CHAPITRE XIII

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-« Didi, tu te lèves, il est presque onze heures, le p’tit déj est servi !

-« Hum… oui, oui, j’arrive ! »

En fait, je voudrai bien me lever mais je sens mon sexe tendu qui cogne contre mon ventre.

-« Didi ? »

Sébastien ouvre doucement la porte et son visage interrogateur apparaît dans l’entrebâillement.

-« Alors, tu te dépêches ? Il faut qu’on range tout !

-« Oui je voudrais bien mais… heu faut que j’attende un peu… » réponds-je embarrassé.

Je vois un sourire malicieux venir éclairer le visage de Sébastien qui vient certainement de comprendre ce qui m’arrive.

-« Ah oui d’accord, excuse Didi j’voulais pas être indiscret ! » reprend-il en riant. « Heu Steph’ on va pas pouvoir partir ce matin, y a Didi qui a le bambou et ça passe pas ! »

J’entends Stéphane éclater de rire alors que la porte se referme derrière un Sébastien hilare.

-« Séb’ t’es dégueulasse ! » en éclatant de rire à mon tour.

‘C’est malin, comme si ça n’arrivait qu’à moi !’

Heureusement, le rire a fait tomber mon excitation et après quelques minutes, je juge mon état compatible avec un lever accompagné de quelques regards moqueurs. Je prends mes vêtements de la veille qui jonchent le sol et j’y sens encore de l’humidité.

-« Ah enfin, ça va mieux ?

-« Oui ben pas de commentaire s’il vous plait et puis je vous rappelle que c’est naturel !

-« Mais on n’a pas dit le contraire !

-« C’est ta soirée d’hier qui t’inspirait comme ça ? »

Je rougis un peu et décide de ne pas relever.

-« Heu mes vêtements sont un peu mouillés, je vais les faire sécher…

-« Comment ça mouillés, vous avez pris le bain de minuit des naturistes ?

-« Bain de minuit des naturistes, qu’est ce que c’est que ça ?

-« Ben oui chez les textiles, le bain de minuit ça consiste à se baigner à poil alors j’imagine que quand on est naturiste, il faut se baigner tout habillé ! » finit-il en explosant de rire

-« N’importe quoi ! »

N’empêche on était tous écroulés comme des baleines et il nous a bien fallu cinq minutes pour reprendre notre sérieux.

-« Alors, bonne soirée ?

-« Ah oui c’était très bien mais vous avez du apprécier vous aussi parce que quand je suis rentré il n’y avait personne et il n’y avait plus de musique !

-« Ah oui, on est un peu resté trainer…

-« C’est ça, c’est ça…

-« Non mais regarde le, celui là, on s’est sacrifié pour qu’il puisse passer un peu de temps avec sa copine et voilà comment il nous remercie !

-« Ben voyons mais bon c’est naturel alors j’en rajouterai pas ! »

On a échangé un sourire complice tous les trois et dans cette atmosphère aimante et bon enfant, j’ai enfin pu commencer à déjeuner.

Ensuite, on a tout rangé et on a nettoyé le bungalow. J’ai senti ma bonne humeur s’en aller et quand on s’est installé sur la terrasse pour boire un coup, ils ont bien vu que je faisais la tête.

-« Tu es triste, Didi ?

-« Oui…

-« Tu sais qu’on peut pas rester, je reprends le travail lundi !

-« Oui je sais…

-« Allez ne reste pas là, va dire au revoir à tes amis, je vais aller régler… »

J’ai soupiré et je me suis levé.

-« Oui, j’y vais… »

Tobias aussi était en train de tout ranger. C’est Lisa qui m’a vue et elle a appelé son frère.

-« Tobias, Diego ist da ! »("Tobias, Diego est là !")

Il est sorti aussitôt et m’a fait un grand sourire triste.

-« Diego ! Wir fahren nach Hause… ("Diego ! On rentre à la maison ...")

-„Ja ich auch… ich bin so traurig… (Oui, moi aussi... je suis tellement triste...")

-„Ja so bin ich auch ! Diese Woche war so schön, du bist mehr als ein Freund für mich geworden…“ ("Oui, moi aussi ! Cette semaine était vraiment géniale et tu es devenu plus qu'un simple ami pour moi...")

‚Oh oui pour moi aussi !’

Il m’a pris dans ses bras et m’a enlacé virilement pendant un trop bref instant. Je me suis abandonné contre lui et je me suis retenu très fort pour ne pas pleurer.

-« Diego, das ist meine Adresse und mein Telefonnummer. Gib mir Nachrichten!“ (" Diego, ça c'est mon adresse et mon téléphone. Donne moi de tes nouvelles !")

-„Ja, ich verspreche dir ! Willst du meine haben ? ("Oui ! J'te promets ! Tu veux que je te les donne moi aussi ?")

-„Ja natürlich !“ ("Oui, bien sûr !")

Il m’a tendu un carnet et un stylo et je lui ai écrit mes coordonnées.

-« Hier ist es ! » ("Les voilà !")

On s’est regardés avec un sourire qui tremblait et il m’a tendu une main que j’ai serrée fébrilement.

-„Also tschüss Diego! ("Alors au revoir Diego !")

-„Tschüss Tobias !“( "Au revoir Tobias !")

J’ai fait un vague signe de main à Lisa et à sa mère qui nous regardaient et je suis parti presque en courant car je sentais que de grosses larmes commençaient à rouler sur mes joues…

Quand je suis arrivé devant le bungalow d’Elodie, c’est sa mère qui m’a vu la première. Elle s’est aperçue que j’avais pleuré et m’a souri en glissant quelques mots gentils.

-« Oh mais tu as pleuré toi aussi, vous êtes trop mignons tous les deux ! »

J’ai compris qu’elle se méprenait sur mes larmes et j’étais très gêné. Elodie est apparue juste après et elle m’a sauté au cou pour m’embrasser avant de fondre aussitôt en larmes dans mes bras. J’étais perdu et je ne savais pas où me mettre conscient que nous nous donnions en spectacle mais aussi que pour Elodie cela n’avait pas la moindre importance.

Un peu apaisée, Elodie a relâché son étreinte mais elle a gardé mes mains emprisonnées dans le siennes en murmurant qu’elle ne voulait pas que je parte, qu’elle m’aimait…

Je dois avouer que je ne me sentais pas du tout à la hauteur et que j’étais mal à l’aise. C’était comme si elle éprouvait quelque chose de démesuré pour moi alors que moi j’avais l’impression de ne pas vivre la même chose qu’elle.

C’était très particulier…

-« Allez Elodie, sois raisonnable, vous vous écrirez ou vous vous appellerez…

-« Non Maman, tu comprends pas !

-« Si je comprends très bien mais c’est la vie… allez embrassez-vous une dernière fois et puis laisse-le partir, Stéphane et Sébastien l’attendent … »

J’ai embrassé une dernière fois ma petite amie, je lui ai promis de lui téléphoner et puis je me suis arraché à ses bras empressés.

-« Diego, je t’aime !

-« Moi aussi Elo, je t’aime ! »

Dans ma tête, ça ne sonnait pas très vrai mais j’ai prononcé les paroles qu’elle attendait et ça c’est bien une preuve d’amour, non ?


-« Ca y est ?

-« Oui…

-« Pas trop dur ?

-« Si un peu…

-« Ouais je sais… allez on file, on n'est pas en avance ! »

Ils ont été supers ; eux qui pourtant ne me ratent pas dès qu’il y a matière à une petite plaisanterie, sur ce coup là, ils n’ont rien dit. Pas le moindre commentaire persifleur sur mes yeux rouges ou sur les larmes et les cris qu’ils ont forcément entendu.

Je me suis approché de la voiture quand Sébastien m’a interpelé.

-« Hé Diego, faudrait peut-être penser à te mettre quelque chose sur le dos, on retourne à la civilisation !

-« Ah oui ! Oh ça va me faire bizarre !

-« Alors, c’était bien finalement la vie les fesses à l’air !

-« Oui, c’était génial !

-« Bon ben c’est déjà ça, allez salut l’Ardèche ! »

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