L’amitié à découvert

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Le lendemain matin, John suivit son rituel. Devant sa mère, il prononça le « bonjour » avec douceur, un geste silencieux de pardon et de réconciliation, même si elle ne le percevait pas. Puis il poursuivit sa route, l’esprit attentif, prêt pour un autre face-à-face, choisi cette fois.

Il se dirigea vers un petit café discret, un lieu neutre, apaisant, et appela Marc pour l’y retrouver.

— Un café ? Juste toi et moi, sans témoins, dit-il simplement.

Marc accepta, intrigué mais amusé. Quelques minutes plus tard, il entra dans le café. La lumière douce et l’ambiance neutre contrastaient avec le poids de leurs échanges passés. Ils s’installèrent à une table isolée, chacun cherchant ses mots.

John fixa sa tasse quelques instants, inspirant profondément.

— Marc… je voulais te parler… de nous. De la manière dont je veux te revoir, dit-il calmement, mais avec une fermeté mesurée.

Marc sourit, un mélange de chaleur et de vigilance dans les yeux.

— Ah ? Et que ressens-tu, Johnny ? demanda-t-il, posant ses mains sur la table, comme pour inviter la franchise.

— Je veux que ce soit simple, répondit John. Ami-ami. Pas de manipulation, pas de sous-entendus. Je veux te revoir sous un angle plus clair.

Marc inclina légèrement la tête, un sourire doux et calculé flottant sur ses lèvres.

— Ami-ami… tu sais que je t’ai toujours compris mieux que quiconque. Comme un frère, presque un demi-frère.

John sentit le poids implicite de cette remarque, mais il resta ferme, tout en gardant une chaleur dans son ton.

— Je sais. Mais je choisis comment je reçois ça maintenant. Ce que je veux, c’est juste de l’amitié, claire, honnête.

Marc laissa planer un silence, puis ajouta, d’une voix douce, presque caressante :

— Bien sûr, ami… mais tu sais que je connais ton passé, tes failles… Je pourrais te déstabiliser facilement. Mais je n’ai pas envie de le faire. Je veux juste… te rappeler que je peux te suivre, te comprendre, être là pour toi.

John inspira profondément, sentant la double tension : la chaleur et la menace subtile. Il leva les yeux vers Marc, un léger sourire sûr et posé.

— Je comprends, dit-il. C’est exactement ça que je veux : simple, vrai, sans manipulation.

Marc haussa les épaules, un sourire en coin, comme pour accepter le défi tout en laissant transparaître sa vigilance. Il ne changeait pas, il adaptait juste sa stratégie.

— Très bien, ami… pour l’instant, murmura-t-il, laissant flotter un fil de doute dans l’air.

Le silence s’installa, confortable et incertain à la fois. Les bruits du café s’étaient effacés, ne laissant que la tension, subtile et légère. John sentit une part de soulagement, mais le doute restait, une ombre douce mais persistante : l’homme en face de lui était le même, simplement recalibré.

Quand ils quittèrent le café, chacun reprit sa route, porteur de ses intentions et de ses secrets. John avait posé ses limites, mais il savait : le jeu n’était pas terminé. Et Marc, invisible et calme, avait déjà commencé à calculer sa prochaine approche, toujours fidèle à lui-même, toujours ambigu.

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