De nouveau, nous sommes dans l’impasse.

Nous accédons avec l’univers cosmologique à une forme d’immortalité, mais l’entropie rend ce multivers mortel : la messe est dite ?

Pas du tout : en fait, nous commençons à peine notre voyage, même en restant dans le modèle standard.

Plusieurs multivers nous attendent : commençons par un des modèles les plus récents et fascinants, les trous noirs.

Pendant longtemps, les trous noirs n’ont été qu’une simple curiosité mathématique, une des étranges solutions possibles des équations d’Einstein.

Personne ne croyait dans leur réalité. Il faudrait compresser la terre à la taille d’une bille (moins d’un centimètre) pour créer un trou noir. Pour le soleil, le diamètre aurait un rayon de trois kilomètres.

Impossible, voyons !

Mais que se passerait-il alors ?

La gravitation deviendrait si intense, que tout, y compris la lumière, rentrerait dans ce trou noir pour ne jamais ressortir (d’où le nom « trou noir »). Un horizon des événements se formerait et tout ce qui dépasserait cet horizon serait définitivement aspiré vers l’intérieur, vers un point dit singularité où la densité et la courbure de l’espace-temps seraient infinies.

Mais nous savons maintenant que de tels trous noirs existent et sont très fréquents, y compris dans la voie lactée. Pour les étoiles massives, c’est la règle : elles finissent par s’effondrer, engendrant une supernova qui illumine l’espace.

Ainsi elles propulsent à la vitesse de la lumière tous les éléments nécessaires à la vie, du carbone au fer.

C’est pour cela que Reeves nous apprenait que nous n’étions que des poussières d’étoiles, sans ces supernovas nulle vie ne serait possible (car toute la chimie du vivant repose sur le carbone).

Toute l’étoile est propulsée dans l’espace, toute sauf le noyau qui n’en finit pas de s’effondrer et crée ainsi un trou noir.

Lectrice, lecteur, je vous laisse méditer tout cela avant de vous plonger dans un abîme de perplexité : et si nous vivions dans un trou noir ?