Oublions la science ?

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Sommes-nous en train de renier toute la perspective scientifique précédemment développée ?

Devons-nous abandonner la science pour l’art ?

Certes non , car pour Goodman :« Connaître, c’est refaire le monde ». L’opposition art et savoir ne tient pas, il ne reste que différents modes de créations de mondes.

Attention, Goodman est favorable à un relativisme radical, mais il accorde toute sa valeur à la science. Il refuse seulement la dévalorisation de l’art.

Il refuse toute réduction du monde à une seule perspective, fût-elle scientifique :

Si l'on pouvait trouver une quelconque façon de réduire toutes les versions correctes à une et une seule version, celle-ci devrait, avec un certain semblant de plausibilité, être considérée comme l'unique vérité sur l'unique monde. Il est peu probable qu'on trouve une telle réductibilité ; sans seulement parler de sa prétention qui est obscure, puisque la physique elle-même est fragmentaire et instable, et que restent vagues le moyen autant que les conséquences de la réduction envisagée. (Comment allez-vous réduire la vision du monde de Constable ou de James Joyce à la physique ?)

Constable et Joyce créent un monde, un monde de symboles, irréductible à la physique et totalement réel.

Mais il y a pourtant un monde réel !

Un monde réel, mais lequel demande malicieusement Goodman ?

Qui possède la clef de la réalité , le physicien, le philosophe, l’homme de la rue ?

Le physicien tient son monde pour réel, il attribue les suppressions, additions, irrégularités et accentuations des autres versions aux imperfections de la perception, aux urgences de la pratique, ou à la licence poétique. Le phénoménaliste tient le monde de la perception pour fondamental, et les suppressions, abstractions, simplifications et distorsions des autres versions résultent d'intérêts scientifiques, pratiques ou artistiques. Pour l'homme de la rue, les versions des sciences, de l'art et de la perception, s'écartent de manières multiples du monde familier et commode qu'il s'est construit de bric et de broc avec des morceaux de tradition scientifique et artistique, et où il lutte pour sa propre survie. Le plus souvent, c'est ce monde qu'on juge réel ; car la réalité dans un monde, comme le réalisme dans une peinture, est en grande partie affaire d'habitude.

Un relativisme absolu, le refus de privilégier une version du monde conduit donc à des milliards de mondes, ici et maintenant, mais ne dévalorise ni l’art, ni la science.

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