Il fait noir, on ne voit rien. Le stress monte, la sueur perle.
Soudain, la lumière s’allume : le jeu peut commencer.
On entend des bruits, des rires, mais depuis la scène on ne distingue pas grand-chose ; la lumière des projecteurs nous éblouit.
L’excitation d’aujourd’hui a pour racine la peur d’il y a quelques années.
Est-ce qu’il m’aurait cru, ce petit bonhomme qui passait sa vie à lire des livres, qu’un jour il pourrait monter sur scène — et surtout qu’il aimerait ça ?
Brusquement, je tombe au sol : mon personnage vient de se faire poignarder. Allongé, je respire doucement, et je repense aux innombrables exercices de répétition que j’ai faits pour m’améliorer.
Mais ce dont je me souviens avant tout, ce sont les personnes avec qui j’étais. Celles qui m’ont fait grandir. Parce que c’est ça aussi, le théâtre.