Viviane & Olga

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(2022 - Réalité : Viviane & Olga)

  — Olga tu es prête ? C'est le grand jour pour toi.

 Viviane finit de la détacher, vérifie une dernière fois que l'oreillette est bien en place et qu'elle fonctionne, puis elle demande à nouveau :

  — Ça va aller ?

  — Oui, je crois, répond-elle à voix basse, émue. Merci. Merci beaucoup.

 Viviane s'assure que le garde est toujours assoupi, puis elle ouvre la porte. Elle tient Olga par la main, la guide, puis la place devant une porte.

  — C'est ici que notre chemin se sépare. Soit prudente. Bonne chance Olga !

  — Merci Viviane, souffle-t-elle, déjà épuisée.

 Ainsi, Viviane regagne son bureau et communique les informations à Olga sur le chemin à prendre pour sa liberté. Olga, à l'aveugle et à tâtons, essaye de s'extirper des méandres de cette horrible clinique qui l'aura retenue prisonnière durant treize ans. Elle tourne à droite, à gauche, et vacille, entraînée par le vertige et la confusion, guidée par cette oreillette. Elle se trouve à présent dans le dernier couloir. C'est tout droit. Elle accélère le pas, mais dans sa course, elle bouscule un homme.

 Elle ne sait pas qui il est et n'a plus d'yeux pour le reconnaître. Elle est alors submergée par cette sensation intrinsèque et désagréable, comme si son propre organisme était en train de s'effondrer sur lui même. Une boule au ventre pesante, vite dissipée par un dernier regain de courage.

 Fuir. Fuir. Fuir. Ces mots raisonnent dans sa tête et font écho à ce que lui dictait Viviane. Elle ne l'entend plus. La connexion a brutalement cessé. Est-ce dû à l'altercation avec cet homme dans le couloir ? Puis une alarme retentit. Elle ressemble fortement à une sirène civile ; le genre de signal qui ordonne l'évacuation d'une ville. Celle-ci est beaucoup moins forte et son volume est vite étouffé par les arbres. Le son ne traverse pas la forêt et n'atteint pas Cedar Valley. Olga, elle, veut y parvenir.

 Il ne lui reste que quelques pas à faire pour enfin passer le portail de la clinique, portail que Viviane maintient ouvert depuis son bureau. Les gardes restent statiques. Ils sont de part et d'autre de cette large ouverture sur la liberté. Olga se met à courir, dépasse les gardes qui ne réagissent volontairement pas et franchit enfin cette frontière entre enfer et paradis. Elle continue de courir. Ce n'est ni le moment de s'arrêter, ni de réfléchir. Elle est maintenant à une dizaine de mètres de ce fameux portail, quand soudain, un sifflement strident surgit de l'oreillette. Olga s'immobilise et le son s'arrête, avant de laisser place à cette voix qu'elle connaît bien.

  — Olga ! Lui transmet Ulrich Van Oaken. Olga, je tiens à te montrer quelque chose avant que tu partes. Tu plonges. Maintenant !

 Et sur ses simples mots, comme hypnotisée, Olga s'effondre au sol dans un dernier sommeil paradoxal provoqué.

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