Chapitre 42 - VP Laetitia

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L’après-midi, nous rejoignons la ville voisine en scooter. Il essaye de parler avec les locaux et ses efforts, ou son accent, font rire les gens. Nous passons 1h30 dans un bar et quand nous partons, il a gagné la sympathie de tout le monde sans rien faire, juste en étant lui-même.

Le soir, nous allons danser avec les autres pour ne pas avoir l’air de faire trop bande à part mais nous ne restons pas longtemps. Il me ramène dans son lit dès qu’il le peut et il me fait l’amour. Je me demande comment il peut être aussi tendre et aussi sauvage en même temps. Il me semble percer son secret : il est doux avec mon visage, il m’embrasse délicatement, me donne des baisers sur le front, me caresse doucement en me regardant avec une gentillesse absolue. Mais en même temps il prend mon corps sans pitié, me saute en me tenant les mains au-dessus de la tête, me retourne sans délicatesse pour me prendre les fesses après les avoir mordues ardemment.

Le lendemain nous partons faire une sortie « multi-transports ». Je ne sais pas comment il sait que c’est ce que je préfère dans un voyage : utiliser tous les moyens de transports locaux. Nous partons donc avec un bus local qui s’arrête pour nous prendre un peu après l’hôtel. Le fait de me retrouver au milieu de tous ces gens me rappelle tous ces bus empruntés un peu partout dans le monde et j’ai l’impression d’avoir arrêté ce qui me plaisait le plus dans la vie : les voyages. Nous louons des vélos et roulons dans la campagne cubaine. Nous arrivons dans une petite rivière aménagée pour que les touristes la remonte entre marche, escalade et baignade, du canyoning version soft. Le parcours balisé nous emmène dans une petite crique magnifique ou nous sommes seuls au monde encore une fois. Pendant le retour en scooter, je compte le nombre de fois où nous avons parlé ensemble dans la journée. Ça ne doit pas dépasser 20. Je compte aussi le nombre de fois où j’ai pensé à ce qu’il va peut-être me faire ce soir. Pas loin de 100.

En arrivant, nous allons boire un verre et il m’annonce froidement qu’il a finalement décidé de ne pas me mettre de fessée. Il travaille pendant deux heures avec ses collaborateurs puis nous rejoignons les autres pour le repas et passons la soirée avec eux. Je suis le moins possible avec lui et le plus avec Léa et Justine ou Samuel. Je bois un peu trop et je danse non-stop. Il n’y a rien de mieux que la musique cubaine pour tout oublier. L’alcool ayant le même avantage, le mélange me donne l’impression d’être enfin libre pendant une heure où deux. Vers 1h du matin, je réalise qu’il me surveille alors je reprends un cuba libre. Je n’aime pas vraiment le goût mais ça me donne l’impression d’être une révolutionnaire et ça me saoule rapidement.

A 2h je sens des mains fermes m’attraper par le coude et je sais qu’il est inutile de résister. Arrivés dans ma chambre, il me fait boire beaucoup d’eau et il me met sous la douche. Alors que je dessaoule un peu, il me penche en avant et commence à fesser sévèrement ma peau attendrie par l’eau qui coule toujours sur moi. Il me fait durement ressentir tout l’énervement que je viens de lui procurer et il sait pertinemment que je l’ai fait exprès. Sa main sur mes fesses a toujours cet effet délivrant. Il me sort et me pousse contre le lavabo et recommence. Il cherche quelque chose dans mes affaires. Les coups sont beaucoup plus cinglants, il semble que ce soit ma propre brosse à cheveux. Chaque coup me réveille un peu plus et me dessaoule, d’autant plus que je suis face au miroir et je vois sa colère. Il me regarde parfois dans les yeux et ça me fait plus mal que ses mains. Quand il s’arrête après un long moment, je m’allonge sur le lit et je lui dis qu’il ne me parle jamais alors s’il ne me met pas de fessée non plus, on ne fait plus rien. Il reste assis à côté de moi un instant puis il sort et je m’endors.

Le lendemain, c’est le mariage et il pleut. Claire est en pleurs et quand j’arrive elle me lance « Dis à tout le monde que le prochain qui me dit « Mariage pluvieux, mariage heureux », je le criss ! » Ce qui est un très vilain gros mot en québécois. Tout le monde est fatigué et le repas du midi est un peu lugubre. Heureusement, le ciel se dégage en début d’après-midi et chacun commence à arriver dans sa belle tenue de mariage. Les salles pour l’apéritif et le repas sont décorées de façon magique, le centre de vacances prend un air grand luxe exotique. Je mets ma robe de demoiselle d’honneur, choisie par Claire comme le veut la tradition en Amérique du Nord et je me positionne devant l’hôtel comme à la répétition. Monsieur se trouve à quelques mètres et de nouveau, j’ai perdu son regard. Je n’existe plus et je l’ai bien mérité. Alors que nous attendons la mariée, je contourne Mathieu et je Lui dit « Pardon » dans l’oreille avant de reprendre ma place en un quart de seconde. Il ne me regarde toujours pas et Claire arrive.

J’ai beau l’avoir aidée à s’habiller avec sa mère et sa sœur, je la trouve magnifique et rayonnante. Mathieu est encore plus beau que d’habitude lui aussi et quand le prêtre lui demande s’il veut bien prendre pour épouse Claire, Marie, Elizabeth, Gagnon, il répond « oui » tellement franchement et tellement fort que tout le monde rit. Claire a une voix qui porte un peu moins mais sa réponse aussi donne envie de se marier sur le champ. Quand la cérémonie est finie, les mariés s’embrassent passionnément et le temps reprend son cours normalement.

J’hésite à demander BF en mariage sous le coup de l’émotion mais je sais que les chances d’obtenir une réponse positive sont assez infimes. Pendant l’apéritif, je ne le lâche pas d’une semelle. Personne n’est surpris, sauf lui. Il me demande ce que je fais et je réponds que je tiens mes engagements. Il me demande si c’est le mariage qui me rend amoureuse et je réponds oui. Il ne sourcille pas mais il me voit et c’est déjà ça. Je le prends par la main, ce qui reste le geste le plus affectueux que j’ai eu envers lui depuis toujours.

Pendant le repas, il fait un discours magnifique à Mathieu et Claire :

- Je vais essayer d’être le plus bref possible pour ne pas vous empêcher de déguster ce magnifique buffet. Je connais Mathieu depuis qu’il a 8 ans, et je n’ai absolument aucune blague stupide à raconter, parce qu’il a toujours été droit et intelligent. Je ne pensais jamais qu’il rencontrerait une fille assez bien pour lui. Pourtant, quand il m’a présenté Claire et que j’ai découvert son calme et son légendaire sourire, j’ai su qu’un jour je serais là, à cette table, à chercher les mots pour les faire pleurer d’émotion. Vous avez toujours été là pour moi, surtout ces derniers temps quand je baissais les bras et que vous vous occupiez de moi au lieu de préparer votre mariage. Claire et Mathieu, je suis fier d’être votre témoin, merci de faire partie de ma vie, comptez sur moi pour toujours, même pour changer les couches de tous vos bébés !

Tout le monde rigole et pleure en même temps, Claire et Mathieu l’embrassent et lui parlent à l’oreille.

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