Chapitre 38 - VP Laetitia

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Pendant la matinée, nous nous retrouvons en petit comité pour répéter la cérémonie. Alors que je suis encore avec la future mariée, elle me fait un signe dans Sa direction en me disant « Alors, tu crois que je vais bientôt avoir Benjamin pour beau-frère ? Ce serait amusant non ? A ton avis, il va choisir laquelle des jumelles ? ». Je réponds qu’on est en retard et je me sauve à ma place. Je m’en fou, Il m’a embrassé. J’ai encore le goût de ses lèvres qui me revient. Il ne m’avait jamais vraiment embrassé. Je manque de pleurer en y pensant. Il m’a fallu des mois pour comprendre que c’était une des raisons de mon mal être. La culpabilité due au mélange entre l’impression d’être une pute et le fait d’avoir aimé cette relation-là. Tout ça parce que ce salaud ne m’a jamais embrassé et qu’il m’a sauté des dizaines de fois. Je suis furieuse après lui. Alors que nous sommes alignés tous les trois avec un espace entre Mathieu et moi, Claire appelle ce dernier pour qu’il vienne vérifier les textes et nous nous retrouvons tous les deux face à l’hôtel, sur une plage de sable blanc, entourés de palmier. Nous fixons la mer. Sans savoir pourquoi, je suis encore plus furieuse :

- Tu me paraissais un peu moins fier la dernière fois que je t’ai vu, à Paris.

Bon sang, je viens de tutoyer Benjamin Fortet.

- Pourquoi est-ce que tu es toujours comme ça avec moi ? Quand tu parles à Samuel, tu ne l’agresses pas, lui.

- Peut-être parce qu’il n’est pas nocif pour moi.

- Pour répondre à ta charmante remarque, oui, j’étais beaucoup moins fier la dernière fois que nous nous sommes rencontrés. Je me suis même senti minable comme jamais de ma vie et j’aurais donné n’importe quoi pour que tu me pardonnes. Mais même si je m’étais immolé, tu ne m’aurais pas pardonné.

- C’est tout à fait vrai.

- Et maintenant ?

- C’est toujours vrai.

- J’ai mérité chaque coup que tu m’as donné, avec quoi que ce soit. J’ai trahi ta confiance, j’ai profité de la situation et je t’ai laissé t’inquiéter pendant des années. J’accepterais tout ce que tu me proposeras. J’accepte tout de toi. Absolument tout.

Mathieu revient et la répétition démarre. Les futurs mariés sont trop mignons, avec leurs regards passionnés comme s’ils étaient ensemble depuis seulement trois mois. Ils me donnent envie d’y croire, à ce grand amour. En partant, je passe à côté de lui pour lui chuchoter :

- Tu acceptes absolument tout ? Alors laisse-moi tranquille pour toujours.

Il semble ravagé. Il hésite à me rattraper mais le père de Mathieu vient lui parler des costumes qui sont identiques pour tous les garçons d’honneur et qui semblent avoir un problème. J’aperçois un peu plus tard son assistant qui vient le voir mais il le congédie d’un mouvement de bras et continue son chemin. Au moment de passer à table, un serveur me donne discrètement une lettre identique à celle que Marten n’a jamais écrite. Pendant tout le repas, je bouillonne d’impatience. Je vais m’allonger au bord d’une piscine un peu plus loin pour lire : « Parles moi. Cet après-midi à 16h30 devant l’entrée de l’hôtel ».

Il ne faut pas que j’y aille. Je cherche une idée d’activité pour l’après-midi qui nous éloigne de là mais nous avons déjà une visite de plantation de canne à sucre prévue le lendemain et personne ne veut sortir. Mon esprit est convaincu que je ne dois plus jamais lui parler, mais à 16h30 mon corps est devant l’hôtel. Alors que je m’attends à le voir arriver du hall, au milieu de clients qui viennent d’atterrir, il arrive sur un scooter et me dit de monter. Je recule un instant mais mon corps reprend le dessus et je m’installe derrière lui, il faut vraiment que je me fasse soigner. Je suis immédiatement conquise par la sensation de liberté, l’air chaud sur le visage, les paysages magnifiques du bord de mer et par son odeur, son corps sous mes mains. Je le tripote un peu en faisant semblant que c’est pour me redresser sur le siège. Nous longeons des hôtels de luxe puis nous traversons deux villages avant de nous enfoncer dans la forêt. Quand il s’arrête, nous sommes de nouveau au bord de la mer, et nous marchons jusqu’à une crique absolument déserte et magnifique. Je fonce me baigner et il ne s’attendait pas à ça. Il me rejoint mais ne s’approche pas de moi au point de me toucher. En sortant je lui dis :

- Merci de m’avoir amené là, ça me fait un bien fou de sortir de l’hôtel sans tout le monde.

- Tu ne vois pas que je veux toujours te faire du bien ?

- Pas toujours, non !

- Mais tu aimais ça, je croyais te faire du bien aussi dans ces moments-là ! Tu n’assumes pas le fait que tu aimes les fessées, qu’est-ce que tu veux que je te dise ?!

- Tu ne t’es jamais demandé pourquoi j’aimais ça ? C’est la seule chose que tu me donnais ! Pas un mot en dehors du travail, pas un regard, et tu ne m’as même jamais embrassé ! J’étais moins qu’une pute pour toi. Toute ma vie j’en crèverais de honte à chaque fois que je pense à toi. Alors, j’essaie de t’oublier.

- Mais, et toi ? Quand est-ce que tu m’as parlé ? Tu continuais à me vouvoyer, tu étais froide comme un glaçon et le seul moment où tu paraissais humaine, c’était quand je te prenais. Dès que j’avais finis, tu remettais ta carapace et tu partais sans un mot.

- Je rêve, tu essayes de me faire culpabiliser ! Tu m’as détruite pour des mois, j’ai perdu quatre ans de ma vie à cause de toi et tu me manipules encore…

- Tu as raison, ce n’est pas la peine qu’on parle si tu me sors encore la théorie de la manipulation, change de disque !

- Je t’ai vu manipuler des dizaines de personnes, tu crois que je ne connais pas tes techniques ? Ramène-moi à l’hôtel maintenant.

- Je ne crois pas non. Il n’y a qu’une seule façon de te dompter et je sais laquelle, viens-là !

- Tu rêves, plus jamais je ne te laisserai me toucher.

- Et moi je pense que je vais te mettre une fessée chaque jour jusqu’à la fin de notre vie.

Je pars en courant vers le scooter, mais il court bien plus vite que moi et il n’a aucun mal à me ramener malgré mon débattement désespéré. Il s’assied dans le sable et m’allonge sur ses genoux en me tenant les mains dans le dos. J’essaye de bouger mais j’ai trop mal aux bras. Il baisse mon maillot de bain et commence à claquer mes fesses mouillées. Je suis folle de rage mais l’environnement, le fait d’être non seulement en pleine nature mais en plus sans être cachés le moins du monde, en plein soleil, m’excite furieusement.

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