Chapitre 23 - VP Laetitia

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Il se réveille vers 9h et quand il revient avec un plateau de petit-déjeuner, il me dit tout de suite : « Ne rêve pas, ce n’est pas pour toi. Tu es punie et tu vas me regarder manger. Ou plutôt je vais le manger sur toi. » Il m’attache l’autre main et il pose sa tasse sur mon ventre : « Attention, si tu renverses, tu sais ce qui va se passer ! » Il s’allonge contre moi et accoude sa tête pour pouvoir boire à petites gorgées en prenant bien son temps. Je ne dis rien, il serait trop content. Il étale de la confiture de fraise, ma préférée, sur mon entre-bras gauche et du chocolat fondu sur mon entre-bras droit. Il prend du pain dans la bouche et lèche les accompagnements. Il recommence sur ma poitrine. Sur mon ventre. Enfin sur mon sexe, la confiture, puis le chocolat. Il s’attarde là assez longtemps. Je suis dans une sorte d’extase, due au fait que je viens d’avoir un orgasme sans démontrer le moindre sentiment, ce qui est très difficile.

Quand il a terminé, j’oublie ma récente perte de la parole et je grogne « on est le dimanche d’une longue semaine et d’un samedi éprouvant, est-ce qu’il est possible que je passe la journée tranquille, à me reposer et à ne penser à rien ? » Bon là, c’est lui qui a perdu la parole. « S’il vous plaît, donnez-moi au moins à manger, je meurs de faim ». Il va chercher un gant de toilette et me lave les parties collantes (toutes). Je réfléchis un instant qu’il va peut-être me garder prisonnière pendant vingt ans comme on l’a déjà vu dans certains pays et je redis « cinglé ». Il me détache et me porte. Il me plonge dans l’eau délicieusement trop chaude d’un jacuzzi. Il me rejoint mais reste de l’autre côté. Il y a des tartines et du thé à côté de moi. C’est mon thé préféré et comme je ne vois vraiment pas comment il le sait, je redis « cinglé » d’un air « tu vois, t’es cinglé ! ». Je me détends complètement. C’est trop bon. Je retire les vingt ans, quarante-cinq ans me sembleraient plus appropriés. Surtout avec les deux orgasmes par jour car tout bien réfléchis, ça ne devrait pas m’arriver très souvent.

Au bout de trois quarts d’heures, il me sort sans un mot et m’enfile un peignoir super confortable. Il me fait passer dans une petite pièce et là il y a une table de massage, et une masseuse ! Il habite un spa ? Après une heure d’un massage parfait, il vient me chercher. Une fois que la masseuse est partie, nous mangeons ce qu’il semble avoir préparé pendant mon massage. J’ai un peu des doutes sur ses intentions vu qu’il m’a attaché à la table mais comme on ne s’occupe pas souvent de moi comme ça, je laisse faire. L’après-midi il me rattache au lit à plat ventre et il me fait l’amour. Il est plutôt tendre mais il reste ferme. Il s’empare de mes fesses et j’ai un troisième orgasme. Il me détache et il va fermer la porte à clé, pourquoi ne l’a-t-il pas fait plus tôt, j’aurais au moins pu être libre de mes mouvements ? Nous dormons tous les deux. En me réveillant, je cherche la clé partout. Après tout, je suis retenue contre mon gré et mon instinct de survie et plus développé que la moyenne. Il me rejoint alors que je viens de la trouver dans la paire de chaussures qu’il portait le soir d’avant et il me dit :

- J’en ai marre de te mettre des fessées. Pars si tu veux. Au revoir Laetitia.

Je me précipite dehors et j’appelle l’ascenseur. Là, je sens une angoisse monter en moi. Pareil que l’autre jour dans mon appartement. Je suffoque. Je vais me mettre à pleurer. Je repasse sa porte immédiatement et je m’effondre derrière en respirant très fort. Il se précipite sur moi et il me regarde dans les yeux. Je lui dis :

- Qu’est-ce que tu m’as fait ? Tu m’as empoisonnée ?

Il sourit.

- Non, mais toi, tu m’as tutoyé ! Ça mérite un câlin !

Quatrième orgasme. Je lui signale quand même un fait important :

- Tant que ça reste sexuel entre nous, je ne tombe pas amoureuse de vous mais je pense qu’une autre séance jacuzzi - massage - gambas au whisky et je ne réponds plus de rien, alors du calme !

- J’ai très bien compris que tu n’es que ma sexfriend !

- Yes Sir !

Ce terme est d’autant plus approprié que nous ne parlons jamais de rien. Nous n’avons rien à nous dire. C’est très bien, car sur le fait de tomber amoureuse de lui, dés fois je me demande ce qui me retient (mes fesses rouges peut-être ?).

Nous passons la soirée à lire chacun de notre côté, dans la bibliothèque de vingt mètres carrés remplis de livre sur les quatre côtés de bas en haut. Je choisi Emma de Jane Austen, même si je l’ai déjà lu environ 40 fois (deux fois par an depuis que je l’ai découvert pour tout dire). Il me demande si c’est le côté chaste de l’époque qui m’attire et je lui réponds oui, ça va le calmer. Je lui demande s’il l’a lu et il me dit que non mais qu’il savait que je l’aimais bien. Je le regarde d’un air méchant et je redis « Cinglé ! Christian Grey !». Il me répond « Tu crois que je devrais faire aménager ma chambre ? », alors je me tais. Celui-là apparemment, il l’a lu…

Cette soirée me repose, je suis tranquille, apaisée même. Je me dis que je vais aller travailler le lendemain et on verra bien ce qui se passe. Comme si j’avais le choix en fait, je suis dans l’appartement de mon boss, je vais avoir du mal à lui faire croire que je suis malade. Je tente quand même d’aborder le sujet :

- Et pour ma démission, on fait comment ?

- Vous voulez plus de missions ? D’accord, je vais voir ce que je peux trouver. Quoi c’est vrai ? il me propose de nouvelles fonctions ou c’est juste une blague ?

- En un seul mot « démission » !

- Non

- …Quoi non ?

- En seul mot : non !

- Vous avez un sens de la répartie hors-concours. Par contre, on n’avance pas beaucoup avec vous.

- Vous cherchez quelque chose ? Je mets trois secondes à comprendre.

- Mes fesses vous informent qu’elles démissionnent elles-aussi.

- Ecoutez, comme je vous l’ai dit, vous êtes libre de partir. Ah oui c’est vrai, j’avais oublié cet épisode parce que ça m’arrangeait pour passer une soirée tranquille, merci de me le rappeler.

- Bon, je vais me coucher.

- Bonne nuit Laetitia.

- Bonne nuit. Je marmonne, non seulement car je viens de me ridiculiser mais aussi parce que ça veut dire qu’il ne vient pas avec moi.

J’attends dans le lit mais il ne vient vraiment pas. Je finis par m’endormir et quand je me réveille au milieu de la nuit, je suis toute seule. Je vais voir ce qu’il fait, il dort dans un autre lit. Je me glisse à côté de lui.

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