ...)

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