CHAPITRE CXXXI

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Une fois rentré dans la chambre, je me suis mis au travail, le devoir de français de Clarisse. C'est l'écriture d'une critique littéraire, un article de journal, sur une œuvre, Vipère au poing d'Hervé Bazin qu'heureusement j'ai déjà lu. J'étais en train de relire mon travail en diagonale quand mon téléphone a sonné.

-"Salut Cassandra, ça va ?

-"Salut Diego, je viens faire mon rapport !

-"Ah oui alors comment ça c'est passé, vous avez réussi à prendre des photos ?"

Cassandra et un gars du club photo ont été chargés de faire un reportage sur la Manif pour tous. On a besoin de photos pour décorer les panneaux présentant la Manif pour tous qui seront exposés au CDI et dans le hall.

-"C'était dur, ça m'a rendu folle de voir tous ces gens contre nous !

-"Oui, c'est exactement ce que j'avais ressenti quand je les avais vus...

-"En tous les cas, Lilian les a mitraillés et il m'a montré un peu, il y a de belles photos donc ça devrait faire l'affaire.

-"Super !

-"Et demain, je vais faire la même chose à la manif pour le Mariage gay !

-"Oh génial, je serai pas là mais j'irai à la prochaine ! Toujours avec Lilian ?

-"Oui, j'ai l'impression que je lui plais bien. Va falloir que je fasse attention...

-"Ne va pas lui briser le cœur !

-"Ha ha ha, j'espère que non ! Allez, bon week-end, Diego !

-"Merci, bon reportage photo et à mardi !"

...

Dimanche matin après un petit déjeuner avec Jimmy, je suis parti passer la journée chez Sophie. Elle aussi a bien compris que le moins de temps je passais au foyer, le mieux je me portais.

Le matin, on a cuisiné et comme c'est une activité que j'aime bien pratiquer, le temps a filé très vite. Sophie m'a rassuré sur l'état de Sébastien et sur sa volonté de se reprendre ; ça m'a fait du bien de sentir qu'elle était engagée à nos côtés dans ce moment difficile. A midi nous avions préparé une salade exotique, une pintade farcie et un tiramisu à la framboise. Je me suis régalé. Je me demande toujours comment il est possible que Sophie n'ait pas rencontré l'homme de sa vie mais elle me répond qu'elle a le don d'attirer et de choisir les mauvais numéros.

-"J'en suis presque venue à faire le contraire de ce que je ressens !

-"Oh non, il ne faut pas faire ça !

-"Toi, tu n'as pas ce problème ?

-"Heu non mais je crois que je m'étais trompé sur Bérangère...

-"Ah, elle t'a fait des crasses ?

-"Non mais disons qu'elle m'est apparue sous un jour différent mais bon, c'est de l'histoire ancienne...

-"Oui, et puis tu as le temps !"

'Oui, j'ai le temps mais j'ai surtout compris avec qui je voudrais vivre quelque chose...'

Ca m'a fait penser à Thibaud et à sa compète de natation. Je me suis excusé un instant auprès de Sophie et je suis allé dans le salon pour essayer de l'appeler.

Comme je le craignais je suis tombé sur son répondeur alors je lui ai laissé un message d'encouragement.

-"Salut Thibaud, c'est Diego. Je pense à toi très fort et j'espère que ta compète se passe bien. Je suis sûr que tu vas te qualifier ! Passe le bonjour à Nicolas et aux nageurs du Cercle et à demain !"

L'après-midi, profitant du beau temps, pour nous aider à digérer et pour éviter de somnoler devant la télé, nous sommes partis nous balader en vélo le long de l'Erdre jusqu'au parc de la Chantrerie ce qui représente tout de même aller-retour une bonne quinzaine de kilomètres. Puis nous sommes passés voir Stéphane à l'hôpital.

C'est devenu une routine maintenant et tout le personnel de l'accueil me connaît. J'ai essayé de chasser mes soucis et j'ai raconté ma journée de samedi à voix haute comme je le fais depuis qu'il est dans le coma. Sophie a écouté puis elle a parlé de sa vie et des histoires amusantes qu'elle avait vécu au travail.

Quand nous sommes revenus à son appartement, il était presque temps pour moi de repartir. J'ai tout de même bu un grand chocolat chaud pour me réchauffer et je suis parti en remerciant Sophie d'avoir sacrifié son dimanche pour m'accueillir.

-"Oh tu sais, j'ai juste décliné une invitation de mon canapé à ne rien faire alors je crois que je suis largement gagnante !

-"Merci... "

J'ai failli lui parler de ce que j'ai prévu mais je me suis ravisé. Je n'aime pas l'idée de mettre mes proches ou notre avocat devant le fait accompli, cela affecte l'idée que je me fais de la politesse et des rapports humains, mais j'ai vraiment envie de vivre cette aventure et que personne ne m'en empêche.

-"Heu merci pour tout et à très bientôt !"

Elle m'a regardé avec un air qui montrait qu'elle avait compris que je ne lui avais pas tout dit mais n'a rien rajouté. Elle m'a embrassé et m'a serré contre elle.

-"Merci à toi, Didi, et courage, je suis sûre que ça va bientôt s'arranger !"

Après avoir dîné, j'ai travaillé un peu, pour moi mais je sais qu'il faudra que je termine le devoir de Clarisse demain soir pour ne pas avoir l'esprit encombré. L'échéance approche et j'ai besoin que tout soit au point. J'étais en train d'apprendre mon allemand quand mon téléphone a sonné. J'ai souri quand j'ai vu que c'était Thibaud qui m'appelait.

-"Salut Thibaud ! Alors, tu t'es qualifié ?

-"Salut Diego, oui en brasse et en dos !

-"Waouw, génial !

-"J'ai eu ton message, merci ! Je l'ai écouté juste avant ma première finale et... enfin ça m'a boosté!

-"Oh tant mieux, c'était sincère...

-"Oui je sais... merci...

-"On se voit demain, j'aurai peut-être un service à te demander...

-"Oh oui bien sûr ! A demain !"

J'ai terminé mes leçons et je me suis mis au lit. Si Jimmy n'avait pas été là, je me serais donné du plaisir mais je n'imagine pas cela possible en le sachant dans la même pièce que moi. Lui par contre ne s'est pas gêné pour le faire dès que la lumière a été éteinte et c'est le sexe dur que j'ai fini par m'endormir.

Je me suis réveillé au milieu de la nuit. Je n'ai d'abord pas compris ce qu'il m'arrivait. J'étais trempé, enfin mon caleçon était trempé. J'ai passé le doigt sur la grande tâche et j'ai compris. C'était poisseux et ça sentait fort ; je venais de jouir dans mon sommeil...

Je me suis levé et suis allé dans la salle de bain pour me laver. Jimmy, heureusement, ne s'est rendu compte de rien. Il reposait sur le dos, les couvertures rejetées sur le côté et malgré la pénombre je me suis rendu compte d'une érection bien visible dans son caleçon.

'Moi, je ne me touche pas et j'explose et lui se branle tous les jours mais il est toujours partant pour davantage !'

Je me suis changé et je me suis recouché.

'Ca va changer, dès que je serai revenu de Martigues, j'irai le dire à Thibaud !'

...

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