CHAPITRE CLXII

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Monsieur Zeiger nous a donné quartier libre avec comme seule obligation d'être de retour pour 22 h 30, aussi tous les élèves se sont-ils joyeusement égaillés à travers la ville. Nous ne sommes pas en plein centre, c'est d'ailleurs pour cela que nous ne dormirons qu'une seule nuit dans cette auberge, mais le quartier est sympa, moderne et animé. Avec une douzaine d'élèves de seconde nous nous sommes retrouvés dans une pizzeria pour le repas du soir. Oui, je sais, une pizzeria en Allemagne, il y a plus original mais au moins c'est l'assurance de ne pas avoir de mauvaises surprises en découvrant nos assiettes et je crois que c'est l'argument qui a été déterminant. Après plusieurs jours à déguster des saucisses, nous avions tous envie de renouer avec une gastronomie plus élaborée !

Je n'ai pu m'empêcher de remarquer que Corentin s'était assis à côté de Marine et qu'il essayait de faire la conversation. En y regardant de plus près, celle-ci avait l'air d'apprécier car elle riait beaucoup.

'Boris a exagéré, ça a l'air de bien avancer entre ces deux-là !'

Nous avons fait quelques emplettes dans le centre commercial et puis nous sommes retournés à l'auberge. Thibaud et moi marchions légèrement devant le groupe qui s'était arrêté devant la vitrine d'un magasin de sport.

-"Tu as parlé de Corentin à Marine ?

-"Oui, elle m'a dit qu'elle le trouvait sympa.

-"Rien de plus ?

-"Je n'ai pas osé insister... mais je pense qu'il peut avoir sa chance, il est plutôt mignon...

-"Quoi ? Attention mon petit gars, que je ne te voie pas à le regarder trop souvent !"réponds-je en prenant l'air offusqué.

-"Oh ça ne risque pas, je ne regarde qu'un seul garçon, le seul qui fasse battre mon cœur...

-"Oh c'est mignon... "

Il a pris ma main et m'a attiré tout contre lui.

-"Je t'aime plus que tout au monde, Diego !"

-"Moi aussi, je me demande comment j'ai fait pour ne pas le savoir plus tôt !"

Il m'a embrassé en pleine rue devant tout le monde et ce n'était pas un petit bisou mais un baiser fougueux à pleine bouche.

-"Non mais regardez-les ceux-là, il n'ont aucune pitié pour les pauvres âmes solitaires !" déclare Boris en nous prenant à partie.

J'ai interrompu à regret notre baiser et je me suis tourné vers eux.

-"Bande de jaloux !

-"Faites quelque chose, prenez-vous une chambre, les gars ! relance Léa, ironique.

-"J'aimerais bien parce que c'est sûr que dans un dortoir de 16, ça va manquer de romantisme, ce soir !"

...

Nous avons discuté dans la salle commune de l'auberge jusqu'au moment ou Monsieur Le Bon et Madame Ravier sont passés nous dire d'aller nous coucher. Il y avait déjà quelques garçons dans le dortoir et après avoir tristement constaté à quel point nos lits étaient éloignés, j'ai ouvert ma valise pour y prendre mes affaires de toilette et ma tenue de nuit. En me retournant, j'ai croisé le regard d'un garçon, celui qui m'avait traité de petit pédé le matin au début du voyage. Il a détourné les yeux et je suis sorti de la pièce.

J'ai croisé Corentin dans la salle de bain et je n'ai pas pu m'empêcher de lui parler de Marine.

-"Dis donc Coco, j'ai l'impression qu'il y a un bon feeling entre Marine et toi ?

-"Ah oui, tu trouves ?

-"Je pense que t'as tes chances. Enfin si t'es intéressé..."

Il m'a regardé attentivement comme pour jauger le bien fondé de mes paroles.

-"Heu oui... enfin je sais pas...

-"Elle a dit à Thibaud qu'elle te trouvait très sympa et mignon aussi..." reprends-je.

Certes, je travestis légèrement la vérité mais il faut parfois donner un coup de pouce au destin et aider les amoureux transis...

-"Oh c'est vrai ?

-"Puisque je te le dis ! Allez Coco, il y a des moments où il faut prendre son courage à deux mains. Dis-lui ce que tu ressens pour elle, je suis sûr que tu as tes chances !

-"Tu crois ? Et si elle veut pas ?

-"C'est pas grave si elle veut pas ; au pire elle sera flattée qu'un beau gosse s'intéresse à elle. Allez fonce, t'as plus qu'un jour !

-"Oui c'est vrai... j'ose pas, je suis nul !"

J'ai reconnu tous les symptômes du garçon amoureux, le manque de confiance en soi, la tendance à se dévaloriser, la peur du refus, la crainte du qu'en dira-t-on ! Bref, tout ce qui paralyse et crée des obstacles infranchissables pour les ados timides.

-"Fonce, je te dis !"

Il était toujours plein de doute mais il y avait, je crois, une petite lueur d'espoir dans ses yeux. Il a rangé sa brosse à dent dans sa trousse de toilette.

-"T'en parles à personne, hein ?

-"Non, promis. Et toi, tu réfléchis à demain et à comment tu vas t'y prendre, d'accord ?

-"Oui, d'accord... merci Diego...

-"A ton service, Coco. Allez bonne nuit !"

Je suis revenu dans la chambre, le sourire aux lèvres mais quand j'ai aperçu le lit vide de Thibaud au fond de la pièce, mon visage a perdu son entrain. Tristement, j'ai rangé mes affaires et je me suis apprêté à me déshabiller.

-"Heu, tu veux changer de lit avec moi, Diego ?"

J'ai regardé le gars qui me parlait ; c'était bien ce même garçon...

-"Ah heu oui, pourquoi pas... heu c'est sympa mais..."

J'ai vu que ses amis étaient tout aussi surpris que moi. Il ne s'est pas départi de son sourire.

-"J'ai cru comprendre que tu étais perdu quand tu n'avais pas ton copain à côté de toi..." reprend-il malicieux.

J'ai "rougi", c'est tellement vrai !

-"Heu oui, je le reconnais...

-"Avant d'accepter, je te préviens quand même que Freddy, qui est à côté, est un sacré ronfleur. Je dis ça pour que tu m'accuses pas demain matin..."

-"Je ronfle pas, je respire fort..." proteste Freddy de l'autre bout de la pièce.

J'ai souri, cette réplique je l'ai déjà entendue !

-"Je veux bien prendre le risque !

-"J'en étais sûr ! Ah c'est beau l'amour !"

Il a pris ses affaires et deux minutes plus tard, j'ai pu voir la surprise et la joie illuminer le visage de Thibaud qui revenait de la douche.

-"Oh !" dit-il incapable d'exprimer ses émotions autrement que par un grand sourire.

-"Tu vois, on a de la chance, il y a des gens qui ont du cœur et qui ont compris que j'étais perdu sans toi !

-"Oh merci ! Merci, c'est super sympa !" déclare-t-il en s'adressant au garçon qui s'est installé à ma place.

-"Il n'y a pas de quoi mais attendez demain matin avant de me remercier !"

Je me suis assis face à Thibaud et j'ai entrepris de me déshabiller. Ses cheveux blonds dégoulinaient et des gouttes d'eau perlaient sur ses épaules. Il avait seulement une serviette nouée autour de la taille et si nous avions eu la chance d'être seuls, je lui aurais sauté dessus et je la lui aurais arrachée.

J'ai fait passer mon pull par dessus ma tête et je l'ai regardé dans les yeux. Puis j'ai desserré ma ceinture et déboutonné mon jean. J'ai lentement soulevé mon t-shirt et je l'ai fait passé par dessus mes épaules avant de m'en débarrasser négligemment.

Thibaud a nerveusement regardé autour de nous mais j'avais vu que les gars avaient le regard rivé sur leur téléphone et que personne ne nous prêtait attention.

J'ai sensuellement enlevé mes chaussettes et mes mains sont remontées jusqu'à ma taille. Tout doucement j'ai fait glisser mon pantalon, faisant apparaitre mon boxer et dénudant mes jambes.

J'ai vu la pomme d'Adam de Thibaud faire plusieurs allers-retours dans sa gorge et je lui ai souri.

Lentement j'ai achevé de baisser mon pantalon et je me suis exposé presque nu à son regard concupiscent. J'ai baissé les yeux vers mon boxer déformé que j'ai abaissé de quelques centimètres et je me suis mordu la lèvre.

J'ai alors vu sa serviette se soulever et une énorme bosse apparaître au niveau de sa taille. Son visage était rouge écarlate, jusqu'à ses oreilles, et ses yeux affamés me dévoraient littéralement du regard.

J'ai jeté un regard rapide sur les quelques élèves qui étaient dans la pièce mais ils discutaient entre eux ou étaient absorbés par leur portable et puis de toute façon je leur tournais le dos et ma valise protégeait mes fesses de leur regard.

Je sentais un mélange de peur et de désir dans le regard de Thibaud et très lentement, quand en guise de final de ce strip-tease improvisé, j'ai poursuivi jusqu'à l'effeuillage complet. Il est resté médusé, la bouche ouverte, comme statufié.

Mon sexe a jailli tel un diable de sa boîte et j'ai distinctement entendu un soupir s'élever de la poitrine Thibaud. Je suis resté ainsi exposé à ses seuls yeux. La serviette s'est mise à bouger au niveau de sa taille et j'ai cru qu'il allait avoir une attaque tellement il était cramoisi. J'ai souri en voyant la manifestation de son désir et le temps s'est immobilisé pendant quelques secondes de sensualité torride.

Ce sont les voix d'un groupe de garçons qui venaient de rentrer dans la chambre qui nous ont ramené à la réalité. J'ai sursauté et me suis rapidement couvert avec mon boxer avant de précipitamment enfiler mon shorty de nuit.

'J'en ai tellement envie ! Vivement qu'on soit seulement tous les deux !'

...

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