PROLOGUE — La nuit où le ciel s’est tu

Une minute de lecture

Le vent portait l’odeur du fer et du feu. Les arbres gémissaient, tordus sous le poids du silence.

Astrée courait, pieds nus sur la terre humide, sans savoir si elle fuyait… ou si elle revenait. Ses pas soulevaient des éclats de cendres, comme si le sol lui-même se souvenait d’avoir brûlé.

Le monde autour d’elle n’était plus qu’une cicatrice rouge, zébrée d’éclairs.

Et dans cette déchirure, il l’attendait.

Immobile.

Son visage à demi caché par la brume.

Quand leurs regards se croisèrent, quelque chose en elle céda. Un souvenir ou peut-être une promesse. Il n’avait pas d’ombre, mais sa présence obscurcissait tout.

— Tu es revenue, souffla-t-il.

Sa voix vibra dans l’air, comme si le vent lui obéissait.

Astrée recula d’un pas.

— Qui es-tu ?

— Celui que tu as condamné à la nuit. Celui que tu aimais avant d’oublier.

Le tonnerre éclata, et le sol trembla sous leurs pieds.

Des silhouettes se tordaient dans la brume — certaines pleuraient, d’autres riaient, folles.

Astrée sentit ses veines brûler.

Des symboles se traçaient seuls sur sa peau, lumineux, anciens, vivants.

— Tu ne te souviens pas encore, murmura-t-il, approchant son visage du sien. Mais moi, je n’ai jamais cessé de t’attendre.

Il posa sa main sur son cœur. Un cri jaillit d’elle — pas de peur, mais de reconnaissance.

Et avant que tout disparaisse, elle entendit ces mots, gravés dans sa chair :

   « Quand tu renaîtras, je reviendrai. »

Puis le monde s’effondra.

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