CHAPITRE XXIV

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Comme à l’aller sur le chemin de la piscine, je suis rentré heureux.

Ca parait bête à dire mais j’avais le sentiment d’avoir passé une bonne après midi avec un bon ami et je me sentais bien, détendu, heureux quoi !

Sébastien qui était déjà rentré pour une fois m’a demandé ce que j’avais fait pour être aussi souriant.

-« Heu rien de spécial, j’étais à la piscine avec Thibaud, tu sais le gars qui fait allemand avec moi, je t’en avais parlé !

-« Oui, oui je m’en rappelle. Et bien dis donc je ne sais pas ce que vous avez fait ensemble mais tu as la banane !

-« Oh ben rien de spécial, on a nagé ; il m’apprend des trucs ; il est fort, lui ça fait trois ans qu’il en fait !

-« Eh bien je suis content que finalement ce ne soit pas aussi dramatique que ça que tu ne fasses pas de foot pendant quelques temps !

-« Oui, c’est vrai, j’ai trouvé quelque chose qui me plait mais j’ai de la chance que Thibaud soit là sinon tout seul, je ne sais pas si j’aurais vraiment aimé … »

Ce matin avant les cours, Bérangère est venue me voir. J’étais en train d’attacher mon vélo et le l’ai vue qui s’approchait de moi. Ca m’a surpris de la voir au hangar à vélo puisque ce sont ses parents qui l’amènent en voiture mais j’ai vite compris qu’elle voulait me parler.

‘Qu’est-ce qui va encore me tomber dessus ?’

Je sais que c’est un petit peu méchant de ma part d’avoir pensé cela mais depuis l’incident de lundi, je ne sais plus trop où on en est tous les deux et notre relation d’habitude très amicale s’est un peu non pas tendue mais détériorée ; elle est moins spontanée comme si nous étions tous les deux sur notre qui vive…

-« Salut Diego, tu vas bien ?

-« Salut Bérangère, ouais super ! »

Je lui ai déposé les quatre bises de rigueur sur les joues et prudemment, j’ai attendu la suite…

-« Heu t’as fait ton allemand ?

-« Ouais, toi aussi ?

-« Ouais, j’ai peur qu’il nous fasse une interro surprise, il faisait plein de sous entendus mardi…

-« Tu crois ? Quand même, on n’est plus au collège !

-« Oui mais on sait jamais… »

Un petit silence s’est installé et puis elle a repris.

-« Tu sais, je voulais te dire que si vous voulez être l’un à côté de l’autre en allemand, Boris et toi, je veux bien changer de place…

-« Mais… enfin je croyais justement que tu voulais pas…

-« Oui mais c’était idiot de ma part, tu as tout à fait le droit d’être à côté de Boris… je ne veux pas m’imposer… »

J’étais un peu perdu ! Lundi, elle fait un esclandre quand Boris lui demande et maintenant elle dit qu’elle est d’accord !

-« Heu ben je sais pas… c’est vrai que Boris voudrait bien mais si tu veux on peut changer juste un jour dans la semaine, le lundi par exemple comme ça… enfin je veux dire comme ça tout le monde sera content… enfin si tu es sûre…

-« Oui, c’est une bonne idée, pour un jour, je peux bien me séparer de toi… c’est juste que j’avais pas envie que ce soit pour tous les cours enfin sauf si tu le veux ?

-« Oh non, non, pas du tout ! Moi aussi, j’aime bien être à côté de toi !

-« C’est vrai ? Ca me fait plaisir que tu me dises ça parce que j’avais peur… enfin je sais pas d’être trop envahissante, quoi !

-« Ah non, t’inquiète ! Et puis quand même, j’suis à côté de la plus belle fille de la classe, je vais pas te laisser partir comme ça ! »

Quand j’ai vu le sourire qu’elle arborait alors que je venais à peine de lui faire ce compliment, j’ai su que j’avais trouvé les mots justes et qu’elle me pardonnerait ce petit écart.

Et presque en même temps, je me suis dit que cette fois, c’était sûr, Boris avait raison, Bérangère était amoureuse de moi !

‘Bon ben ça, c’est encore autre chose… et il va falloir que je réfléchisse sérieusement à la question parce que ça va pas être simple à gérer !’

A la récré, j’ai expliqué à Boris que Bérangère avait changé d’avis et qu’elle voulait bien qu’il soit à côté de moi en allemand.

-« C’est vrai ?

-« Oui, je t’assure elle est venu me dire ça ce matin mais pour ne pas la froisser je lui ai dit qu’on changerait juste le lundi, ça te va ?

-« Oui super ! T’as bien géré, comme ça elle ne sera pas vexée ! On dirait que t’y as pas mal réfléchi, non ?

-« Non pas vraiment, j’ai juste essayé de trouver une solution équilibrée… »

La sonnerie de fin de récré nous a interrompus et nous sommes montés en salle d’allemand.

-« Guten Morgen !

Je me suis installé à côté de Bérangère après avoir fait un petit signe à Thibaud qui arrivait juste.

-« Je vais passer dans les rangs pour vérifier que vous avez bien fait votre travail, à savoir l’exercice 3 p 42 et répondu à la troisième question du texte. »

Un petit murmure de protestation s’est élevé mais monsieur Zeiger n’a pas bronché et il est passé demander à chacun d’entre nous de lui monter son travail. Lorsqu’il est arrivé devant nous, Bérangère et moi, l’âme en paix, lui avons montré ce que nous avions écrit. Il a à peine lu mais a noté OK en face de nos noms sur une feuille puis il a continué sa vérification.

il est enfin revenu à son bureau et a fait un petit commentaire.

-« Bien, dans l’ensemble, le travail a été fait, plutôt sérieusement d’après ce que j’ai vu mais attention il y a tout de même cinq élèves qui n’ont rien fait. Et c’est cinq de trop ! Vous êtes en seconde, si vous ne faites pas votre travail régulièrement vous ne pourrez pas suivre.

Je recommencerai donc cette vérification de temps à autre et je sanctionnerai ceux qui ne font pas le travail demandé ! C’est clair ? »

Bien sûr, personne n’a répondu et tout le monde a acquiescé à ce discours classique du prof qui semble découvrir que les élèves ne travaillent pas tous les jours pour préparer les cours du lendemain…

-« Bon, sinon je voulais faire un point sur l’organisation du voyage ; la réunion de présentation aura lieu jeudi dans quinze jours à 20h dans l’amphi. Un message sera envoyé par mail à vos parents mais je vous demande de leur faire également passer l’information pour que tous ceux qui sont intéressés soient là. Donc notez-le sur vos cahiers de texte et n’oubliez pas de leur transmettre l’information !

Maintenant nous allons corriger l’exercice 3 de la page 42… »

A midi j'ai mangé avec Boris, on était seuls, il avait insisté d'un air mystérieux.

-"Bon alors, tu vas m'expliquer un peu pourquoi tu voulais qu'on soit juste tous les deux ?

- "Oui ! J'ai un plan !" me répondit-il avec un grand sourire.

-" Un plan ? Un plan de quoi ?"

-" Un plan pour tous les deux !" Il engouffra la moitié de son entrée dans une bouchée gargantuesque et je dus attendre quelques instants avant qu'il ne reprenne.

-"On va passer à l'étape suivante ; tu vois qui c'est la copine de Bérangère, Alicia, la petite brune mignonne ?

-" Heu oui, celle qui se maquille ?

-" Oui, c'est ça mais moi j'aurais dit plutôt celle qui a une sacrée paire de lolos !" reprit-il avec l'œil brillant.

- "Et alors ?

- "Vu qu'elle me plait bien et que toi tu es presque casé avec Bérangère, on va leur proposer d'aller au cinoche ensemble comme ça on pourra attaquer !

- "Hein quoi ?

- "Ecoute, je te connais si je te pousse pas un peu au cul, tu vas mettre dix ans à te lancer avec Bérangère alors on va se donner un coup de main. On leur propose une sortie à quatre avec leur meilleure amie comme ça elles seront en confiance, on apprend à se connaitre un peu et on crée une atmosphère propice et après...

- "Après quoi ?

- "Après on se lance ! Toi avec Bérangère et moi avec Alicia ! C'est du tout cuit mon pote !

-" Tu veux dire... heu qu'on va leur demander de sortir avec nous ? Moi, je pourrai jamais faire ça avec quelqu'un à côté de moi !

- "Mais non je serai pas à côté, on sera chacun avec la sienne. Après le ciné quand on les ramène chez elle ou plus tard si tu le sens pas mais l'important c'est de les voir ensemble d'abord et ensuite on pourra les voir chacune de notre côté. Ca fait sortie entre amis et ensuite c'est un peu plus sortie avec futur boyfriend, tu vois ?"

Oh oui je voyais bien où il voulait en venir et ça m'a complètement paniqué. Il a du s'en apercevoir parce qu'il m'a réexpliqué pendant tout le repas qu'il ne fallait que je m'en fasse, qu'il gérait tout et qu'il fallait juste que je me débrouille pour qu'on mange tous les quatre ensemble à midi la semaine prochaine pour lancer l'opération.

Comprenant que ça ne servait à rien de lui dire que je n'étais pas très chaud, j'ai arrêté de protester et j'ai essayé de partager son enthousiasme mais en mon fort intérieur j'étais complètement paniqué et je suis sorti du réfectoire sans avoir quasiment touché à mon repas.

...

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