Chapitre 31 - VP Benjamin

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J’ai essayé de faire la liste des raisons pour lesquels Mademoiselle Delacre a reçu une correction, il me semble ainsi prouver que chacune d’elle était justifiée :

- Impertinences à mon égard : 7 fois (exemple : quand je lui ai dit que j’avais pris des préservatifs bio et que ça coutait exagérément cher, elle m’a rétorqué que je gagnais 90 000€ par mois !)

- Retards au travail (retour de pauses déjeuners surtout) : 5 fois

- Retards ou faute dans les documents à me rendre : environ 7 fois (elle le faisait clairement exprès vu que ce n’était jamais arrivé avant)

- Arrive dans un état lamentable au travail : exactement 3 fois

- Disputes avec le chef des travaux de 4C : environ 3 fois (même quand elle avait raison, il faut savoir se tenir un peu)

- Rigole trop fort dans son bureau avec ses collègues : 3 fois

- N’écoute absolument pas ce que je lui ai dit de faire : environ 10 fois

- Se positionne en travers de mes genoux en posant mes mains sur ses fesses nues alors que je n’ai aucune raison particulière, et me marmonne un mensonge énorme du genre « J’ai couché avec Julien » : au moins 25 fois !

D’autre raisons sont à tendance moins répétitive :

- Le coût de ses dernières lubies écologiques m’a couté une fortune. (Je sais bien que c’est son travail mais 20 000€ d’excèdent me paraissent excessifs pour les dépenses imputées à la papeterie).

- Organise une réunion sans me demander mon avis

- Fais sa tête de cochon et part en faisant un doigt d’honneur pendant cette réunion

- Insulte Mademoiselle Jessica Arcan en marmonnant, je cite, « get fucked away » dès qu’elle a le dos tourné.

- Se laisse draguer par un gamin pendant une réunion avec des partenaires potentiels. J’ai clairement vu qu’elle le regardait aussi. Du coup j’ai coupé court à la relation avec eux.

- Se fait bronzer les seins nus au bord de la piscine à l’hôtel.

- Ecrit dans son blog un article qui décrédibilise les centres commerciaux. Jusque-là, je m’étais retenu à chaque nouvel article mais cette fois, non !

- Se laisse embrasser par un gars pendant le gala de Shop and Read. Moche en plus.

- Tente de s’enfuir de chez moi. Ce qui lui aurait fait manquer une journée cocooning de luxe.

- M’empêche de dormir (peut-être une seule et même fessée avec celle-ci-dessus).

- Passe un entretien d’embauche à Montréal alors que je lui faisais confiance.

J’ai sûrement dû en oublier.

Nombre de corrections où j’ai réussi à lui mettre plus de dix claques : 4 ou 5

Nombre de fois où elle n’a pas eu d’orgasme à la suite ou pendant ces corrections : 0

La laisser partir à Montréal a été la bêtise de l’année. A moins que ce ne soit mon discours au gala Shop and Read.

Le gala parce que c’est ça qui a déclenché tout le reste. Je voulais essayer de recoller les morceaux brisés en elle. Je ne comprenais pas comment elle pouvait manquer de confiance en elle à ce point-là. J’ai fait tout mon discours sur elle. Le lundi matin, j’étais convoqué par mon propre Conseil d’Administration, composé de mes investisseurs, qui m’ont demandé si je couchais avec elle et si je réalisais la bêtise que cela serait si ça arrivait. Ils m’ont donné deux jours pour trouver une solution pour me « débarrasser d’elle » et en entendant ça, j’ai failli les tuer un par un. Deux jours après, je leur ai annoncé que Laetitia était à Montréal et qu’à son retour, elle s’occuperait des Shops and Read. J’étais sûr qu’elle accepterait, c’était son bébé après tout.

J’ai écrit à ma fille à New-York : « Un WE à Montréal avec ton vieux père qui court après une fille, ça te tente ? » et je l’ai retrouvé le vendredi midi au Sofitel.

Grâce à un réseau social qui vous permet de savoir si vous avez des amis dans le coin, apparemment sans qu’ils le sachent eux-mêmes s’ils ne font pas gaffe, je suivais Laetitia de prés. Je l’ai même vu plusieurs fois, de loin par contre. Elle était avec une fille la journée mais avec un garçon le samedi soir, ce qui a été une vraie épreuve. Là, j’ai un peu regretté le voyage. J’avais tout raconté à ma fille, mais elle rigolait plus qu’autre chose. J’ai eu de l’information grâce à un copain sur place, au Québec les choses se savent encore plus vite qu’en France, et le fait que Laetitia cherchait du travail n’était pas passé inaperçu. Ça m’a mis un autre coup au moral et ma fille a même arrêté de rire tellement j’étais mal.

Je suis revenu crevé, mais avec un plan infaillible en tête.

Je me suis même laissé prendre en photo avec une nana que je venais de rencontrer en boîte, comme si j’étais un jet-setteur.

Les médias étaient dingues de notre histoire : je reste persuadé que c’est parce qu’ils n’avaient rien de plus important à ce moment-là, mais le milieu des centres commerciaux n’avait absolument jamais intéressé personne et là d’un coup, Laetitia et moi étions des sortes de stars. Je ne pouvais plus sortir de chez moi sans être suivi par des paparazzis, et la France entière savait que Laetitia était au Québec. Des photos d’elle avec un groupe d’amis étaient même sorties dans la version web de « Stars échos », le magazine le plus people de France.

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