CHAPITRE XXIX

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La mère de Boris nous a déposés à l'arrêt de tram et nous avons rejoint rapidement la place du Commerce.

-"On est un peu juste, j'espère que ce sera bon !

-"Mais oui, t'inquiète et puis le film ne commence pas tout de suite, c'est pas grave si on rate les pubs !"

Comme d'habitude, Boris avait l'air sûr de lui. Moi, j'essayais d'appliquer les conseils de Stéphane et de ne pas me mettre de pression, n'empêche je sentais quand même que j'étais bien nerveux. On a sauté du tram et on s'est mis à courir pour rejoindre le lieu de rendez-vous.

-"Elles sont là !"

Boris s'est arrêté de courir et m'a glissé à l'oreille:

-"Bon, souffle un coup, j'te sens tendu ! Allez tranquille et tu me laisses faire ...

-"OK d'accord ..."

Il m'a fait un clin d'œil et un grand sourire avant de lever les bras pour se signaler aux filles qui nous attendaient sur les marches de la FNAC.

On s'est fait la bise et on s'est approché de l'entrée du Gaumont.

-"Stop, c'est nous qui vous avons invitées, c'est nous qui payons ! déclare Boris en passant en tête du groupe et en me faisant signe de le suivre.

-"Oh ben non !" répond Bérangère.

-"Si, si on insiste, vous êtes nos invitées!"

-"OK mais alors c'est nous qui vous paierons un coup après le ciné." reprend Alicia après avoir guetté l'assentiment de Bérangère.

Les filles avaient choisi Hunger Games, un film que Boris avait déjà vu mais pas moi. Il n'en avait rien dit, ce qui montrait bien encore une fois que pour lui, le film n'était pas l'objectif de la journée. Il est passé devant, a acheté deux tickets et en a tendu un vers Alicia. J'ai fait de même et j'ai donné un ticket à Bérangère.

-"Vous voulez quelque chose à grignoter ou à boire, les filles ? demanda Boris une nouvelle fois aux petits soins des filles.

-"Non merci, on ira boire un pot après ".

On est monté par l'escalator jusqu'à la salle 6 et on est entré dans la salle encore allumée, la projection n'avait pas commencé. Boris se retourna vers moi, me fit un autre clin d'œil et désigna une rangée inoccupée.

-"On se met là ?"

Il s'installa et nous nous retrouvâmes au milieu de la salle, au milieu d'une assistance plutôt clairsemée. Les filles au milieu et nous à chaque extrémité. C'est ce que Boris voulait, il m'en avait longuement parlé.

-"Il faut qu'elle se sentent en sécurité donc à côté de l'une de l'autre mais nous on se met aussi à côté d'elles donc il faudra faire attention à bien se placer!"

Cette fois-ci son plan a fonctionné, il était à côté d'Alicia et moi à côté de Bérangère.

Je ne vais pas raconter l'histoire, tout le monde la connait mais j'ai passé un bon moment et puis j'ai trouvé que les filles avaient choisi exactement le film qui convenait. Une histoire de science-fiction inspirée à mon avis de la Rome antique et des combats de gladiateurs avec ce qu'il fallait d'action et d'histoire amoureuse. Pas un film bébête ou à l'eau de rose mais pas prise de tête non plus.

De mon côté, il ne s'est pas passé grand chose pendant la projection ; au début, j'étais tétanisé en me demandant s'il fallait que j'essaye quelque chose, lui prendre la main ou pire que j'essaye de l'embrasser et puis finalement, j'ai suivi les conseils de Stéphane, j'ai essayé de profiter du moment sans plus me poser de questions. Je n'ai donc rien fait sinon que de me tenir près de Bérangère, en la regardant de temps en temps et en m'imprégnant de son parfum. A deux reprises nos regards se sont croisés et on a sourit. Heureusement, dans le noir, elle n'a pas vu que j'étais en train de me caraméliser !

...

-"On va à côté, au bar du Commerce ?

-"OK, on vous suit."

Cette fois-ci ce sont les filles qui se sont installées les premières et bizarrement, Alicia s'est mise sur la banquette et Bérangère en diagonale sur une chaise. Boris a foncé se mettre sur la banquette lui aussi et je me assis à côté de Bérangère.

-"Parfait ! Alors qu'est ce que vous en avez pensé ?"

On a commandé à boire et on a discuté du film ; enfin eux surtout car je sentais une certaine nervosité revenir...

On est resté plus d'une heure et je commençais à être un peu nerveux parce que je n'avais pas dit que je rentrais tard et Stéphane et Sébastien devaient m'attendre pour manger mais je n'osais rien dire quand Bérangère, elle aussi, s'est aperçue qu'il était presque 20 h.

-"Oh purée, il faut que je rentre et rapidos sinon je vais me faire tuer !

-"Ah oui, moi aussi " réponds-je soulagé que quelqu'un s'était aperçu de l'heure.

-"C'est vrai qu'on a pas vu le temps passer.

-"C'est parce que vous êtes bien avec nous, les filles !

-"Oui, ça doit être, ça ! réplique Alicia en rigolant.

-"Bon, on paye et on file ..."

...

Nous sommes tous repartis en tram et dans le même puisque tout le monde habite plus ou moins dans le même quartier. Il y avait pas mal de monde dans le tram et Bérangère s'était assise sur une banquette à côté de moi tandis que Boris et Alicia se faisaient face un peu plus loin.

-"Merci de m'avoir invitée, j'ai passé un très bon après midi...

-"Oh heu moi aussi et heu...

-"Ca fait longtemps que j'avais envie de passer un peu plus de temps avec toi mais je savais pas si tu en avais envie toi aussi...

-"Ah heu si ! En fait j'y pense depuis longtemps mais j'osais pas...

-"Oui je sais, t'es pas comme Boris, toi !" répond-elle en jetant un regard vers les deux autres.

-"Non, c'est vrai mais ça veut pas dire que... que...

Ca y est, je suis caramélisé et je n'arrive plus à parler. Bérangère me regarde dans les yeux, elle sourit puis soudain prend ma main et la serre contre la sienne, entremêlant nos doigts...

Elle sourit encore plus et, se penchant vers moi, me pose un baiser léger sur les lèvres.

'Nom de Dieu ! Ca y est !'

On s'est retiré en même temps, craignant peut-être la réaction de l'autre, on a éclaté de rire et on est resté sans dire jusqu'à notre arrêt.

Lorsqu'elle est partie avec Alicia, j'ai posé mes lèvres sur les siennes, je me suis senti maladroit mais je crois que ce n'était pas le plus important. Alicia a rigolé et Bérangère m'a fait un grand sourire puis elles se sont éloignées en riant. Je suis resté à les regarder s'éloigner mais dès qu'elles ont tourné dans la rue, Boris m'a sauté dessus.

-"Bien joué Diego, super ! J'aurai pas cru ! T'as été parfait, chapeau !

On a discuté un bon moment, il était plus excité que moi !

-"Mais toi, tu n'as rien fait avec Alicia ?

-"Ah non, c'était à toi d'abord ; je vais pouvoir la revoir et maintenant que vous sortez ensemble, elle aura envie de vivre quelque chose elle aussi et je serai là ! Hahaha Diego, c'est le plan parfait !"

J'ai rigolé, il était tellement fier de lui, tellement sûr d'obtenir ce qu'il voulait...

-"Ok, on verra Boris Le Machiavélique, on verra... si ça se trouve, elle aussi, elle est amoureuse de moi ?

-"Ben voyons... purée, quel melon ! J'te croyais pas comme ça !

-"Non t'as raison, j'suis pas comme ça et je la laisse, t'inquiète pas !

-"Oh mais je suis pas inquiet !"

On s'est quitté peu après et j'ai filé pour ne pas arriver trop en retard. De toute façon, ce soir ce n'est pas le plus important !

...

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