Chapitre 36 - VP Laetitia

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Après le repas, je fais une sieste et quand je rejoins l’un des halls qui est devenu le rendez-vous préféré des invités du mariage, j’aperçois une femme et un garçon un peu trop habillés par rapport aux autres clients. Je souris en pensant qu’ils viennent probablement d’arriver et qu’ils n’ont pas encore pris leurs marques. Je rejoins le groupe et cinq minutes après, un léger tressaillement se fait sentir et les gens bougent un peu. Il vient d’arriver. Il dit bonjour à tout le monde, Mathieu Lui présente ceux qu’Il ne connait pas. En arrivant devant moi il Lui dit « Ta co-témoin », Il me fait la bise comme Il a fait aux autres et Il continue sa tournée. Je suis toute rouge mais personne ne le remarque. J’ai survécu. Il part avec Mathieu qui semble un peu le disputer pour une raison inconnue, va chercher un verre et passe la soirée de son côté. Je reste avec les filles qui se déchaînent pour attirer son attention et qui sont plus drôles que jamais. Sans comprendre comment, je me retrouve mêlée à une bataille d’eau et nous poussons à nous trois un certain cousin Manu, tout habillé dans la piscine. Nous sommes alors obligées de nous cacher et j’ai l’impression euphorique d’avoir 8 ans. Manu nous retrouve, il décide que je dois être moins lourde que les jumelles et je me retrouve à mon tour dans la piscine, toute habillée. Ça ne me déplaît pas ce côté t-shirt mouillé, dans le miroir avant de me changer, je trouve même qu’il me va plutôt bien. Monsieur a jeté un regard absent sur nos amusements tout en continuant à parler très sérieusement avec un homme d’une cinquantaine d’années à l’air austère. Quand je reviens, tout le monde, ou au moins tous ceux qui suivent, font « ha ! » et je m’assois toute heureuse au milieu de la table des célibataires fêtards qui s’est agrandie et masculinisée avec l’arrivée de plusieurs cousins. Nous allons de nouveau en boîte et finissons assez tard.

Le réveil est difficile. J’arrive prendre le petit-déjeuner vers 10h et en passant, je vois Monsieur sur une terrasse en train de travailler avec le gars et la femme aperçus le jour précédent, toujours en habits de ville. Je comprends mieux. A table, je rejoins quelques yeux aussi cernés que les miens, mais le café nous réveille rapidement. Nous assistons à une leçon de salsa, un cours pour touristes qui devrait me faire rigoler, mais je me retrouve à danser avec le prof de danse, Tony. Le genre juste magnifique, qui a l’air de me trouver à son goût et tout le monde commence à me charrier avec le « beau Tony ». L’après-midi, je fais un peu de catamaran avec Léa. Nous en avons déjà fait alors nous assurons assez pour que les garçons nous matent un peu, Léa ayant remarqué quelques célibataires en dehors de notre groupe.

Le soir, les cousins me font croire régulièrement que le beau Tony arrive pour moi, jusqu’à ce qu’il arrive vraiment et qu’il m’invite à danser alors qu’un groupe joue pendant l’apéritif. Dans ses bras j’ai l’impression d’être une bonne danseuse et je me dis que depuis que je suis arrivée sur cette île, tout me réussit et tout va bien. Presque tout. Monsieur fait semblant de ne rien voir alors que les garçons sifflent comme pour dire « regardez les amoureux ». Pendant le repas, je me retrouve à côté d’un cousin de Claire, Samuel, qui vit à Montréal et il aime écouter mes souvenirs sur sa ville alors nous parlons longuement. Je ne rentre pas trop tard pour profiter de ma journée du lendemain ou nous avons prévus de faire une excursion en catamaran pour aller nager avec les dauphins.

Sur le bateau, Claire me rappelle que nous n’avions pas voulu faire cette excursion lors de notre premier voyage car cela faisait trop touriste et nous rigolons de notre changement. Monsieur s’est joint à nous, il est en caleçon de bain et ça fait vraiment bizarre. Je vis un moment absolument merveilleux en caressant le bout du nez d’un dauphin qui a l’air de bien m’aimer, je manque de me remettre à pleurer et je me cogne le coude en essayant de remonter sur le bateau. Je sens deux bras puissants me soulever et me remettre à bord, je reconnais ses mains et je n’ose pas lever les yeux vers lui, je dis juste « merci ». Nous pique-niquons sur une île déserte paradisiaque. Je pars me promener un peu seule sur la plage et je meurs d’envie qu’Il me rejoigne. Sur le trajet retour, je pense à la dernière fois que je l’ai vu, alors que je venais d’apprendre qu’Il avait toujours su qui j’étais. Je repense surtout à la scène effroyable qui s’est passée.

Je mange de nouveau à côté de Samuel. Léa et Justine ont décidé de trouver une idée pour que « BF » se joigne à notre groupe au lieu de toujours rester avec des couples plus âgés et « trop sérieux ». Je n’ose pas leur dire qu’Il est plutôt sérieux lui aussi et qu’Il ne fait pas de bataille d’eau. A la fin du repas, je regrette de ne pas les avoir prévenues, lorsqu’elles lui sautent dessus familièrement en lui disant de venir en boîte avec nous. Il refuse poliment et elles le poussent dans l’eau. Je m’attends au pire mais Il a son sourire éblouissant en se relevant et Il les menace pour la suite du séjour en leurs disant qu’elles feraient bien de dormir à tour de rôle pour monter la garde. Tout le monde rigole et une fille dit « On dirait Colin Firth dans Orgueil et Préjugés ».

Alors que nous sommes en boîte, il arrive avec des habits secs. Ces filles sont incroyables, elles ont réussi leur coup. Le beau Tony est sur la piste et il m’invite à danser. Samuel me fait danser aussi et il se débrouille plutôt bien, il me dit « surtout pour un Québécois ! ». Il est vraiment mignon. Je repense à mon idée de retourner vivre à Montréal avant d’aller trop mal. J’avais dit à tout le monde que j’allais revenir. J’ai peut-être sous les yeux une vraie raison… Monsieur danse avec Justine et Léa, il reste vers elles toute la soirée pendant que je reste avec Samuel, d’autant plus que le beau Tony est un peu trop insistant pour un premier soir. Je crois voir un regard noir de Monsieur sur celui-ci mais je dois avoir rêvé. Samuel me demande si je veux qu’on fasse croire qu’on est ensemble pour que Tony me laisse tranquille. Je suis sûre qu’en parlant un peu avec lui, j’arriverais à lui faire comprendre facilement, mais pour une raison que Samuel ignore, je trouve que c’est une bonne idée.

- Quoi, tu vas m’embrasser ?

- Oui, si tu veux.

- Ce n’est pas très romantique de l’annoncer avant.

- Ce n’est pas pour être romantique, c’est pour t’aider.

- D’une certaine manière, ce n’est pas un compliment ça.

- Je ne veux surtout pas te faire de compliments, je sens bien que tu es amoureuse d’un autre homme : il est à des milliers de kilomètres de toi et tu ne penses qu’à lui.

- Pas du tout, je suis juste un peu rêveuse.

- Un peu menteuse surtout oui ! Je souris.

- Bon alors, on danse et tu m’embrasses passionnément ?

- Ok pour le scénario.

La danse suivante est tellement langoureuse, et le fait de savoir qu’il va m’embrasser, j’en oublie que je ne suis là que pour essayer de Le rendre jaloux et je me prends sérieusement au jeu. Quand Samuel m’embrasse enfin je lui réponds avec un tel désir qu’il me dit :

- Je devrais peut-être insister, tu n’es pas si amoureuse que ça ! Ou alors, tu es très infidèle…

- Je ne suis pas infidèle en tous cas.

Et au contraire, plus j’en fais, plus ça va le rendre malade de jalousie. Ça, c’est pour la gamine qui m’a remplacé. Ou alors Il s’en fout complètement.

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