9.2 VICTORIA * ROMEO SANS BALCON

13 minutes de lecture

V.R.de.SC


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30.10.22

03 : 00


♪♫ ??? — ??? ♪♫




— Minute… tu veux dire que t’as essayé… et qu’il a dit non ?


Un clac mécanique discret ponctue sa phrase — le distributeur d’essuie-mains automatiques a décidé d'applaudir dans le vent, brisant le silence ultra-propre. Lauriane frictionne encore ses paumes tandis que je fignole mon liner. Sursis. Mon bras reste en l’air.


Ma cousine, mi-choquée, mi-fascinée, me dévisage à travers le miroir avec la fixité d’un regard qui oublie de cligner. Mon reflet, lui, semble ailleurs — pommettes rosies, racines toujours humides, pupilles brillantes. Je ressemble à une fille qui s'est jetée du trapèze sans se soucier du vide. Et qui a atterri… nulle part. Bravo. Un épisode supplémentaire de ma série perso : Tribulations d'un ventricule à géométrie variable. Heureusement, le mascara waterproof a tenu. Imperméable aux averses torrentielles, aux larmes salées, pas à l'orgueil éclaboussé. Seul mon cœur a fait des bavures. C’est là que ça a coulé : dans la poitrine, pas sur les joues.


Je hausse les épaules. Mes doigts repoussent une mèche qui colle à mon front moite. J’ai chaud de partout, mais ce n’est pas uniquement la température — accumulation, excitation non digérée, flou.


— Disons que... les choses ont vrillé en cours de route.


Fardée de l'expression typique de grande sœur qui s’attend à devoir ramasser les morceaux, Lauriane transfère son poids sur une hanche, les bras croisés, l'œil clinique.


— Victoria. Tu t'es jetée sur lui, et le mec a décliné. Dé-cli-né, articule-t-elle.


À croire qu'elle s'apprête à se lancer dans un Spelling Bee


Ses paupières moulinent façon algorithme planté en pleine déduction logique.


— Il t’a regardée ? Vraiment regardée ? En face ? Avec ta tenue, les yeux de biche, la bouche en cœur ?


Il m’a regardée, oui. Comme s’il allait me manger toute crue. Puis il s’est ravisé.


— Il avait tous ses neurones connectés ou il nous fait une crise d’aveuglement sélectif, ton Apollon ? Faudrait lui faire passer un test d'acuité mentale ou une IRM du bon sens, manière qu'il loupe plus les évidences. Parce qu’OK, ton James coche les cases du fantasme viril, en mode égérie Viking — quoique, tu sais bien que, moi, j'ai un faible incurable pour les silhouettes de bibliothèques et les gars fragiles qui déclament du Rimbaud sous la pluie en te servant ton café noir. Mais sous l'emballage, t'as vérifié que le logiciel fonctionne ?


Je souris : qu'elle est bête...


— Son charme ravageur, d'accord, je veux bien. Le QI suit ou on reste au stade décoratif ? J'ai papoté ave lui deux minutes : j'ai eu le droit à trois syllabes, le minimum syndical en vrai, avec en prime le ton d'un mec en errance affective sévère. Niveau accueil, on repassera.


Elle exagère...


— Il donne surtout l'impression de naviguer en eaux troubles, ton gars. Bon, il arrêtait pas de te mater comme si t’étais la dernière femme sur Terre — je sais que t’as le fort pour embrouiller les têtes, cousine, mais là, on frôle l’implosion neuronale. T'es sûre qu'il est… opé ?


Dans mes souvenirs, James étaient… parfait. Donc, oui. En revanche, j'ai moi aussi remarqué un bail qui colle pas. Il n’est pas vraiment lui. Ce regard de feu, est-ce seulement un écran de fumée ? Le James chaleureux, vivant, malicieux paraît quelque peu effacé, du genre calfeutré derrière une porte opaque. Une brume. De remords ? De culpabilité ? Peut-être même une forme de détresse. Il a changé. Je l’ai senti.


Les bras verrouillés sous ma poitrine, je m'adosse à la céramique. Les néons, encastrés dans des appliques dorées, tamisent juste ce qu’il faut. Pour flatter les reflets, je suppose. J’ai la gorge râpeuse, les tempes qui cognent. L’orage est passé, mais l’électricité est restée coincée dans les circuits et l'adrénaline fait de la résistance. Logique, je suis montée à 3000 volts aussi… et j’ai aucune fichue prise pour débrancher.


— Il a l'air... différent, oui.


— Il t'a gratifié d'une quelconque explication, au moins ?


— Euh... pas vraiment...


— Et tu me dis que le type a refusé de coucher avec toi ?


Ah ça, pour refuser, il a refusé, oui ! Un non catégorique, une piqûre de rappel de ma connerie, et une petite remise à ma place en cadeau. Néanmoins, j'ai eu le droit à un compromis : un traité d'abstinence imposé à la hache, version coercition de mon désir au lance-flamme, mais d'une heure seulement. D'ailleurs, elle est dépassée. C'est pas Lauri, mais lui, que j'aurais dû traîner ici pour une toute autre urgence…


— Mais pourquoi ? Il revient de nulle part, te dévore des yeux avec la dalle d'un mec en manque et il te repousse ? Tu me racontes un roman d’anticipation ou quoi ?


Je ris. Nerveusement. Oui, je suis bel et bien au milieu d'une dystopie pseudo-romantique, chapitre : la loose. James, le despote tendre, et Vic, la résistance avec le feu aux fesses…


— Je sais pas, Lauri. Franchement, je nage. Il m'a dit qu'il m'aimait entre deux –


— Attends, pardon, quoi ?


Dans l’espace confiné des toilettes VIP, son exclamation rebondit, brutale, sur les murs immaculés. La sidération se peint sur ses traits. Je parie qu’elle vient d’encaisser un mini AVC.


— Il t'a dit qu'il t'aimait ? Il t’a dit qu’il t’aimait ? martèle-t-elle, en appuyant bien sur chaque syllabe. Répète, parce que j’ai pas capté la dimension du scoop.


J’ai rarement vu un visage faire autant de mathématiques en aussi peu de temps. Elle va me fracasser un manuel de psychologie sur le crâne, je le sens.


Je lance un regard las au plafond, exhale et esquisse un demi-sourire.


— Ouais, t'as bien entendu.


Encore un degré de surprise et ses sourcils vont s’envoler au-delà de la ligne capillaire. La dernière fois qu’elle a tiré cette tête-là, c’était pour ma frange de 2019.


— Tu réalises la charge émotionnelle du truc, ou t’étais trop occupée à lui grimper dessus ?


Non, je réalises pas, non… Ce « je t’aime » m’est resté en travers du souffle, vibrant quelque part, entre mes côtes et mes tympans. Je le tourne dans tous les sens façon pièce trop précieuse et j’ai peur de l’abîmer rien qu’en y croyant. Je sais même pas s’il est à moi ou s'il était juste un prêt à usage unique. Merde... non... il l'a pas dit qu'une fois...


— C’était romantique ou plutôt… dramatique ?


— Dramatique. Voire tragique. Catégorie Romeo, mais sans Juliette au balcon.


.— Et t'as réagi comment ?


— Euh... eh bien...


J'ai sauté sur sa braguette et tenté de l'embarquer dans un porno de réconciliation... après lui avoir ri au nez... Qui fait ça ? Franchement, qui répond à une déclaration d'amour taille grand écran de cinéma avec un éclat de rire et un strip-tease ? La honte, la honte, la honte ! Je l'ai traité en mode sextoy vivant : je devrais être placée sous coma émotionnel pendant un mois. Zéro sensiblerie. Zéro pointé sur l'échelle du tact. Zéro tout court. Lauriane va me mettre en résidence surveillée avec le replay de The Notebook ou The Hollyday. Et elle aura raison.


— Alors, accouche, me presse mon experte en déminage affectif préférée.


— Eh bien, à vrai dire, j'ai... rigolé. Comme une conne.


Lauriane cligne plusieurs fois, digère sûrement ma bêtise, mais ses traits se détendent légèrement. L'indulgence gagne ses commissures.


— T’as pas rigolé parce que t'es une conne, Vicky. T’as rigolé parce que c’est trop, tout ça. Ton Casanova déboule après des semaines de silence et te sert du « je t'aime ». Évidemment que tu frises l'incendie émotionnel !


Je baisse les yeux. Mes talons crissent contre le carrelage poli. L’air sent l'ambre blanc et la fleur d'oranger, des notes fraîches et élégantes, tout à fait enveloppantes. Je respire un grand coup. Le trop-plein me sature les poumons.


— C’est pas ça, Lauri. C’est pas un simple bug. J’étais là, vulnérable, à moitié nue, les mains sur lui, le cœur dans la gorge… Et lui, il... il me balance ces foutus mots au pire moment. J’ai pas cru ce qu’il disait. Je l’ai pas cru une seule seconde. J’ai flippé comme une gamine.


Lauri fronce les sourcils. Son regard épluche toutes mes couches de doutes et d'angoisses. Je sais : elle va percer la bulle où j'essaie de me terrer.


— Vicky, t’as pas flippé comme une gamine mais comme une femme qu’on a déjà laissée tomber une fois et qui se protège de la rechute.


Je triture ma lèvre, machinalement, puis claque mes doigts devant ma bouche, pour empêcher les regrets de sortir en raz-de-marée. De larmes ou de verbes...


— Il a réouvert la plaie. Alors t’as paniqué. Nous, les Saint-Clair, on ne veut pas d'un amour jetable, on en veut un qui se gagne à la sueur, qui s'étire dans le temps, avec des preuves, du ciment, des gestes vrais. Forcément, c’est plus lent à venir, plus chiant, et ça ne s'improvise pas entre deux phrases, des caresses et une fermeture Éclair.


Eh merde.... Miss Perspicacité dégomme un strike direct dans mes angles morts...


J’ai lorgné vers la voie expresse, vers l'échappée belle où l'amour ne prends pas son temps. Finalement, oui, je l'ai voulu prestidigitateur, et non poète, pour qu’il abrège, détourne, enfume mes doutes. La simplicité — ma carotte au bout du bâton — voilà ce qui m'a induite en erreur. Je réclamais la version light du cœur : sans allergène, sans effets secondaires. Genre, on recommence depuis le début : James, Victoria, Victoria, James. Mais bien sûr ! Comme si on pouvait zapper la partie « balancer les grenades et s'allumer la mèche à deux » et couper droit vers le « bisous-pluie-confettis ». Tssss.


Notre historique ? Désindexé et archivé sous amnésie intermitente, planqué dans un recoin moisi de mes synapses sous le tag « à ne pas rouvrir sans une boîte de Kleenex à portée de main ». Oublié le départ pour l’Écosse, la love story transmanche, les écrans brûlants à minuit cinq, les « je pense à toi » tapotés dans la file de la cafétéria, les confessions nocturnes à mi-voix qui te font fondre les ovaires. Pas de mots-bombes, de reliques empaillées dans la mémoire, de bouquet final en mode vocal, avec son « salut, je veux faire ma vie avec toi » suivi d’un ghosting magistral. Mr. Darcy vs Houdini : devinez devant lequel je reste la plus scotchée ? Et surtout, finis les tsunamis lacrymaux, les playlists geignardes à en ruiner mes enceintes, les monologues destinés au plafond de ma chambre à deux heures du mat, les « pourquoi moi ?» balancé au vide, et bien sûr, le looping cérébral, version « et si, et si, et si…» jusqu’à frôler la nausée. Et le pompon : les veillées funèbres à une demi-histoire conservée dans un bocal de formol, comme un cadavre sentimental sous cloche.


Je voulais le retrouver lui, mon James, pas ce caméléon toxique, ce type égoïste, racoleur, lâche, fuyant, charmant jusqu’à l’arnaque, tendre jusqu’à l’étouffement, silencieux comme un mur, chaud-froid, et aussi stable émotionnellement qu’un pétard mouillé dans un feu d’artifice. Au bout du compte, le mec idéal, nest-ce pas ?


Lauri se rapproche sans faire de vagues, avec la prudence qu’on réserve aux créatures à fleur de nerfs — ou aux cœurs piégés. Elle se poste à côté de moi, puis m'enroule d'un bras. Un geste simple, terrien.


— Eh oh, Madame noyade intérieure, tu comptes vraiment te dissoudre là-dedans ou c’est juste un petit spa de désespoir ? Parce que je t’arrête tout de suite : j’ai pas signé pour l'option plongeon existentielle, mais bien la fiesta loca.


Je libère un bruit. Un rire, peut-être. Tout du moins, un souffle vaguement hilare.


— Personne ne te demande de rafistoler ton cœur en une session. Ni de bûcher sur l’autopsie du drame amoureux du siècle. On est là, t’es là. Respire.


Elle marque un point. Merde, elle en marque plusieurs. J’attendais un mot, oui. Une vérité. Même moche, même minable, de sa part. Du froid, du logique, du digestible. Mais pas ça. Pas comme ça. Pas ce truc immense balancé dans un moment minuscule, moi fondue dans ses bras, la tête en vrac, l’orgueil en compote. J'espérais une explication, pas une déclaration. Un pourquoi, pas un je t’aime. Et surtout pas ce je t’aime qui a déboulé tel un squatteur dans une maison en feu avec son smoking sur mesure un lundi matin pluvieux.


Et maintenant, je suis là, la formule magique logée sous mes côtes, pile où on range les soupirs qu’on n’ose pas relâcher. Est-ce que j'attends de lui un retour ou une reddition ? Un remboursement émotionnel ? Peut-être que j’en ai rien à foutre de son amour. Peut-être que je veux juste une dette payée. En sanglots ou en remords, peu importe. Ouais, c'est tordu, et ?


— Bon, tu l’as pas cru ? Bah, normal. Si un mec me glissait un « je t’aime » pendant que j’ai la main sur sa ceinture, je vérifierais s’il a pas de la fièvre ?


Cette fois, le bébé rire sort. Pas net net, mais sincère par accident.


Elle continue, plus douce :


— Qu’est-ce qu’il t’a lâché, à part cette bombe ? Il avait d'autres munitions dans son arsenal ou uniquement celle-là ? T’as senti un sens ou rien que la détonation ?


Peut-être. Ça dépend. On classe les regrets dans les déchets recyclables ou les trésors oubliés ?


Je me détache mollement de Lauri, la respiration escamotée par une marée inexprimée. Mes paumes dérapent le long de mes cuisses, lissent le tissu de ma robe avant de s’agripper au rebord du lavabo. Je lève le menton vers le miroir. Mon double m'observe, patient, muet, presque condescendant. Il patiente. Il sait. Il me juge peut-être. S’il avait le bon goût de me souffler la première ligne, ce foutu reflet...


Je me tourne à moitié, redressée mais pas redéployée. Ma cousine, telle une voyante qui a déjà tiré toutes les cartes, attend mon grand plongeon.


— Il a reconnu qu’il avait merdé. Qu’il avait flippé. Qu’il était paumé…


— Classique, le trio gagnant du mec qui fout tout en l’air mais veut quand même garder le prix de la souffrance, commente Lauri en croisant les bras.


— …Qu’il était désolé.


— Ben encore heureux, lâche-t-elle en levant les yeux au ciel. C'est la moindre des choses.


Les excuses... la politesse de base, oui. Le strict minimum. Pas de quoi hisser le drapeau blanc non plus.


— Il m'a dit que je lui avais manqué.


— Au moins, sur ce point, c’est réciproque, murmure-t-elle avec une moue en coin.


— Il a aussi mentionné un timing pourri, ajoutè-je en balayant le vide de la main. Comme quoi il était pas prêt à me revoir si tôt...


— Mouais, le gars débarque avec un agenda émotionnel de ministre et c’est toi qui dois gérer les horaires, en définitive.


Je soupire. James veut bien m'aimer, mais à heures fixes. Faudra que je consulte ses plages d’ouverture la prochaine fois, histoire de ne pas me pointer à l'improviste.


Si je récapitule, il serait à Toulouse depuis quelques temps déjà. Depuis quand est-il revenu dans ma ville sans daigner me recroiser ? Combien de jours à fouler mes trottoirs, à ignorer le tracé de mon absence dans sa trajectoire, sans même une esquisse d’ombre à ma porte ? Une semaine ? Deux ? Un siècle, en ressentis... Il a glissé la question sous le tapis tout à l'heure. Très bien. Isla soulèvera ledit tapis, avec ou sans chaussons.


Sérieusement... Monsieur se paye le luxe du choix à la carte, tranquilou, et le privilège de décider quand — et surtout si — il a envie de me revoir. Selon quoi, au juste ? L'humeur ? La météo ? Le degré de culpabilité ? Il aurait pointé le bout de son nez dès que son nombril lui aurait sifflé mon nom, c'est ça ? Alléluia, sa Majesté a consenti à redescendre de l'Olympe et — oh, miracle ! — il s'est même rappelé de moi ! Un feu amer me lèche la gorge. Ou bien est-ce la colère qui se débat avec ma dignité pour voir laquelle vomira la première.


Comptait-il toquer chez moi un beau matin, avec trois pivoines, une vanne et hop, rideau sur la désertion ? Ou juste rebondir sur le matelas de la prochaine idiote éblouie devant ses fossettes, ses yeux saphir et son rire de pub Nespresso ? Il en a remué combien, des draps ? Aligner combien, des conquêtes depuis nous ? Des dizaines ? Plus. Le deuil, c’est pour ceux qui perdent quelque chose. Lui, il s’est contenté de changer le décor. Pas le genre à faire la diète en plus, ni l’abstinence sacrificielle en l’honneur de notre feu grand amour.


Et moi, pendant ce temps ? À racler les fonds de tiroirs du souvenir, noyée sous des litres de crème glacée et de shot de vodka, persuadée qu’un jour, peut-être, il... Putain. Quelle cruche j'ai été !


Il a continué son petit manège : bouffer, dormir, jouir, sourire. Sans une once de scrupule, sans trébucher sur notre avenir, tout en me laissant croupir dans la pénombre d'une histoire crevée. Maintenant, le revoilà, rutilant d'audace, avec son kit de réparation d'urgence : trois œillades, deux excuses tièdes, une armée de phrases cataplasmes. Ou cataclysmiques... « Coucou, Vi, j'ai déconné, je t’aime trop, file-moi une deuxième balle dans le chargeur ! ». Blablabla. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu ?! Sans blague ! Il a eu la prétention de croire que trois mots magiques suffiraient !


Allez, Vicky, on reboote ? On redémarre tout ça en version beta ? Et mes cicatrices, on les maquille avec un filtre Insta ? Elles sont tatouées, connard. À l’encre noire de tes absences. Il pense pouvoir les effacer avec un gros câlin ?


Non. Non, non et non.


Qu’il rapplique avec son prêt-à-pleurnicher, son air de chien battu et ses pauvres balivernes, passe encore. Mais me reléguer au plan de secours de sa conscience, me réincarner en l'arrière-goût de sa lâcheté, non ! Je refuse d'être le chapitre jamais refermé qu’on rouvre quand l’ennui guette !


Trop facile. Trop injuste. Trop tard. Le titre de notre épitaphe sentimentale, en trois actes. Qu'il aille étouffer son mea culpa en enfer.


D'un revers de main rageux, je dégage la putain de larme avant qu'elle n'ose couler jusqu'à ma bouche. Elle avait pas le droit d'exister ce soir. Pas question qu'elle savoure ma colère.

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