Chapitre 37 - VP Laetitia

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Et au contraire, plus j’en fais, plus ça va le rendre malade de jalousie. Ça, c’est pour la gamine qui m’a remplacé. Ou alors Il s’en fout complètement.

- C’était bien agréable en tous cas.

- A ton service.

Justine tente elle aussi de Le rendre jaloux. Elle a repéré un allemand qui est magnifique et qui l’a regardé deux ou trois fois et elle ne parle que de lui. Elle arrive à savoir qu’il s’appelle Marten. Monsieur rentre se coucher et je me rapproche des filles. Marten n’intéresse plus personne.

Le lendemain, Justine est pourtant toute excitée car le fameux Marten lui a fait passer un message dans lequel il lui donne rdv le soir même dans un hall de l’hôtel. Elle brandit la lettre à tout le monde en disant que « c’est super romantique d’écrire encore des lettres à l’heure du numérique ! ». Elle s’en moque un peu mais fait semblant d’être super love pour voir la réaction de Monsieur. Il passe sa journée à travailler avec ses deux collaborateurs. Quand Justine arrive à son rendez-vous, le hall est disposé en salle de mariage, tous les garçons sont là et Monsieur tient Manu, déguisé en mariée, par le bras. Un musicien de l’hôtel entame la marche nuptiale tandis que les deux faux mariés s’avancent vers ce qui ressemble à un autel. Justine éclate de rire en disant à Monsieur qu’il va regretter ça toute sa vie. Elle est trop heureuse, bien plus que si Marten était venu.

Nous réfléchissons à un plan de vengeance et je suis très inspirée. Nous nous procurons les clés de sa chambre sans difficulté auprès du réceptionniste et nous y emmenons tous les pots de fleurs que nous pouvons transporter. L’effet est magnifique. La jungle totale. Il ne va même pas pouvoir entrer. Il arrive très en retard pour dîner et passe derrière les filles en leur disant que la guerre est déclarée et qu’il n’a jamais perdu aucune guerre. Léa lui répond qu’il va avoir fort à faire car c’est moi qui ai eu cette idée grandiose et que contre moi, il n’a aucune chance, ce qui est complètement faux. Il me regarde alors intensément et prend sa voix la plus grave pour dire :

- Vraiment ? C’est très intéressant ça, Laetitia ! Moi qui pensais justement mettre une fessée à la coupable ! Personne n’a l’air de trouver cette phrase insensée, sauf moi.

- Méfiez-vous Monsieur Fortet, j’ai la main très leste moi aussi ! Les filles rigolent.

- J’ai quelques doutes sur ce point Mademoiselle Demange. Vous m’avez l’air trop douce pour être dangereuse.

Léa ajoute :

- Tu ne l’as vue pas en action quand elle est sur un terrain de volley ! Moi, je parie sur Laetitia !

Ce salaud rétorque :

- Alors à plus tard, Mademoiselle Demange ! Les filles rigolent encore, moi je me force un peu et je fais semblant de chercher une autre idée de vengeance.

Pendant la journée suivante, il pleut un peu. Je décide de faire une sieste et quand je reviens vers le hall, je me retrouve coincée avec d’autres personnes sous une pergola, à cause d’une pluie diluvienne qui a eu le temps de me trempée de bas en haut. J’ai de nouveau l’air de miss tee-shirt mouillée alors que j’entends une voix grave derrière moi :

- Laetitia…

Pas la peine que je me retourne, je sais qui c’est. Je ferme les yeux. Il va bien falloir que je lui parle. Il vient à côté de moi :

- Toi aussi, tu t’es fait surprendre ? Il a l’air plus gêné que moi, ce qui fait que je me sens plus à l’aise.

- Oui, il faut bien que ça arrive de temps en temps !

- Tu aimes Cuba ?

- Oui.

- Je pensais que tu n’aimais pas trop ce genre d’hôtel. Pourtant, tu as l’air de bien t’amuser… Est-ce qu’il parle du fait que j’ai embrassé Samuel ?

- Oui, finalement c’est vrai.

Un léger blanc s’installe entre nous.

- Est-ce que tout le monde va bien chez Comexp ?

- Oui, du moins je pense ! Nous sourions tous les deux, ce qui doit être la première fois depuis qu’on se connaît. As-tu constaté beaucoup de défaillances au niveau de la gestion écologique ici ?

- Je n’ai pas fait trop attention. Pourquoi me parle-t-il encore de boulot ?

- Menteuse !

- Bon d’accord, c’est vrai, malgré ce qui est dit dans la brochure, il y a des lacunes. On voit que le personnel a été formé, par contre il n’a pas été motivé pour appliquer les actions mises en place et tout le monde a oublié.

- Je m’étonne que tu n’aies pas fait un scandale !

- Non… Je ne suis plus comme ça, je crois.

- … Est-ce que tu viens voir le spectacle de danse ce soir ? Une allusion à Tony cette fois ?

- Oui, je pense.

- On se verra là-bas alors ? Je dois absolument avancer, j’ai du travail ! Pour tout à l’heure, je plaisantais ! Quel dommage…

- Moi aussi, Monsieur Fortet.

Vu que la pluie n’a pas cessé de l’après-midi, nous jouons au billard. En arrivant au spectacle, je me trouve de nouveau face à face avec lui et je suis bien embêtée car il semble que nous ayons épuisé l’ensemble de nos sujets de conversation communs.

- Vous avez bien travaillé avec vos nouveaux collaborateurs ?

- Paul et Amanda travaillent avec moi depuis quelques temps maintenant.

- Je ne savais pas.

- …

- …

- Est-ce que tu penses qu’on pourrait se voir… pour… parler de nos discours ?

- Je ne crois pas que je vais faire un discours, je vous laisse ce plaisir !

A ce moment-là Samuel m’appelle et BF a l’air furieux. Il s’assoit vers les filles et moi dans la rangée devant avec Samuel.

Pendant la soirée, il semble se rapprocher de Justine et je meurs à petit feu. Je rentre discrètement pour que personne ne me force à rester. Je suis déjà dans mon lit quand on frappe à la porte. Je crains que ce ne soit Tony. Peut-être Samuel. Je demande qui c’est et personne ne me répond. Je sens une présence encore quelques instants puis j’entends des bruits de pas qui s’éloignent et j’ai l’impression d’entendre des chuchotements. Je suis moyennement rassurée. Je fonce à ma fenêtre pour savoir et je crois reconnaître Son ombre dans l’obscurité. J’ouvre la porte en demandant s’il y a quelqu’un.

Soudain, Il me fonce dessus et Il m’embrasse à pleine bouche. Il nous fait passer la porte, la ferme et me colle contre le mur, toujours en m’embrassant passionnément. Je suis transportée, mes jambes me lâchent et Il me soutient. Il me porte sur le lit et m’allonge. Il m’embrasse partout en commençant par les extrémités de mon corps et en se rapprochant de mon sexe, sans jamais atteindre celui-ci ce qui me met dans un état de frustration invraisemblable. Il finit enfin par en prendre possession avec ses lèvres et me mène à l’orgasme avec une tendresse absolue. Il me met sur le côté pour caresser mes fesses pendant quelques instants puis me fais l’amour avec sa force tendre habituelle.

Il me glisse à l’oreille « Un québécois embrassé et une chambre transformée en forêt tropicale, je vais devoir revenir bientôt pour corriger ça », et Il s’en va.

J’essaye de ne penser à rien jusqu’à ce que je m’endorme. Je me réveille en me racontant l’histoire du petit poucet à voix haute, toujours dans l’espoir de repousser l’échéance à laquelle il va falloir que je me remette à penser. Je m’arrête quand je réalise que je suis en train de devenir complètement folle.

Il est déjà à table avec les filles quand j’arrive au petit-déjeuner. Je tente de m’installer ailleurs mais les filles m’appellent. Justine me demande comment ça se passe avec Samuel et Il se lève pour aller au buffet. Je réponds que nous nous sommes juste embrassés une fois mais qu’il a l’air d’être encore amoureux d’une ex.

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