CHAPITRE CLXXII

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Avant d'aller prendre mon petit déjeuner ce matin, je suis allé jusqu'à la chambre de Mathéo et Maxime pour que nous descendions ensemble au self. J'avais dans les mains une boîte de chocolats, pas les Studentenküsse, et j'ai frappé à leur porte. J'ai attendu quelques instants et j'ai entendu un peu d'agitation et puis une voix s'élever.

-"C'est qui ?

-"C'est Diego, vous venez prendre le petit déj' ?

-"Heu oui... on arrive..."

J'ai encore patienté quelques instants et puis Maxime est venu ouvrir la porte, vêtu seulement d'un caleçon rayé.

-"Excuse, on vient juste de se réveiller. Entre !"

Une odeur forte m'a agressé les narines, une odeur de sueur mêlée à autre chose.

-"Pouah, ça sent le fauve, vous faisiez quoi pour que ça sente comme ça, les gars ? Des pompes ?"

J'ai vu Maxime rougir et puis soudain j'ai réalisé que ça sentait le sperme et je n'ai plus su ou me mettre...

-"Heu oui des pompes et des abdos..." répond Mathéo en ouvrant la fenêtre.

-"Oh oui bien sûr... heu je vous ai rapporté des chocolats..." dis-je en leur tendant la boîte.

-"Pour nous ?" lance Mathéo incrédule.

-"Ben oui... c'est trois fois rien...

-"Oh c'est super sympa, merci Diego !

-"C'est super classe ! T'es vraiment un gars bien, Diego !"

Ils étaient émus comme si je leur avais offert un cadeau inestimable et ça m'a gêné.

-"Mais non, c'est normal, on se connaît pas beaucoup mais j'avais envie de vous faire un petit cadeau... bon allez, grouillez-vous le self va fermer dans un quart d'heure !"

Ils ont souri et ont rapidement terminé de s'habiller. Je suis sorti les attendre dans le couloir.

'Purée, ils devaient être en train de se branler ! Ou peut-être encore plus...'

'Finalement, j'aurais peut-être dû leur acheter des Studentenküsse...'

...

A 11 h 30, j'ai pris mon vélo pour me rendre chez Thibaud. J'ai pédalé sous le soleil, tranquillement, dans les rues presque désertes de Nantes et c'était agréable. Quand je suis arrivé devant chez eux, j'ai aperçu les trois frères en train de jouer au ballon sur la pelouse devant la maison. Hugo s'est précipité vers moi et m'a sauté dans les bras.

-"Diego !

-"Bonjour Hugo, ça me fait plaisir de te voir !

-"On dirait que tu lui as manqué ! Salut Diego !"

-"Salut Alexis !" dis-je en lui serrant la main.

Thibaud était resté un peu en retrait de ses frères et je me suis demandé comment le saluer devant ses frères. Je me suis approché de lui.

-"Salut Thibaud !" dis-je en déposant un petit baiser sur sa bouche.

Je l'ai vu rougir mais il n'a pas protesté.

-"Salut Diego ! Viens, on va aller dans ma chambre avant de passer à table...

-"Non, pas nous, Hugo ! On va les laisser s'embrasser tranquillement... mais pas plus hein ? Parce qu'on va bientôt manger..." reprend Alexis en s'adressant d'abord à son petit frère et en terminant par un clin d'œil appuyé qui nous était destiné.

On n'a pas eu le temps de monter à l'étage car Sonia nous a interceptés dès que nous sommes rentrés.

-"Bonjour Diego !

-"Bonjour Sonia ! Merci de m'avoir invité.

-"Le plaisir est pour nous ! Allez, venez dans la cuisine, je meurs d'envie de tout savoir..."

Thibaud m'a regardé et j'ai vu qu'il était aussi désolé que moi de devoir renoncer à ce petit moment d'intimité. Je lui ai souri et nous nous sommes dirigés vers la cuisine en faisant un peu contre mauvaise fortune bon cœur.

-"Alors, raconte-moi, comment c'était ce voyage ?

-"Oh super, vraiment c'était une semaine de rêve !

-"Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre mais Thibaud n'est guère bavard...

-"C'est pas ça mais..." tente de se justifier Thibaud en s'interrompant aussitôt.

-"Oui, c'est exactement ce que je disais, tu ne m'as pas raconté grand-chose !"

Thibaud a haussé les épaules et j'ai commencé à faire part à Sonia de tout ce qui était arrivé pendant le voyage. Je lui ai raconté le voyage en lui-même, les différentes activités, les cours au Gymnasium, les visites et un peu notre relation mais sans trop insister.

C'est bien sûr sur ce point qu'elle s'est révélée particulièrement curieuse.

-"Mais alors tout le monde était au courant pour vous deux ? Les profs et les élèves ?

-"Ah oui ! Et avant même qu'on passe la frontière allemande !"

Je lui ai raconté l'histoire de la photo dans le car et j'ai vu qu'elle s'inquiétait alors Thibaud a pris le relai et lui a expliqué comment cela c'était bien terminé.

-"Oh c'est pour ça que les élèves vous appelaient "les amoureux" ?

-"Oui, on est un peu devenu le couple mascotte du groupe...

-"Oh... et ça va, Thibaud ? Je veux dire, ça ne te fait pas peur que tout le monde soit au courant ?

-"Franchement au début, j'étais pas très rassuré mais tout s'est super bien passé..."

J'ai vu qu'il pensait à notre dernière nuit à l'auberge mais qu'il n'avait pas envie d'en parler à sa mère.

'Et moi, non plus ! Ca c'est entre nous et ça ne la regarde pas...'

Passé la surprise de cette révélation et les nombreuses questions que nous a posées Sonia, j'ai vu qu'elle était très heureuse de la tournure prise par le voyage. Je pense qu'elle devait se faire beaucoup de soucis pour Thibaud. On a aussi abordé la rentrée et les difficultés pour faire face à ce changement.

-"Je sais que ça ne va pas être facile et ça me fait un peu peur mais je pense que ça va bien se passer. Et puis de toute façon, je ne suis pas tout seul, Diego est là et tous nos amis et je sais que je peux compter sur eux !" reprend Thibaud en me regardant.

-"Exactement, maintenant tu n'es plus tout seul et t'inquiète pas, je suis sûr que personne te t'embêtera !"

-"Et de toute façon, je n'ai pas l'intention de me laisser faire !

J'ai souri devant cette affirmation qui lui ressemble si peu mais force est de constater que Thibaud semble avoir pris confiance en lui et si j'y suis pour quelque chose, j'en suis très heureux !

Je crois que Sonia était très émue, j'ai vu ses yeux s'humidifier et le regard qu'elle a posé sur son fils puis sur moi m'a fait très chaud au cœur.

...

Après le repas, nous avons réussi à nous isoler dans la chambre de Thibaud. Sonia est partie emmener Hugo chez un copain.

-"Je ne veux pas savoir ce que vous aller faire dans la chambre de Thibaud et je ne veux surtout pas y penser alors je vais vous laisser la maison mais Maman ne va pas forcément rester longtemps dehors...

-"Heu oui merci Alex, on va se débrouiller..."

Nous sommes montés dans sa chambre et à peine avions-nous refermé la porte que nous nous embrassions avec passion.

-"Oh depuis deux jours que j'attends ça ! s'exclame Thibaud.

-"Pareil pour moi ! Comment je faisais avant ?"

Nous n'avons plus parlé trop occupé à nous embrasser, nous caresser. A l'abri dans notre refuge, nous rattrapé le temps perdu et ce n'est que bien plus tard que je me suis rendu compte de l'heure.

-"Oh, il est presque quatre heures, il faut que j'aille à l'hôpital !"

-"Oh déjà ?

-"Arrête de toute façon, ta mère ne devrait pas tarder..."

Je me suis précipité sur mes vêtements qui jonchaient le sol. Puis, je suis revenu vers Thibaud qui était toujours allongé, nu, sur son lit.

-"Si ça ne tenait qu'à moi, je ne te laisserai pas partir !

-"Ha ha ha, jamais rassasié !"

La vue de son corps nu offert sur le lit m'a troublé une nouvelle fois avant que je reprenne mes esprits.

-"Je file, je t'appelle dès que j'ai du nouveau."

J'ai terminé de lacer mes chaussures et je me suis dirigé vers la porte et tout à coup je me suis souvenu de ce matin.

-"Ah heu, il faudrait peut-être que tu aères, ça doit sentir le fauve en rut à plein nez !"

...

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