Jour 5

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Après le corps coupé en deux, la femme noyée, le cadavre suspendu sous un plafond étoilé avec la tête peinte en blanc, voici qu’on avait un corps “végétalisé”. Le meurtrier avait un plan en tête, mais lequel ? se demande Plantin, dont le cerveau chauffait tout en moulinant dans le vide. Sa carrière allait se terminer demain, par un échec, et il ne pourrait plus pêcher à la mouche sans penser à ce gros point noir qui entacherait sa vie de policier à tout jamais. Qu'allait-il bien pouvoir raconter à sa fille ? Et à ses petits-enfants, quand il en aurait ? Qu'il était un flic raté ? Qu'un meurtrier d'une intelligence supérieure s'était payé sa tête ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête sans trouver de réponse.

Le cinquième jour, l'inspecteur Plantin saisit le combiné avec difficulté. Il ne dormait plus, cette affaire l’obsédait, mais il n’avançait pas d’un pouce. Sa hiérarchie le pressait pour qu’il obtienne ne serait-ce qu’une piste, mais le tueur était un véritable fantôme, insaisissable. Il commettait à chaque fois le crime parfait. Aucune empreinte. Aucun ADN. Aucun témoin. Plantin n'avait rien à leur mettre sous la dent, pas le moindre suspect, pas la moindre piste. Son supérieur direct lui avait hurlé : " Plantin ! Vous avez de la chance que le tueur ne veuille parler qu'à vous ! Sinon, vous auriez été dessaisi de l'affaire depuis longtemps ! ". Une chance... Il en avait de bonnes, le chef, se disait l'inspecteur. S'il avait eu le choix, jamais il n'aurait signé pour diriger cette enquête où il avait l'impression de faire de la figuration !

La sonnerie du téléphone retentit dans le bureau. Plantin sursauta, puis décrocha prestement, le combiné serré dans sa main moite.

« Salut Plantin ! Aujourd’hui, la personne que vous ne pourrez pas sauver est une vieille dame. Si ça peut vous rassurer, elle n'a plus longtemps à vivre. Après les plantes, le thème du jour, ce sont les animaux. Cette fois-ci, ne soyez pas bête ! »

Plantin soupira. Décidément, le corbeau était trop subtil pour lui, il le menait par le bout du nez, l'amenait là où il le souhaitait. Et comme un pantin, Plantin obéissait aveuglément. L'image d'un marionnettiste et de son jouet lui vint en tête, et il s'empressa de la chasser de son esprit. Un cadavre l'attendait, il devait se dépêcher.

Lorsque Plantin arriva à l’adresse indiquée, il tomba sur un concierge qui lui rappela vaguement quelqu’un. L’homme le conduisit jusqu’à la porte d’un appartement et lui ouvrit. Il sentit une résistance derrière la porte, insista. Il y eut un craquement, et la porte céda enfin. Une fois à l’intérieur, il comprit que ce qui bloquait était en réalité le squelette disloqué de la propriétaire des lieux. Il n’en restait plus que les os soigneusement grignotés, blanchis, les moindres traces de chair avaient disparu, il ne restait que quelques tendons. L'assassin avait encore réussi son coup de manière spectaculaire.

Attirés par le bruit, des multitudes de petits yeux rouges s’invitèrent dans le couloir. Des rats. Des dizaines de rats qui poussèrent des cris stridents. Plantin eut juste le temps de fermer la porte. Il s’en était fallu de peu pour qu’il soit dévoré lui aussi.

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