46 Parc Maillol - Visite

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Dans le hall du siège social de l’entreprise Robert, près de The machine à café, Edmond et Gilles discutent.

— Ils ont prévu de la flotte jusqu’à nouvel ordre. On est partis pour une lune complète !

— Ça plus le froid, ça va être joli sur les chantiers !

— C’est comme ça. Fallait choisir un métier dans les bureaux !

— Ouais, allez Gilles, bon après-midi !

— Salut Edmond, toi aussi !

Edmond rejoint son bureau, allume son PC, et commence par les mails.

Magnan, Niel, il clique.

 

De : Henri NIEL

Objet : Visite

Date : 30 Octobre 06 :12

À : Edmond VALLONE

 

Bonjour Edmond,

J’ai un désistement dans mon agenda jeudi matin, le 9 nov.

Il y a très longtemps que je n’ai pas golfé, est-ce ça vous dit de faire un parcours avec moi ? J’aurai aussi un client.

Départ au trou n°1 à 9 h.

 

Cordialement,

Henri.

 

Edmond se cale dans son siège. Il ricane.

— Merde !

Il ouvre le mail de Magnan.

 

De : Blanche MAGNAN

Objet : Re : Re : Rencontre

Date : 30 Octobre 21 :50

À : Edmond VALLONE

 

Bonjour Edmond,

Oui, je serai présente à cette réunion.

Je me charge de contacter M. Niel.

 

B. Magnan

Pépinières Dubois.

 

De : Edmond VALLONE

Objet : Re : Visite

Date : 30 Octobre 13 :42

À : Henri NIEL

 

Bonjour Henri,

Avec plaisir !

Par ailleurs, Mlle Magnan est golfeuse. Permettez-vous que je lui propose la place de 4ème sur le parcours ?

 

Cordialement,

EV.

 

De : Henri NIEL

Objet : Re : Re : Visite

Date : 30 Octobre 19 :48

À : Edmond VALLONE

 

Edmond,

Bien sûr, va pour un quatrième !

HN.

 

De : Edmond VALLONE

Objet : Parcours et soirée

Date : 30 Octobre 19 :58

À : Blanche MAGNAN

 

Mila,

Henri Niel nous propose un parcours le jeudi matin sur le golf de Marzal.

Êtes-vous des nôtres ? Départ au 1 à 9 h.

EV.

PS : Je ne serai pas là non plus ce soir… je crains que votre semaine ne soit sans moi.

 

Une lumière jaune orangé vacillante. Une chaleur de rayonnement côté droit et un courant d’air affleurant froid côté gauche. Un contact dur, des poils piquants en dessous. Et cette odeur de bois, de fumée et de cuir.

Couchée sur le dos, enroulée autour de la cuisse velue d’Edmond, elle malaxe la chair de ses fesses, de ses hanches. Ses mains dévorent sa peau, les muscles tressés de ses épaules, du haut de ses bras. Leurs lèvres se mangent. Des frissons de plaisir coulent dans son corps.

Un foyer de cheminée crépitant dans une petite pièce de meubles de bois et de tissus bleu marine, des vêtements, des sous-vêtements de dentelle blanche éparpillés près de deux coupes de champagne vides.

Un chalet et Edmond, sa bouche carnassière, son épaule herculéenne tout près de son visage. Ce corps immense transpirant collé contre sa peau, ces effluves de musc, d’écurie et ce séisme, ce torrent de volupté le long de son dos.

La frustration lui vrille le ventre, son corps se languit de son abordage, cette danse qui dure n’est pas suffisante.

Le désir. Le manque.

Elle rampe sur le corps d’Edmond, le croque, vorace. Mais Edmond ne bouge pas. Mila concentre sa puissance, monnaye sa frustration. Elle repousse son géant sur le dos, l’immobilise. Et souveraine aux yeux de suie, son visage tout près du sien, elle chuchote :

— Je veux que tu me prennes, Edmond ! Je veux te sentir en moi. Je veux crier. Je veux jouir. Edmond, fais-moi jouir !

Elle glisse à son pied, se frotte. Elle ferme ses paupières, sourit et son corps remonte en une traînée humide le long de la jambe d’Edmond. Gourmande, embrasée, elle se pose sur son ventre et se frotte dans ses poils. La tête en arrière, les aisselles béantes, elle ondule, murmure.

Edmond saisit ses seins, les presse. Et Mila le supplie.

Alors enfin il s’embrase, il grogne, jure. Il s’agrippe à sa peau et s’abîme dans ses chairs en fusion.

Il emplit son antre, son âme, sa tête. Une meute fauve envahit Mila. Elle crie.

 

Mila se redresse.

Il fait encore nuit. Les chaussettes ont glissé au fond du lit, les oreillers sont par terre, la lumière du séjour est toujours allumée.

Elle a rêvé. Son pyjama est trempé. Encore.

Le souffle court, le cœur battant la chamade et le bas de son ventre frémissant, elle attrape l’oreiller, respire son odeur dedans, disparaît.

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