Le petit rébellion
John avait même abandonné son rituel de « bonjour ». Les semaines d’absence et d’évitement avaient effacé cette routine qui autrefois semblait minimale, mais désormais lourde de culpabilité.
Dans la maison de Marc son nouveau sanctuaire, la tension accumulée éclatait enfin. Il s’abandonna totalement à Marc, comme il l’avait toujours redouté mais secrètement désiré : « C’est ce que je mérite… la soumission totale… » murmura-t-il en se laissant guider. Chaque geste de Marc, chaque parole, venait confirmer la puissance qu’il exerçait sur lui, et pourtant, une part de John brûlait de rage.
Le petit garçon qu’il avait été, celui qui avait été blessé, humilié, trahi par ses propres faiblesses, se manifesta violemment. Une colère sourde, contenue depuis des mois, éclata dans son esprit : « Non… je ne peux pas disparaître comme ça… pas encore… ».
Cette rage, cette rébellion interne, fit naître en lui une ultime tentative de survie. Malgré l’emprise de Marc, malgré la peur de la punition, une pensée s’imposa : retourner vers la psychologue, affronter ses choix et chercher un point d’ancrage réel.
Il se releva lentement, le corps encore marqué par la soumission mais l’esprit vibrant de cette décision clandestine. Pour Marc, c’était une partie de contrôle, un jeu silencieux, mais pour John, c’était une ligne fragile entre la survie et la perdition, un dernier souffle de liberté qu’il n’avait pas encore accepté de perdre.

Annotations
Versions