La maison dormait, mais ni John ni Sophie ne trouvaient le sommeil.
Lui, enfermé dans son sanctuaire.
Elle, assise seule dans le salon.
Leurs pensées se croisaient, comme deux voix muettes séparées par les murs.

Sophie : Si tu choisis Marc, tu nous perdras, moi et Clara.

John : Mais Marc ne me lâchera pas. Il peut aller plus loin que tu ne l’imagines… Que penserait Clara de son père si elle découvrait mon secret ?

Sophie : Clara n’a pas besoin d’un père parfait, John. Elle a besoin d’un père présent. Mais si tu restes sous l’emprise de Marc, elle te perdra quand même.

John : Tu ne comprends pas. Marc est là depuis toujours, comme une ombre… Il m’a pris quand j’étais faible. Avec lui, c’est comme si j’avais encore une place, même tordue.

Sophie : Une place ? Ce n’est pas une place, c’est une prison. Moi je t’aime sans condition, sans piège. Pourquoi c’est son mot “je t’aime” qui compte plus que le mien ?

John : Parce que son amour est une arme… et je suis fatigué de lutter. Toi, ton amour est vrai, mais je ne sais pas si je le mérite encore.

Sophie : Alors choisis. Mais sache que si tu choisis Marc, tu me perds, et Clara avec moi. Nous ne vivrons pas dans son ombre.

John : Et si je n’étais capable de choisir ni toi, ni lui ? Si je finissais seul ?

Sophie : Alors ce sera ton naufrage, John. Mais moi, je n’abandonnerai pas sans me battre. Tu es mon mari. Tu es le père de Clara.

John : Et pourtant… je sens que je suis déjà en train de vous perdre.

Le silence pesa dans la maison.
Deux voix, deux mondes, un même combat.

La nuit s’étira, sans qu’aucune réponse ne vienne, seulement l’écho d’un choix impossible.