Chapitre 14 - VP Laetitia

6 minutes de lecture

Version personnelle de Laetitia

Le vendredi, je décide de profiter du beau temps pour aller sur les Champs-Elysées et j’achète encore une robe de gala. Je trouve aussi des escarpins de la hauteur de ceux que je mettais dans ma jeunesse. Je culpabilise de ces achats parce que je sais qu’ils correspondent à l’ancienne moi, mais pas à la jeune femme engagée qui a traversé des bidonvilles le cœur serré en Inde. Je rentre prendre mes affaires de handball et je rejoins mes amies à la salle de sport pour l’entraînement d’avant match. Je retrouve l’odeur familière de la salle. Mon entraîneur me demande si je me suis bien amusée et mes copines me demandent à quoi il ressemble, mon amant ?

En rentrant je prends le temps d’écrire un nouvel article sur mon blog concernant l’inauguration du centre Eco-shop parce que je ne peux vraiment pas faire autrement, ça paraîtrait louche. D’habitude je suis toujours un peu sceptique sur Comexp, mais il faut avouer que même si Monsieur Fortet pourrait faire parfois plus d’effort, il en fait toujours dix fois plus que les autres. De toute façon, je ne vais pas critiquer mon propre travail… Je me sens gênée car pour la première fois, j’ai l’impression de mentir un peu à mes lecteurs parce que c’est un article d’auto-congratulation. Je réponds aux derniers commentaires.

Le samedi, alors que je viens tout juste de rentrer du match que nous avons perdu lamentablement (mais qu’est-ce qu’on a pu rire !), Monsieur sonne à l’interphone en bas. Ne paniquons pas, qu’est-ce que je fais ? Mon cerveau me dit « Je ne peux pas lui ouvrir, ça n’aurait aucun sens » pendant que mon doigt appuie sur le bouton de l’interphone. Je vais devoir trouver quelqu’un pour régler ce manque de coordination entre ma tête et les autres parties de mon corps.

J’ai juste le temps de me dire que s’il était venu avant le match, j’aurais eu un peu de mal à justifier la rougeur de mes fesses auprès des filles pendant la douche commune de fin de match et je me retrouve à genoux sur mon propre canapé. Il m’annonce encore dix minutes de plus pour lui avoir posé un lapin le soir précédent. Je l’avais complètement oublié. Il baisse mon pantalon de sport pas sexy du tout puis ma culotte. Il me tient fermement contre lui et je suis bien.

Il me donne une fessée chez moi et la honte est encore bien plus grande qu’à l’hôtel parce que cela veut dire que je l’accepte vraiment. Il me punit après en m’obligeant encore à exhiber mes couleurs et pendant que je reste les fesses en l’air, à plat ventre sur un fauteuil, il regarde tout mon appartement et fait ses commentaires. Je lui demande d’arrêter de fouiller, Il me demande si je veux qu’Il recommence et je fais oui d’un air provoquant. Là Il me fonce dessus et Il me saute. Enfin. Il me pénètre encore et encore et mon plaisir explose de toute la frustration accumulée et du bonheur que Lui me prenne.

Apparemment, Il n’avait pas les mêmes désirs que moi car lorsqu’Il réalise ce qu’Il vient de faire, Il est complètement dépité. Il n’ose plus me toucher et Il me demande si ça va. Ça me fait un drôle de choc car je ne l’ai jamais entendu dire ça à personne. Je ne lui réponds pas. Il a peut-être peur que je porte plainte et Il en fait un peu trop. Ou alors Il est sincère ? Je ne peux pas Lui dire que je n’attendais que ça, et je ne veux pas le rassurer non plus, ça Lui fait les pieds. Je me transforme en monstre de froideur comme Lui et je le mets dehors sans rien dire.

Le dimanche, je vais bruncher avec ma mère. Elle me parle du déplacement de mon père à Bordeaux et je ne réponds rien. Elle parle beaucoup de golf et elle me raconte la vie de plein de gens que je ne connais pas ou plus, comme d’habitude. Ça me change quand même les idées et ça alimente la conversation car je n’ai pas grand-chose à lui dire. Je me force un peu pour ne pas qu’elle me dise une troisième fois : « Tu as l’air bien pensive aujourd’hui ! » mais vu que je ne peux pas parler de Bordeaux, ni de hand-ball parce que ça l’ennui, ni de mon travail, c’est assez limité. Au moment de partir, elle me dit qu’elle va rejoindre une certaine Bernadette Quelquechose « Mais si tu sais, son ex-mari faisait du golf avec ton père ! ». Je laisse ma mère à son petit monde et je vais rejoindre le mien. Je commence un futur article : « L’écologie est-t-elle en train de passer de mode ? ». Juste une impression inquiétante.

Monsieur Fortet est en déplacement pendant une semaine et je me surprends à regarder la porte de son bureau en espérant son retour, comme s’il me manquait. J’espère qu’il aura tout oublié. Bon, en fait je rêve qu’il recommence, qu’il me fasse ce qu’il veut, je fantasme sur des trucs invraisemblables ou tout commence par une fessée. Sa sévérité me fait du bien. Quand je suis entre ses mains, je n’ai plus à décider de rien, je me laisse aller. De plus, je me sens sexy. Dans ces moments où je baisse ma culotte, quand je tends les fesses en arrière, j’ai l’impression d’être belle comme Mina Parozzi, ce qui ne m’est jamais arrivé auparavant. Parfois, j’ai envie qu’on fasse un truc normal, comme aller manger tous les deux au restaurant, parler, rire, le faire rire.

A son retour, Il est assez gentil mais finit quand même par me dire qu’Il est toujours fâché après moi. Je me plante face à Lui :

- J’ai mérité chaque coup que vous m’avez donné, peu importe avec quoi. J’ai trahi votre confiance et aujourd’hui, en me gardant, vous mettez en péril votre crédibilité auprès de votre conseil d’administration. Je veux rester à ce poste et j’accepte l’arrangement que vous m’avez proposé. J’accepte tout de vous. Absolument tout.

Je ferme sa porte à clé et Lui donne une de ses règles. Je me mets en position face au bureau et je baisse ma culotte. Complètement décontenancé, Il me donne une mini-fessée et je suis trop déçue.

Le soir même, Il m’appelle sur l’interphone de bureau d’une voix que je ne Lui connaît pas mais que j’apprendrais bien vite à reconnaître par la suite. Quand j’entre, Il me demande de fermer la porte à clé et je trouve qu’Il exagère car j’ai quand même déjà reçu une mini-fessée ce matin. Il me demande jusqu’où peut aller notre petit arrangement et je ne sais pas si sa question concerne le côté « fessée » où le côté « relation sexuelle ». Je ne vois pas vraiment comment lui demander d’éclairer ce point. Je suis droite comme un i, stressée comme une étudiante qui passe un oral. Il reprend :

- Ce que je veux dire c’est : qu’êtes-vous prête à faire pour vous faire pardonner ?

Je réalise que je lui ai dit « tout », « absolument tout » mais je ne pensais pas à certaines choses qui me viennent maintenant en tête.

- Je ne suis pas sado-maso, Monsieur.

- Pourtant, vous avez eu plusieurs orgasmes pendant que je vous corrigeais.

Rouge de partout, à mon avis je viens de perdre dix-huit points à l’oral sur ma note en respectabilité. Je me sens défaillir tellement j’ai honte qu’Il me prenne pour une, je ne sais pas quoi d’ailleurs. Est-ce qu’il y a un nom pour les filles comme moi ? Peut-être les « filles qui aiment se faire sauter après avoir pris une bonne fessée par leur boss » ? Soudain, je pense qu’il faudrait que j’aille me confesser. Le mot me plaît à moitié en fait.

- Je vais vous laisser réfléchir à tout ça. Moi je sais ce que je veux, et ce que je ne veux pas vous faire. En attendant venez ici.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Fanny Cordeba ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0