Chapitre 18 - VP Laetitia

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Le mercredi je n’ai pas d’entraînement, et donc aucune excuse pour ne pas rester après le travail. Lui, Il trouve comme excuse pour sortir sa mini cravache que ma dernière innovation écologique lui a coûté une fortune. Je lui dis que c’est parce que c’est un investissement sur du long terme mais rien n’y fait, je me retrouve les fesses à l’air. C’est juste bon, jamais vraiment douloureux. Juste comme il faut pour se sentir en vie, et pour sentir que quelqu’un s’intéresse à moi. Il me fait l’amour. Pas de façon super tendre mais il ne me saute pas non plus.

En sortant de son bureau, je tombe sur Mathieu. Il me demande si je fais toujours autant d’heures supplémentaires et je ne réponds pas vraiment. Il entre dans le bureau pour dire à mon boss qu’il abuse toujours de moi et ce dernier met un certain temps à comprendre de quoi il parle. Il finit par voir que j’écoute à la porte et lui dit « Tu vois, elle n’est pas sage, il faut bien que je la dresse un peu » et c’est Mathieu qui ne comprend heureusement pas bien. Mon boss ajoute à mon intention : « On en reparle demain Mademoiselle Demange, je pense que ça suffit pour aujourd’hui ». Mathieu ajoute « Ah ben quand même, tu t’en rends compte ! ».

Il sort et vient m’inviter à manger chez lui et Claire le lendemain soir. J’accepte, trop heureuse de me changer un peu les idées et surtout de revoir sa chérie. C’est moi qui les ai « obligés » à se rencontrer : Claire est Québécoise, c’était ma colocataire à Montréal et elle s’intéressait plus à son travail qu’aux Québécois. Quand mon ami Mathieu est arrivé, je l’ai aidé à trouver un appartement pas trop loin de chez nous sur le Plateau. C’est l’endroit préféré des Français car ils sont entourés d’autres Français et comme tous les émigrés dans le monde entier, ils ont tendance à se regrouper. Mathieu avait le même caractère que Claire dans le sens où il ne s’intéressait pas beaucoup aux Françaises pour se consacrer à ses études. J’ai donc appliqué la pratique enseignée dans un film Français culte : je les ai réunis pour mon anniversaire et je leur ai ensuite fait croire l’un à l’autre qu’ils se plaisaient. C’était ridicule car dans mon cas à moi, ils se plaisaient vraiment. Je me suis donc retrouvée dans l’appartement de Mathieu et lui « colocataire » de Claire.

Quand j’arrive chez eux le lendemain ils ont préparé un super repas et ont fait une décoration façon Caraïbes, madras et feuilles de palmier. Ça me parait beaucoup pour un dîner entre amis, même si je n’ai pas vu Claire depuis longtemps. Pendant l’apéritif, un punch, ils m’annoncent tous les eux en même temps qu’ils vont se marier, un peu en hurlant d’excitation. Claire me demande d’être sa témoin et je suis surprise car on s’est un peu perdues de vue, mais je suis bien sûr ravie. Ils m’expliquent que le mariage aura lieu à Cuba et qu’il faut que je réserve mon billet d’avion le plus tôt possible. Je suis déjà allé à Cuba, avec Claire justement, et c’est assez courant pour les Québécois d’aller se marier là-bas. D’autant plus que dans le cas de Mathieu et Claire ça permet de rassembler les deux familles. Quand même, c’est grâce à moi cette belle histoire, je n’aurais pas tout raté quoi qu’il arrive ! Je promets de moins travailler et de passer un peu plus de temps avec eux dans les prochains mois, et je les assure de mon aide dès qu’ils en ont besoin.

Le lendemain matin, Monsieur Fortet me retient un moment après une réunion inutile sur un sujet déjà vu cent fois.

- Nous avons peut-être un nouvel actionnaire, j’ai rendez-vous avec leur CA demain et pour une raison qui m’échappe, je n’ai pas eu l’inspiration d’un nouveau projet à leur proposer. Il semblerait que j’ai l’esprit un peu ailleurs en ce moment.

Au lieu de lui dire « Vous n’avez qu’à arrêter de me fesser à la moindre occasion » je luis dis :

- Qu’est-ce que je peux faire pour vous Monsieur ?

- J’avais bien pensé à tout un tas de choses mais je me demande si ce n’est pas la cause du problème. Vu comme ça, on dirait qu’il m’accuse ! J’ai besoin de votre avis, dites-moi qu’est-ce qui va changer dans nos centres commerciaux cette année ?

J’en ai tous les jours des idées que je lance sur mon blog ou que je garde pour moi car je sais que je n’en ferai jamais rien.

- Bon alors sans vouloir vous vexer, nous sommes en retard sur les smartphones !

- Comment ça ? Il ne doit pas lire Questions commerce vu que mon dernier post traitait du retard des centres commerciaux et des chaînes sur ce sujet.

- Et bien il semblerait pertinent que nos centres commerciaux proposent chacun leur application pour smartphone qui permette de connaître la liste des commerces présents, leurs horaires d’ouverture, en surtout de se géolocaliser pendant la visite avec une carte interactive.

- Votre père fait ça ?

- Non, lui aussi est resté au minitel !

- Parfois il me semble que vous avez du mal à faire la part des choses. Nous sommes en train d’avoir une conversation professionnelle, je vous demande de cesser vos sarcasmes. Vous ne vous seriez jamais permis ce genre de chose auparavant, je suis très déçu. Et moi je suis très vexée. J’hésite à l’envoyer paître quand quelqu’un de censé en moi (mais qui ?) me dit qu’il a raison.

- Non Monsieur, mon père n’a pas encore mis ça en place… Veuillez m’excuser Monsieur.

- Je ne crois pas, vous allez vous faire pardonner un peu plus tard, comme d’habitude.

- J’ai mon entraînement ce soir…

- Il fallait y penser avant. Venez ici à 18h, d’ici là je vais réfléchir à votre merveilleuse idée, si elle semble aussi bonne que cela en a l’air, je serais peut-être un peu moins sévère.

Apparemment l’idée lui parait vraiment géniale, et après avoir commencé par une fessée plutôt rapide, il me remercie très largement. Alors que je suis en train de décoller, portée par l’orgasme que me procure sa langue d’une tendresse infinie sur mon sexe depuis de longues minutes, l’idée me traverse l’esprit que comparé aux millions d’Euros que cette idée peut lui rapporter, ces remerciements sont peut-être plutôt minces.

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