Une vie nouvelle !
La prise de conscience de l’existence des multivers est tellement bouleversante que je ne sais par où commencer.
C’est un éveil après un long sommeil, une nouvelle vie qui naît sous nos yeux.
Soudain plus rien n’est comme avant, tous nos repères s’effondrent.
J’ai vu, nous avons vu notre vie ainsi : une brève, trop brève respiration où nous nous laissons flotter au cours de l’eau. Quelques amours, quelques peines, quelques amitiés : beaucoup de désillusions et c’est fini.
Ah j’allais oublier, des choix, de nombreux choix, choix volontaires ou involontaires, des choix que nous vivons comme autant de renoncements, plus ou moins douloureux et de questionnements sans fin.
J’aurais pu aimer une autre personne, choisir un autre métier, vivre dans une autre ville.
Mais j’ai choisi, j’ai renoncé, nous avons choisi, nous avons renoncé.
Supposons, admettons, juste l’espace de votre lecture, lectrice, lecteur, que notre moi existe des milliers, des millions de fois ; admettons aussi que toutes les variantes de notre vie existent pour de vrai.
Alors tout, absolument tout, change.
Cette mort qui guide chacun de nos pas, cette mort qui fait perdre toute saveur à nos amours et nos haines, cette mort disparaît.
Nous devenons immortels, car cette vie se répète des millions de fois, voire davantage.
Et cette vie se répète avec toutes les variantes possibles, imaginables ou inimaginables.
Alors nous avons le temps, tout le temps d’explorer toutes nos vies, d’aimer ou de détester nos rencontres. L’ennui de la répétition n’existe pas, car nous ne connaissons pas la fin de ce film, de cette séquence de vie. La mort n’est que la fin d’un épisode d’un soap opéra infini, en attendant la suite.
Tout autre choix délaissé se réalise ailleurs ; je n’ai jamais renoncé car dans un autre univers, j’ai fait le choix d’un autre amour, d’un autre métier, d’une autre ville.
Et qui sait ?
Cet autre moi peut rêver de cette vie, voire la détester, mais pour lui elle est une des multiples vies qu’il peut mener, ou a déjà mené ou va mener.
Bienvenue dans l’infini !
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