Rêve d'automne.
J'ouvre mes paupières.
Apathique comme dans un état second,
J'observe par l'ouverture une mosaïque multicolore.
Une voûte d'automne,
Une voûte de vert, de jaune, de rouge, de marron.
Je peux sentir l'air frais et humide emportant
Le parfum de l'herbe et de la terre.
La terre où ces feuilles mortes reposent.
Je sens cette matière qui s'étiole,
Les petits êtres qui rongent,
Qui participent à cette mort planifiée, qui frappe chaque année à la porte.
Mais je tourne la tête
Et je vois cette personne-là.
Je la vois s'approcher et sens sa chaleur diffuser au fond de mon existence.
Le paysage change, il se teinte de rouge.
Mais pas le rouge mortifère de ces déliquescences.
Le rouge dansant,
Le rouge brûlant,
Le rouge tendant vers le ciel nocturne,
Le rouge des flammes ardentes,
Le rouge de la vie qui reprend le dessus.
Son parfum fait battre ce cœur refroidi,
Ses mouvements brisent l'immuabilité de mes yeux et c'est une sensation aussi terrifiante que séduisante.
Mais bien vite, mon cerveau me réveille.
Tout finit toujours par disparaître.
Et les rêves sont les premiers à fuir la mémoire.
Il est encore tôt.
Je préfère retourner à ce bûcher.
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