Chapitre 47

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47


Samedi 06 janvier 2024, 14h59

     Parfois, Yannick songeait à se remettre sérieusement au sport. Après tout, il était entouré de jeunes qui se faisaient un devoir citoyen de chaque jour, entretenir muscles et cardio, qui avec discipline se cantonnaient à plusieurs entraînements journaliers intensifs. Il aurait donc été facile pour lui de les rejoindre et juste, combattre les premiers signes de son âge avancé par la course à pied ou la musculation. Sauf que jamais il ne trouvait la motivation. Ce n'était pourtant pas le cadre et l'ambiance générale qui manquaient à le convaincre. Juste le temps, la fatigue, tout un tas de facteurs qui mis bout à bout, ne lui donnaient jamais l'envie de pousser son corps au-delà de ses limites.

Alors qu'il courrait difficilement derrière Amali et Iverick, il regrettait amèrement cette fainéantise, le sang battant fort à ses tempes, son souffle court et erratique entre ses lèvres largement ouvertes.

Un nouveau coup de feu attira son attention, au loin, le poussa à redoubler d'efforts.

— On est même pas sûrs que ce soient eux, s'époumona t-il, à bout de souffle.

— Dans le doute, il vaut mieux aller vérifier.

Amali et Iverick se concertèrent d'un regard entendu, se mirent à courir encore plus vite, abandonnant Yannick dans leur sillage. L'homme les laissa s'élancer, portés par la force et l'endurance de leur jeunesse, les muscles de leurs jambes saillants sous leurs pantalons sombres.

Les idées en vrac, il continua cependant de courir, désireux de ne pas arriver trop tard si problème il y avait véritablement en centre-ville.

Ils étaient partis peu de temps après le départ sauvage de Eden, Jon et Erwan, avaient comme eux remplis trois sacs à dos de nourriture et de couvertures, avaient sellés les chevaux, et avaient pris la route. Depuis que le gouvernement avait réglementé l'utilisation des voitures à quelques rares privilégiés, l'équitation était devenu leur unique moyen de locomotion. Les chevaux pour les longues distances, les vélos pour les trajets plus courts.

Si au départ la population avait pris la décision de Jelena de façon extrêmement mauvaise, l'avaient vu comme une nouvelle sanction discriminante, ils avaient vite fini par comprendre qu'il s'agissait ni plus ni moins d'une conséquence de leur manque de dialogue avec les pays fournisseurs de pétrole. Yannick dans sa course, sourit en songeant au fait qu'au final, mis à part l'Italie et l'Allemagne, leur pays ne semblait plus être en bon terme avec qui que ce soit. L'Espagne avait, selon les dires des informations, refusé d'appliquer une égalité totale entre humains et mutants, avaient favorisé les ''anciens hommes'. Idem pour la Suisse et la Belgique, là où l'un des rares pays a être favorable à la cohabitation en bon termes d'humains et mutants, le Portugal, s'était tu depuis longtemps.

Ses pensées brouillées par la peine de savoir son pays en si mauvaise condition, Yannick ravala sa salive, inspira comme il le put, et atteignit enfin la place Bellecour, de laquelle ne cessait de s'élever tirs et hurlements.

Le chaos qui s'immortalisa sous ses yeux comme un tableau violent et sombre, le laissa sans voix. Militaires, gendarmes, policiers et résistants se déchiraient avec rage au milieu d'une place à l'air irrespirable, saturé par la fumée et la poudre.

Parmi la mêlée générale, il parvint à repérer Amali et Ivérick, en mauvaise postures, pris entre deux camps. De là où il se trouvait, il pouvait distinguer sa collègue en proie avec un jeune homme d'une vingtaine d'années à la peau mate et aux cheveux sombres.

Bouillonnante de colère, Amali secoua à nouveau le bras de Vasco, tenta d'attirer son attention en vain. Le jeune homme, sourd à ses requêtes, tentait tant bien que mal de s'abriter de la pluie de balles et de pouvoirs qui se déversait sur eux depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Il avait perdu Théo dans la foule, ainsi que Erwan et Eden.

— Vasco ! s'exclama Amali, la voix rauque.

Il lui jeta un bref regard par-dessus son épaule, lui grinça de se trouver un abri, parvint juste à temps à la faire reculer pour lui faire éviter une véritable flèche de glace.

Son cœur battait à tout rompre, il ne savait pas quoi faire. Il aurait été tant facile de juste tout faire sauter autour de lui, de laisser ces fichus résistants se perdre dans les flammes de ses explosions mais, deux problèmes l'en empêchaient ; le premier évident, était de ne pas savoir où se trouvaient ses alliés et tout faire exploser serait prendre le risque de les blesser. Le second, plus sensible, était en lien avec ce que lui avait craché Eden quelques minutes plus tôt, sur leur détresse, sur cette obligation qu'ils avaient d'aller à l'encontre des règles pour juste... survivre. Bien sûr les résistants qu'il avait en face de lui étaient enragés, dangereux mais, qu'avaient-ils vécu par le passé pour en arriver là ? Peut-être pour certain, s'agissait-il d'un problème de famille déchirées entre humains et mutants. Comment pouvait-il le savoir ?

Amali était toujours derrière lui, il sentait sa présence même au milieu de la foule.

Le grondement des cris, le sifflement des balles, tout était si fort, si puissant, il ne savait plus où donner de la tête, qui regarder, où se protéger, et de qui.

Une balle siffla près de son oreille et, alors qu'il redressait la tête pour tenter de discerner de quelle direction venait le projectile, il perçut dans le ciel un éclair sombre, comme une sorte d'avion qui rapidement, se rapprocherait de la place. À mesure que la forme se rapprochait, les tirs cessaient, de même que les utilisations de dons en tous sens. Tous s'étaient calmés, ne serait-ce que quelques instants, pour constater l'arrivée de l'objet non identifié, de la forme sombre et...

… Jon.

Dans un atterrissage aussi violent que puissant, le jeune homme fit fendre le béton sous ses pieds, laissa une bourrasque de vent accompagner son arrivée.

Personne ne bougeait plus sur la place, terrifiés de constater la puissance émanant de chaque pores du nouvel arrivant. Lentement, Jon releva la tête, dénoua ses épaules et son dos, craquer sa nuque.

— Jon !

La voix de Erwan fut la première à se faire entendre dans la foule. Bien que toujours très faible, éraillée, elle parvint aux oreilles de Vasco comme une promesse d'accalmie dans l'affrontement.

Le temps que Vasco réalise ce qu'il se passait, Jon fut flanqué de Eden et Erwan, l'un toujours aussi mal en point, l'autre tremblant de fatigue, les yeux brillant comme deux spots au milieu de son visage. Ses jambes déchirées par les balles quelques heures plus tôt, bandées et tremblantes, attirèrent l'attention de Jon.

— Résistants cessez le feu, tonna ensuite al voix de Iverick.

Monté sur le socle d'une statue, l'ancien caporal utilisait ses mains en porte-voix pour attirer l'attention des résistants tandis qu'à son opposé, Jelena faisait signe à ses soldats de la rejoindre.

La pensée d'une mi-temps durant un match de foot fit tilter Vasco ; quelle bataille historique avait déjà brusquement été arrêtée en son milieu à la suite de l'arrivée spectaculaire d'un facteur extérieur au conflit ? Aucune, c'est pourquoi la configuration qui se jouait devant ses yeux l'étonnait.

Lorsque les deux camps se séparèrent, tous purent constater le nombre affligeant de corps sans vie qui gisaient sur les pavées. Des hommes, des femmes, des vieillards et quelques adolescents, tout un tas de personnes fauchées par la violence du conflit initial qui avait dérapé.

Tandis qu'il rejoignait son groupe, Vasco vit Jon étreindre son meilleur ami, soutenir un Erwan aussi faible que défiguré, avant de comprendre comment il avait pu arriver à un moment si opportun.

Les battements de cœurs de Eden, encore et toujours. Toujours connecté, toujours prêt à agir à la moindre pulsation déconnante, à la moindre accélération.

De l'autre côté de la place, au pied de la statue, Amali débattait avec un homme qui pouvait avoir l'âge de Yannick, la moustache fournie et l’œil perçant. Virulent, l'inconnu gesticulait en l'incitant à reculer, ce qu'elle se refusait à faire, bien camper sur ses deux jambes.

— Depuis quand est-ce que vous commandez ? On avait l'avantage !

— Depuis quand vous faites des coups comme ça ? J'ai pas besoin de vous rappeler qu'à la base, la Résistance était un mouvement pacifique pour l'égalité des droits entre humains et mutants ? rétorqua Amali, véhémente.

L'homme laissa un sourire lui étirer les lèvres, mauvais :

— C'est vrai que la méthode douce fonctionne bien. C'est grâce à votre ''pacifisme'' idéaliste de hippie à la con que cette salope est arrivée au pouvoir.

— De hippie ? Vous venez de quelle époque vous ? Et puis je vous signale que vous n'aviez pas du tout l'avantage. Combien d'uniformes vous voyez par terre ? Très peu, par rapport aux résistants.

— Le dévouement à la cause jusqu'à la mort, un grand signe d'engagement.

— Je...

— Amali !

Dans un sursaut, la jeune femme s'étira pour se rendre compte qu'à mi-distance entre leurs deux groupes, Jelena lui faisait signe de se rapprocher. L'homme qui jusque là lui prenait tête la regarda s'éloigner sans mot dire, rejoindre leur chef d’État d'un pas rapide.

— C'est quoi ce plan Jelena ? grommela t-elle en s'arrêtant face à l'ancienne militaire.

La jeune femme battit des cils.

— Quel plan ?

— Débarquer comme ça à Lyon, foutre un bordel pas possible et...

Du coin de l’œil, elle balaya Erwan, Eden et Jon avec tristesse, s'attarda sur le visage tuméfié du plus jeune avant de revenir à Jelena, mordante :

— Qui lui a fait ça ?

— J'avais donné ordre de ne pas les toucher.

— Alors tu as clairement un problème d'autorité. Il a quatorze ans, tu as quel genre de connards sous tes ordre pour qu'un truc pareil se produise ?

La chef d’État recula d'un pas, secouant la tête. Le maigre sourire qu'elle adressait jusqu'alors à Amali s'était fané, remplacé par une expression pincée.

Depuis deux ans, elle avait plusieurs fois imaginé ses retrouvailles avec la jeune femme, y avait souvent songé lors de réunions militaires ou plus intimement, replié dans l'obscurité de sa chambre. Imaginer le scénario de leurs retrouvailles dans sa tête, avait comme un petit goût d'interdit, de danger.

Elle avait imaginé tant de fois retrouver Amali dans des conditions meilleures, dans une éventualité ou peut-être, elle souhaiterait enfin les rejoindre. Ou sans doute, elle comprendrait l'erreur qu'elle avait commise deux ans plus tôt, à préférer lui tourner le dos plutôt que de l'accompagner dans ce moment difficile qu'avait été la sortie des centres. L'espace de quelques instants, elle s'autorisait à songer au groupe de jeunes réunifiés, à revoir cette solidarité qui l'avait tant séduite lors de son arrivée au Phoenix, ce fameux jour de décembre.

Maintenant que Amali se tenait face à elle, toutes griffes dehors, maigre et proche du point de rupture, elle comprenait que tous ces songes resteraient au rang de rêves, de souhaits.

— Tu sais le nombre de soldats que j'ai sous mes ordres ? Les bavures existaient, même avant l'épidémie.

— Je te parle pas seulement de ça. C'est quoi votre problème ? On s'était fait une promesse il y a deux ans je crois non ? Celle de ne pas s'attaquer mutuellement, de se laisser tranquilles. J'ai respecté ma part du marché, j'ai quitté la Résistance, et j'ai forcé les jeunes à faire de même. Alors j'aimerais bien savoir pourquoi tu as capturé Eden et laissé tabasser Erwan.

Mise au pied du mur, Jelena sentit un tic nerveux agiter sa joue, tenta de retrouver une contenance. C'était bien malgré elle qu'Amali parvenait à la mettre dans un état plus que fragile, elle se détestait pour ça. Elle n'avait plus le droit d'être aussi faible face à l'ancienne éducatrice maintenant qu'elle tenait les rênes d'un pays entier.

— Jon et lui ont pillé un train récemment, ont volé de la morphine et tuer un contrôleur.

Un rire amer s'échappa de la gorge de Amali, qui n'essaya même pas de le retenir.

— C'est pour ça que tu as déployé tout ça ? Pour de la morphine ?

— Il s'agit d'un crime Amali et...

— Tu veux un scoop ? Le vrai crime ça a été de couper les vivres à tous ceux qui n'étaient pas de ton avis, à tous ceux qui osaient ouvrir leur bouche pour faire entendre leur voix. Tu te rends compte que tu as totalement inversé la vapeur depuis deux ans ? J'ai vu des gens mourir à même le trottoir, des humains à qui tu as coupé tous droits, et après tu oses me parler de crimes ?

De seconde en seconde, la chef d’État sentait u nœud se former au creux de son estomac, ses mains devenir moites, sa respiration se faire plus courte. Au regard de Amali, elle comprit que ce n'était que le début des remontrances que la jeune femme avait à lui faire, s'en statufia.

— Si Eden et Jon sont montés dans ce train au péril de leur sécurité, sans bracelets de reconnaissance, c'était simplement pour aller récupérer de quoi atténuer la fièvre de Erwan. Car au cas où tes supers alliés ne l'auraient pas remarqué, il est malade, bien malade, crache ses tripes à chaque fois qu'il tousse et a une fièvre de cheval, il est clairement en incapacité de se défendre. Ils ont donc tabassé un enfant malade et sans défense, crime ou pas ? Après tout, on sait toutes les deux que seuls ceux au sommet sont capable de définir le bien t le mal, alors ?

Dos au mur, Jelena recula à nouveau, vit Amali avancer, portée par la toute puissance octroyée par la vérité et la violence des paroles qui quittaient sa bouche.

Derrière elle, s'élevait lentement un murmure consterné de ses troupes, un grondement sourd qui enflait à ses oreilles comme une menace de représailles à venir si Amali continuait d'avancer, de l'intimider de la sorte.

Incisifs, les yeux de l'ancienne éducatrice coulèrent le long de son corps, la mirent affreusement mal à l'aise. Dans uns sursaut, elle repéra l'endroit où ses iris chocolatées s'étaient arrêtées, tenta de dissimuler l'étui du couteau de chasse à sa ceinture.

— Vous avez bien eu raison de vous équiper de ça. Des fois que Jon pète une durite et vous brise la nuque, les uns après les autres. C'est bien connu, il est super violent et sans discernement.

— On...

— Tais-toi, je te jure tais-toi. Je te faisais confiance, je pensais que tu respecterais notre marché parce que... parce que t'avais un minimum d'estime pour moi et les gamins mais visiblement, t'en as rien à foutre. Tu veux que je te dise ?

Nouveau recul, nouvelle avancée.

— Toi et tes mutants sans cervelle, vous êtes devenus les monstres que vous souhaitiez combattre il y a deux ans.

Leurs visages à peine séparés par quelques centimètres, Jelena pouvait sentir le souffle bouillant de Amali, le rythme erratique de son souffle. Elle pouvait voir dans son regard, chaque étincelle de colère qui l'animaient, chaque début de brasier qu'elle tentait de contenir.

Finalement, l'éducatrice se retourna pour mettre un terme à leur échange mais, stoppée dans sa progression par les doigts de Jelena enroulés autour de son poignet, elle lui jeta un regard mauvais par-dessus son épaule.

— Tu viens vraiment de nous comparer aux enculés qui nous ont enfermé dans les centres ?

— Exactement. Maintenant lâche-moi, je dois aller voir comment se porte Er...

— Alors c'est nous les monstres ? Et tu fais quoi des Humanfirst ? Et des résistants comme ceux-là, qui hésitent pas une seconde à butter tout ce qui porte un uniforme ou qui fait connaître son adéquation avec mes idées ? Pourquoi ici, les méchants ce serait forcément nous ? Pourquoi ce serait forcément toi la gentille ? On a pas le même vécu, donc pas les même valeurs, alors je n'arrive pas trop à saisir comment tu peux te positionner comme ça ?

— Eux là ? Ils valent pas mieux que toi. Vous êtes tous des imbéciles à tenter de résoudre le problème de fond en vous entre-tuant. Il n'y a pas de ''méchants'' ou de ''gentils'' Jelena. Seulement deux camps qui ne doivent même plus savoir pourquoi ils se mettent sur la gueule. Et en ce qui concerne mon positionnement, je parle d'un point de vue éthique, mais tu l'avais sans doute déjà remarqué ?

— Pour que tout s'arrête, il faudrait que l'un de nos deux camps disparaissent c'est ça ? Pour que notre beau pays vive enfin en paix ?

Amali hocha mollement la tête, sans prêter plus attention que ça aux mots de Jelena qui, sans avoir de réel contrôle sur ses gestes, la relâcha enfin.

Jelena tremblante, regarda l'éducatrice s'éloigner, sentit le nœud dans sa gorge enfler, enfler, se muer en colère glaciale, celle de ne pas être compris par la seule personne pour qui elle nourrissait jusqu'alors un minimum d'intérêt. Tel un poison glaçant, la fureur se répandit dans ses veines.

Monstre ? Elle un monstre ? Comment Amali osait-elle lui balancer ça à la figure ?

Son visage se ferma, elle laissa le temps à Amali de rejoindre son groupe, s'assura que plus aucun de ses anciens alliés ne traînaient au milieu du groupe de résistants avant de lever les bras, paumes ouvertes.

Elle un monstre ?

Amali la voyait comme un monstre ? Elle allait lui donner ne vraie raison de penser ainsi.

Sans que personne n'ait le temps de réagir, une bourrasque de flammes d'un bleu froid s'échappa de ses mains, et partit en direction du groupe en face d'elle, rapide et dévastatrice. L'action ne dura qu'un instant, quelques misérables secondes qui permirent à ses flammes de tout carboniser sur leur passage.

En un battement de cils, il ne resta rien des quelques résistants de Givors rescapés de leur premier affrontement. Réduis en cendre sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait.

La vague de chaleur créée par son feu balaya la place, fit suffoquer les personnes les plus proches du brasier. La fumée noire qui s'élevait des corps en cendre et du mobilier brûlé s'éleva dans le ciel telle une tour funeste et imposante.

Jelena laissa ses bras retomber le long de son corps, vidée. Ce n'est que lorsqu'elle croisa les yeux de Amali qu'elle se rendit compte que sa vue était brouillée de larmes. Elle discernait mal le visage de l'éducatrice, qu'elle devinait pourtant très bien, tordu dans une expression à la fois horrifiée et pleine de hargnes.

Du côté de ses soldats, personne n'osait bouger, tétanisés qu'ils étaient après l'enchaînement de ces trois actes de violence aussi terribles que déviants : le dérapage de Théo, leur affrontement, et maintenant ça ?

Vasco amorça un mouvement pour rejoindre Jelena, se heurta avec brutalité au regard en ruine d'un Jon aussi démuni que terrorisé.

Jelena venait de franchir un cap, il le savait. Bien qu'il n'ait pas entendu ce qui s'était joué entre Amali et elle, il devinait sans problèmes la violence des mots, la brusquerie des reproches.

Tandis qu'il rejoignait enfin Jelena, Amali fit un pas dans leur direction, se fit retenir par Yannick qui d'un hochement de tête, la dissuada d'avancer.

La place toujours baignée de fumée et de silence, le petit groupe s'éloigna sans se retourner et alors seulement Vasco comprit une chose ; si la paix avait été plus ou moins maintenue depuis deux ans, il était désormais temps pour tous de se préparer car comme métaphore de la guerre à venir, Jelena venait de laisser jaillir les premières flammes.

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