Chapitre I : Le limier
Partie I
La nuit était noire, dense, presque vivante. La vallée isolée semblait avaler chaque bruit, étouffer tout mouvement. Au milieu des herbes hautes, une maison solitaire brillait faiblement par la lueur vacillante de lampes à huile. La cabane de bois grinçait sous les éclats de rire et les coups de poing sur la table. Les quatre frères Cullen, Charles, Ed, William et Robert, déjà rouges d'alcool, célébraient leur plus gros coup : le braquage de la banque de la ville de Redhill.
L'air empestait le tabac froid, la sueur et le whisky bon marché, renversé en flaques sombres sur le plancher.
Ed Cullen, le plus jeune, les cheveux collés par la crasse et les yeux injectés de sang, leva son verre.
« À nous, les frères Cullen ! Recherchés dans trois comtés et toujours libres comme l'air ! »
— « Libres et riches, ouais ! » renchérit William, éclatant d'un rire gras. Il lança une bourse de cuir sur la table, l'or s'y déversant avec un bruit métallique. « Tout ça... c'est à nous, et personne pourra nous l'prendre ! »
— « Et ce putain de marchand qu'on a croisé, tu l'as vu quand j'lui ai tiré dans le bide ? Ahaha ! Il a pissé le sang comme un porc qu'on égorge. » s'exclama Ed.
— « Et sa fille... » commença Robert, un sourire cruel aux lèvres. Mais Charles Cullen, l’aîné, l'interrompit, levant une main lourde.
— « Pas de bavardage, on n’a pas besoin d’témoin. On a fait l’taf, c’est tout. »
William éclata de rire, ses dents jaunies visibles sous sa barbe crasseuse.
— « Des témoins, y en aura plus jamais ! Avec ce qu'on a fait, même le diable doit avoir peur de nous ! »
Les quatre bandits cognèrent leurs verres, l'alcool dégoulinant sur leurs poings sales. Leurs visages étaient un mélange de cicatrices, de crasse et de fatigue, l'apparence d'hommes sans foi ni loi, rôdant de ville en ville comme des vautours sur une carcasse.
Soudain, un bruit sec fendit l'air. Une balle traversa la fenêtre et pulvérisa le crâne de Robert Cullen : de la chair et du sang éclatèrent dans un fracas humide, son visage se déformant dans un dernier cri étranglé. L'ombre de la pièce vacilla.
Un silence de mort.
Puis les cris fusèrent.
— « Robert ! Putain, ROBERT ! » hurla William, son visage éclaboussé du sang de son frère.
— « On nous attaque ! » cria Ed, dégainant son revolver dans la panique.
— « QUI ES-TU ?! Montre-toi, sale chien galeux ! » hurla Charles, la voix tremblante, cherchant désespérément une silhouette à travers les fenêtres.
Dehors, il n'y avait que l'obscurité.
Un second tir, précis. Charles s'effondra, la tempe explosée, du sang jaillissant en gerbes sur le sol. La panique gagna les survivants. Ed et William ouvrirent le feu à travers les fenêtres, leurs jurons et hurlements se mêlant aux éclats de balles, tandis que la fumée de leurs revolvers à poudre noire s'épaississait, noyant la pièce dans un brouillard opaque.
— « Où te caches-tu salopard ?! » rugit William, son souffle court.
Une balle brisa la vitre derrière eux et vint l'abattre en pleine tête. Son corps s'écrasa lourdement sur la table de chevet, faisant basculer la bouteille de whisky, qui se répandit dans un mélange de verre brisé et de sang épais.
Ed, à court de munitions, hurla :
— « Non, non, non, merde ! »
Il se jeta au sol, rampant pour se cacher sous la table ensanglantée, le cœur battant à tout rompre. Le silence reprit, troublé seulement par ses sanglots et le grincement de la porte qui s'ouvrit lentement. Puis des pas. Lourds. Lents. Réguliers.
Il vit d'abord les bottes poussiéreuses. Puis le manteau long, qui balayait le sol. Les pas s’arrêtèrent juste devant lui. L'air sembla se figer.
L'homme s'accroupit, et la lumière tremblante de la lampe révéla son visage : la moitié de son visage portait une horrible cicatrice de brûlure. Son regard, froid et impassible, se planta dans celui du dernier survivant.
Ed gémit, ses dents claquant.
— « Pour... pourquoi tu fais ça ? C'est... c'est l'fric que tu veux ? J'peux... j'peux tout te donner... j'en ai pas besoin... prends tout mais laisse... laisse-moi la vie sauve je t'en prie ! »
L'homme ne répondit pas. Il plaça simplement le canon de son revolver dans la bouche du malfrat, arma lentement le chien et, sans hésitation, tira. La tête éclata dans un bruit sec et répugnant, le sang jaillissant en gerbes rouges et éclaboussant la table, mêlé à des éclats de cervelle qui recouvrirent le sol et ses mains.
Silence.
L'homme se releva, vérifia l'identité des autres corps, ou plutôt ce qu'il en restait, et toujours sans un mot, sortit son couteau. Il découpa méthodiquement la tête de ses victimes, et les rangea dans un épais sac de toile. Pas un mot. Pas une émotion. Il enjamba les cadavres décapités, et sortit de la cabane. Sans se retourner, il chargea son macabre sac de toile ensanglanté sur sa selle et monta sur son cheval. La silhouette s'éloigna dans la nuit, avalée par les ténèbres.
Partie II
La lune était haute, blafarde, noyant la plaine dans une rivière laiteuse. De loin, Hollowridge ressemblait à une balafre de lanternes au milieu des ténèbres, une cicatrice de bois et de poussière plantée sur la terre nue. En approchant, l'odeur vous frappait avant même les premières façades : mélange de fumée de tabac, de sueur rance, d'urine laissée au caniveau, et du parfum écœurant des prostituées qui s'agglutinaient sous les porches.
La rue principale grouillait encore de vie, malgré l'heure. Les tavernes crachaient leur musique de piano désaccordé et leurs éclats de voix avinées. Des joueurs, la chemise ouverte et la sueur au front, tapaient leurs cartes avec rage, jurant comme des possédés. Des femmes en corsages criards interpellaient les passants d'une voix cassée, promettant pour quelques pièces un peu de chaleur dans une chambre étroite. Des bagarres éclataient au détour d'une ruelle, réglées à coups de poing, de tessons de bouteille, de coups de surin, et parfois même d'un coup de feu, qui retentissait sans que personne ne s'en inquiète. Hollowridge était un gouffre : la loi y survivait comme une chandelle dans le vent, et chacun savait que la frontière entre vivant et mort se franchissait plus vite que le temps de sortir un revolver.
À l'entrée de cette fosse, un cheval noir avançait d'un pas régulier. Sa silhouette sombre se découpait dans la poussière, et en selle, James Thorne. Un long manteau anthracite balayait sa botte, son grand sac de toile ballottait contre sa cuisse. Ses cheveux blonds, longs et tirés en arrière, étaient attachés à la nuque, mais quelques mèches folles retombaient sur son visage, contrastant avec son affreuse marque de brûlure qui lui dévorait la moitié du visage. Cette marque, rouge et rugueuse, n'était rien comparée à ses yeux. Froids, métalliques, d'un bleu perçant, sans chaleur ni repos. On y lisait une seule vérité : ce jeune homme avait vu plus de morts qu'un bataillon entier.
Les regards se posaient sur lui, les voix baissaient un instant, les rires s'étouffaient. Certains le fixaient avec défi, mais détournaient vite les yeux en apercevant le sac qu'il portait. La forme ronde qui s'y dessinait et le sang qui en échappait n'avait rien de douteux. On savait. On comprenait.
Il poussa la porte du bureau du bailli. Le battant grinça longuement. L'intérieur sentait le tabac froid, le cuir moisi et l'huile de lampe. Le bailli Everett leva la tête de ses papiers. Vieil homme fatigué, moustache grisonnante, le regard éteint de ceux qui ont cessé de croire à l'ordre.
— « Qu'est-ce que c'est que ça, gamin ? » demanda-t-il d'une voix rocailleuse en voyant James déposer le sac.
James ne répondit pas. Il défit la corde qui scellait le sac et déversa son contenu. Quatre têtes roulèrent sur le sol, s'immobilisant contre le bureau. Les frères Cullen, les têtes déformées par les impacts de balle, figées dans une grimace de peur ou de rage.
Le bailli Everett recula légèrement sa chaise, bouche entrouverte.
— « Par tous les saints... Les Cullen... » Il eut un rire bref, incrédule.
— « On les disait planqués depuis des mois... et toi, p'tit salaud, t'es allé les chercher ? Tout seul ? »
James soutint son regard, sans un mot.
Le bailli eut un rire nerveux en secouant la tête.
— « Bon sang... On m'avait parlé de toi, mais j'pensais pas qu't'étais aussi jeune. T'as quoi ? La vingtaine ? J'sais même pas si t'as fini de grandir. »
Enfin, James ouvrit la bouche, d'une voix basse et tranchante.
— « J'suis pas venu ici pour des compliments. J'suis venu pour ma prime. »
Le silence s'abattit, seulement rompu par le grincement de la chaise du bailli. Everett soupira, se leva et alla chercher une caisse verrouillée derrière son bureau et lui tendit une bourse remplie de pièces d'or.
— « D'accord, gamin... d'accord. Mais laisse-moi te dire un truc : si tu continues sur ce chemin-là, tu finiras pas vieux. »
James, impassible, replia le sac de toile vide et tourna déjà les talons.
— « J'en ai pas l'intention. »
La porte se referma derrière lui. La nuit de Hollowridge l'engloutit à nouveau.
Il aurait pu quitter la ville, reprendre la piste, disparaître dans les ténèbres. Mais ses pas le guidèrent vers un autre lieu, tout aussi inévitable que la prime : la taverne.
La façade grinçante vibrait sous les notes d'un piano qui se battait contre les rires d'ivrognes. À l'intérieur, la chaleur était suffocante. La fumée de tabac stagnait comme un voile. Des hommes ivres titubaient, des filles riaient trop fort, des cartes claquaient sur le bois, et au milieu de tout ça, James se fit une place au bar.
Le tavernier, un type bedonnant au tablier jauni, le dévisagea une seconde en croisant ses yeux froids. Il voulut parler mais se ravisa. James posa quelques pièces.
— « Whisky. »
Le verre lui fut servi sans un mot. Il but d'un trait, puis en redemanda. Encore, et encore. Le feu de l'alcool glissait dans sa gorge, anesthésiant les cicatrices visibles comme celles qu'il portait à l'intérieur.
Autour de lui, les rires continuaient, les disputes éclataient. Mais James, seul dans sa tempête intérieure, restait figé au bar, la main crispée sur son verre. Comme s'il se noyait volontairement pour ne pas entendre les échos de tout ce qu'il avait déjà perdu.
Le whisky a fini par le terrasser. Après plusieurs verres avalés sans une once de plaisir, James s'était traîné dans un coin de la taverne, loin des tables où l'on gueulait aux cartes et des rires forcés des prostituées. Il s'était assis seul, sa tête lourde tombant peu à peu sur ses bras croisés. Le brouhaha devint un lointain écho, englouti dans la chaleur étouffante de l'alcool.
Le sommeil l'emporta comme une pierre dans un puits. Et le rêve surgit sans prévenir.
Une route en terre battue, un ciel doré de fin d'après-midi, l'air chargé du parfum des herbes coupées. Un petit garçon blond courait pieds nus, poursuivi par une femme qui riait en tendant les bras vers lui. L'enfant s'arrêta un instant, pivota, et son rire résonna comme une cloche claire. Dans l'ombre d'un porche, un homme solide, barbu, appelait d'une voix chaude :
— « James ! James ! Viens donc, la table est prête ! »
Le petit village vivait doucement, les silhouettes allant et venant dans les ruelles tranquilles, les volets battant au vent. James observait la scène comme s'il la voyait de très loin, enfermé derrière une vitre double. Il reconnut les voix, mais ne voulut pas y croire. Plus il tendait la main, plus l'image s'effaçait, avalée par l'obscurité.
La dernière chose qu'il entendit fut le rire du petit garçon, étouffé comme un souvenir qu'on enterre de force.
Puis la nuit l'engloutit à nouveau. À l'extérieur, le rêve se brisa.
Un homme arpentait la rue poussiéreuse d'Hollowridge, la colère gravée sur son visage buriné. Derrière lui, trois complices le suivaient, armés et prêts à en découdre. L'homme, grand, le regard fou, s'arrêtait à chaque passant, attrapant les gens par le col.
— « Dis-moi où il est ! Un gamin blond, avec une foutue brûlure sur la gueule !! Est-ce que t'as vu ce salopard ?! »
Les regards se détournaient, personne n'osait répondre. Les gens savaient trop bien de qui il parlait.
L'homme cracha au sol, fulminant.
— « Il a buté mon frère. Ce salaud l'a laissé crever comme un chien. Ce soir, j'le tuerai comme l'enfant d'catin qu'il est ! »
La porte de la taverne vola contre le mur, faisant sursauter les joueurs et les filles. Le piano s'interrompit. Le silence se fit instantanément. L'homme, suivi de ses trois complices, balaya la salle du regard et le trouva.
James. Affalé sur une table, les cheveux blonds tombant en mèches grasses devant son visage, sa cicatrice à moitié visible sous la lumière vacillante des lampes à huile.
— « Là ! » souffla-t-il.
James continua de rêver quand soudain un coup de botte contre sa table le ramena brutalement à la réalité. Sa tête roula sur le côté, sa joue collée à la table imbibée de whisky séché. Ses yeux, injectés de sang, papillonnèrent.
Tout était brouillé. Le vacarme de la taverne lui arrivait comme à travers un voile d'eau. Les visages autour de lui n'étaient que des taches confuses, les voix, un bourdonnement irritant. Il avait l'impression qu'un marteau battait à l'intérieur de son crâne.
Il tenta de relever la tête, clignant plusieurs fois, mais son corps refusa d'obéir d'abord. Quand enfin il y parvint, ses mèches blondes collées par la sueur glissèrent devant son visage. La cicatrice tirait, comme si la peau se souvenait encore des flammes.
Une voix rugit devant lui :
— « Debout espèce de fumier. Regarde-moi ! »
James leva ses yeux bleus, noyés par l’alcool mais glacés comme l’acier.
Dans sa tête, une pensée revenait, lancinante : Pourquoi maintenant ? Pourquoi me réveiller ?
Il n'aimait pas être tiré de son sommeil, encore moins de ses rêves. Le peu de repos qu'il trouvait lui était arraché comme une peau que l'on écorche. Et cet imbécile venait de le briser.
L'homme continuait, l'écume aux lèvres :
— « T'as descendu mon frère Emmett sale enfant d'putain ! Tu te souviens de lui ?! Tu l'as laissé crever comme un moins que rien ! »
James tituba en se redressant, un rire étouffé lui échappa. Ses doigts glissèrent machinalement vers son arme, comme mus par une habitude plus forte que l'ivresse.
— « Emmett ? Ah oui... ce bon vieux Emmett » murmura-t-il d'un air provocateur. Ses mots roulaient lentement comme s'ils traversaient un brouillard. Puis son sourire se déforma.
— « J'me souviens. J'lui ai tiré une balle dans le ventre vers Dry Creek. »
Il ricana, secouant la tête comme pour chasser la brume.
— « Il s'est vidé comme un p'tit cochon qu'on égorge, il rampait dans la poussière et appelait sa p'tite maman en chialant comme un morveux. Mais tu devrais être fier de lui... il a bien tenu le coup avant de crever, lentement... »
Un éclat pervers brilla dans ses yeux. C'était comme s'il se délectait du visage larmoyant et déformé de rage de l'homme.
L'homme devint écarlate, ses yeux brûlant de rage.
— « Putain de salopard, j'vais te crever !! » hurla-t-il en dégainant son arme.
Mais James fut beaucoup plus rapide. Ses réflexes, gravés par les années de traque et de sang, prirent le dessus. Son bras se leva, dégainant son revolver, stable malgré l'ivresse. Un coup sec. Le revolver tonna. La balle fendit l'air et entra dans l'œil droit de l'homme, traversant sa tête. Il bascula en arrière, renversant table et verres, tandis que l'impact fit exploser l'arrière de sa tête, projetant des éclats de cervelle et des gerbes de sang sur les murs et tables aux alentours.
James ne cligna même pas des yeux. Son cœur ne s'accéléra pas. Ce n'était qu'un obstacle en moins, un bruit de moins à supporter.
Les trois autres assaillants, paniqués, tirèrent dans la précipitation, mais leurs mains tremblaient et leurs tirs n'étaient pas précis : les balles éclatèrent plusieurs bouteilles, projetant du whisky et du verre tranchant, et fendirent les poutres de la taverne dans un fracas étouffant. James lui, restait stable, malgré l'ivresse. Il s'abaissa pour éviter les balles, et tira calmement sur chacun des assaillants avec précision. Le premier tomba raide, la poitrine transpercée, laissant jaillir une fontaine de sang sur le sol. Le second porta une main tremblante à sa gorge béante d'où jaillissaient des bulles de sang, avant de s'effondrer dans un gargouillis ignoble, noyé dans sa propre hémorragie.
Le dernier, blessé à l'épaule, sortit de la taverne et tenta de s'enfuir vers le bureau du bailli Everett, couinant de panique.
James sortit, titubant, sa respiration sifflante, mais son regard restait fixé comme une lame. Dans sa tête, les pensées tournaient en boucle : On m'a réveillé... Ces enfants de salaud ont osé me réveiller.
Il en voulait à ces hommes d'avoir osé briser le seul endroit où ses fantômes le laissaient encore respirer.
Le fuyard s'éloignait, trébuchant dans la poussière. James leva son arme, lutta un instant contre le vertige. Le monde tournait autour de lui, mais le canon, lui, restait immobile.
Il tira.
La balle traversa son dos. L'homme s'effondra, crachant un cri étranglé, le sang s'échappant par torrents tandis qu'il agonisait sur le sol poussiéreux. James resta un moment immobile, respirant fort, son revolver encore tendu.
Puis il tituba à nouveau vers la taverne. Le silence des témoins ne l'atteignait pas. Il n'y voyait que des ombres tremblantes. Ses bottes lourdes résonnaient dans la pièce tandis qu'il avançait vers le comptoir.
Il posa son arme sur le bois, attrapa une bouteille de whisky sans demander la permission. Il but longuement, essuya sa bouche du revers de sa manche. Ses yeux se posèrent sur le tavernier, qui tremblait comme une feuille.
— « Quoi ? » souffla James d'une voix basse, rauque. « J'paie pas mes dettes ? »
Le tavernier ne répondit pas, tétanisé par la peur. Il rangea son revolver dans son holster, et un sourire amer s'étira sur ses lèvres avant qu'il ne ressorte.
Dehors, il grimpa péniblement sur son cheval, la bouteille toujours à la main. Le ciel était noir, percé d'étoiles froides. James enfonça ses talons dans les flancs de l'animal, titubant sur la selle, avalant gorgée après gorgée. La silhouette du cavalier s'éloigna, avalée par la nuit, tandis qu'Hollowridge reprenait doucement son souffle dans la peur et le sang.
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