Chapitre 5

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Le lendemain passa très vite. D’après le rapport de Lionel, toutes mes cibles comportaient une fenêtre à l’arrière, ce qui facilitait grandement notre plan. Le soir, lorsque j’informai Adam de notre plan, il n’y vit aucune objection. Il rappela :

  • Portez bien des gants, et surtout, si le banquier arrive, essayez de l’assommer sans qu’il vous voit. Lorsque vous passerez par la fenêtre, faites le moins de bruit possible, et essayez de ne pas casser la vitre. Ça fera une preuve en moins. Je repasse demain soir pour vous informer.
  • On attaquera vers 9h, 9h30, 10h, 10h30, ok ? Parfois ça sera plus long, parfois plus rapide.
  • Soyez le plus rapide possible, acheva Adam.

Comme promis, nous partîmes de la base à neuf heures moins cinq, pour être devant la première banque à 9h. Thibault s’arrêta dans la rue amenant à la banque, sortit une cigarette, et se mit à fumer en marchant innocemment dans la rue.

Après un rapide contrôle de Lionel, nous cassâmes la fenêtre d’un coup, avant de nous réfugier derrière une maison, pour voir si le bruit avait attiré quelqu’un.

Comme ce n’était pas le cas, Alex et moi nous glissâmes par la fenêtre, tandis que Lionel restait à l’extérieur. Je vis alors pour la première fois tout l’argent que pouvait contenir une banque.

L’argent était entreposé dans des petits casiers. Ils étaient tous fermés par des cadenas. Claude m’avait un jour expliqué que le code des cadenas était le numéro du casier, pour que ce soit plus facile à se souvenir pour le banquier.

Cette théorie avait été confirmé par Lionel et Alex. Muni d’un sac chacun, nous ouvrîmes un par un les casiers, et nous prenions l’argent dedans, avant de refermer le casier. Une fois un sac rempli, nous le lancions à Lionel, qui le récupérait.

  • Je comprends à présent pourquoi ça a pris aussi longtemps à Claude pour prendre l’argent, pensai-je.

Nous eûmes de la chance, le banquier n’entra pas une seule fois. Au bout d’une demi-heure, nous avions ouvert deux cents casiers. Au bout de ce temps, Lionel nous chuchota :

  • Ça va faire une demi-heure ! On devrait y aller.
  • Il nous en manque combien ? demandai-je à Alex.
  • Une cinquantaine, répondit celui-ci.
  • Ok, c’est bon, on peut y aller.

A l’aide de Lionel, nous sortîmes de la salle. Nous avions amassé un total de trois sacs. Pendant que nous récupérions Thibault et que nous nous enfuîmes, je demandai à Lionel :

  • Lors de notre troisième attaque, la dernière fois, tu n’as pas pris autant de temps pour ramasser autant, si ?
  • Il y avait moins de casiers que là. Et j’ai menacé le banquier suffisamment pour qu’il ait cru qu’au moindre billet laissé, je le tuai. En plus, je l’ai fait forcé à faire super vite, et du coup en un quart d’heure s’était fait.
  • Quoi ? On était deux et on l’a fait une demi-heure ! Il faudra que j’accélère vachement ! En même temps, on devrait peut-être t’échanger contre Alex.
  • Que voulez-vous, vous êtes lents, c’est tout, dit Lionel.
  • Or de question ! On devrait peut-être t’échanger contre Lionel, protesta Alex.
  • Si vous voulez, on chronomètre chaque paire, et pour la dernière attaque on choisit la meilleure paire.
  • Ok, on fait ça, acquiesça Alex. On choisit qui pour les suivants ?
  • Toi et Lionel. Pour la troisième, ça sera moi et Lionel.
  • C’est d’accord. Du coup, allez-y.

Pendant que nous discutions, nous étions allés dans l’entre-monde, avions déposé nos sacs, avant de ressortir et d’aller dans la ville suivante. Je dis à Thibault :

  • Ne fumes pas une cigarette à chaque fois. Varie les plaisirs.
  • Quels plaisirs ? Je n’en vois pas d’autres.
  • Je ne sais pas, mais change. De une, tu te détruis les poumons, et de deux, si les témoins voient qu’il y a un homme qui fume à chaque lieu où il y a un vol, ils vont se douter de quelque chose, ça va paraître louche.

Lionel me saisit soudain par le bras, et m’entraîna à l’écart. Je n’avais pas entendu le bruit de la fenêtre qui se cassait. Thibault fit alors une chose qui me stupéfia.

Il alla vers la banque, regarda autour de lui comme s’il cherchait quelqu’un, les sourcils froncés, avant de hausser les épaules et de marcher dans l’autre sens. Je ne compris pas tout de suite qu’il venait de jouer un magnifique coup de bluff. Je sifflai à Thibault :

  • Qu’est-ce que tu fiches ? On est sensé être discret !
  • S’il y a un témoin, je pourrais dire que j’arrivai par là et que moi aussi j’ai entendu quelque chose. Je pourrai aller au commissariat pour mettre une déposition et embrouiller les pistes. Génial, non ?
  • On n’a pas de temps à perdre, dit Alex. On y va !

Lionel et son frère s’engouffrèrent par la fenêtre et commencèrent à récolter l’argent. Commençant mon rôle d’espion, je surveillais les alentours. J’aperçus bientôt un policier qui faisait une ronde par là.

Un premier sac rempli d’argent sortit alors par la fenêtre. Je chuchotai :

  • Il y a un policier qui surveille ! Je vais prendre le sac et le mettre dans l’entre-monde. N’envoyez pas d’autres sacs avant mon signal !

J’informai aussi Thibault de mon plan et partis vers la forêt. Je sentis le regard du policier durant tout le temps qu’il put m’observer. Je prenais de grandes respirations, m’attendant à tout moment à me faire interpeller.

Je m’efforçai de rester calme, à ne pas montrer des signes de panique, pour ne pas paraître suspect. Je dus être suffisamment convaincant, car rien ne se passa. Une fois sorti de la ville, je courus jusqu’à être devant un Arbre.

Je fis un rapide aller-retour pour déposer le sac et pour repartir vers la ville. En revenant, je croisai de nouveau le policier, qui ne sembla pas me reconnaître. Arrivé devant la fenêtre, je chuchotai :

  • C’est bon, vous pouvez lancer les sacs.

En réponse, deux sacs remplis me parvinrent. Je demandai à Thibault de faire pareil, pour que ça ne paraisse toujours pas suspect que ce soit toujours moi qui y aille. Je chuchotai :

  • On continue toujours de faire pareil. Attendez mon signal.

Nous fîmes plusieurs allers-retour, même quand nous n’aperçûmes plus le policier qui guettait. Au bout d’un total de quatre allers-retour, j’entendis la voix de Lionel :

  • C’est bon, on a fini.

Je l’aidai à remonter, puis Alex, qui me demanda :

  • Alors ? Combien de temps ?
  • Pas plus. 30 minutes.
  • Mais j’ai foncé pourtant ! protesta Lionel.
  • On a gagné, car on a tout vidé en une demi-heure, alors qu’on ne l’a pas fait, tempera Alex.
  • Ok, je vous accorde ce point, admis-je. Lionel, je compte sur toi pour le prochain round !

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