Chapitre 34 - Toujours là pour toi

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Je m’apprête à rentrer chez moi mais Matéo ne me retient pas le bras. Sa mère continue le chemin vers sa maison et nous sommes seuls dans le jardin de mon homme. Je m’assois près de lui sur les marches de la terrasse sans un mot. Le silence nous embrasse et je ne veux pas briser la paix ambiante.

Sans que je ne m’y attende, mon amoureux se couvre le visage à l’aide de ses mains et commence à sangloter. Immédiatement, je prends Matéo dans mes bras pour qu’il pleure en silence. C’est la première fois que je le vois aussi malheureux. D’habitude, il se montre si fort sans jamais faire part de ses faiblesses.

Je pense que chaque personne possède des souffrances intérieures et que celles de Matéo portent le nom de son père. Je ne savais pas à quel point il était affecté par sa relation avec son géniteur. Je suis vraiment triste pour lui car ses choix n’ont pas été faciles et ont contribué à la destruction de sa famille.

Après quelques minutes à pleurer contre moi, mon homme finit par sécher ses larmes à l’aide de ses doigts. Je ne dis rien car je ne veux pas le forcer à expliquer ce comportement inhabituel.

- Tu es la seule devant qui je peux pleurer, commence-t-il d’une voix éteinte sans s’éloigner de mon corps.

- Je serais toujours là pour toi, je murmure en lui caressant les cheveux.

- Je ne te mérite pas du tout Tina, continue Matéo. J’ai été méchant tout à l’heure mais ça me rendait fou que mon père continue à mener ses affaires louches.

- Ne t’inquiète pas pour moi, je le rassure en poursuivant mes caresses. Ta relation avec ton père est très compliquée, je ne t’en veux pas d’avoir eu un comportement explosif.

- Tu es vraiment la meilleure, susurre-t-il. Je t’aime Valentina.

À ces mots, son regard croise enfin le mien après une éternité. Je vois dans ses yeux toute la sincérité de sa déclaration. Je suis tellement heureuse d’être l’élue de son cœur à qui il donne une interminable confiance.

Matéo m’embrasse tendrement sur la bouche comme pour sceller notre amour éternel. Son baiser est doux et sans aspects sauvages. Je profite de ce moment pour passer mes doigts afin d’essuyer une dernière larme.

- Tu ferais mieux d’aller te coucher, je conseille à mon homme. Demain est un autre jour, tu as besoin de te reposer et calmer ta rage envers cet homme. Tu ne peux pas contrôler ses erreurs alors lâche prise.

- Tu as raison, mais j’aimerais que tu restes avec moi, me supplie-t-il les yeux brillants, démontrant qu’il a pleuré.

Face à autant d’insistance et de vulnérabilité, je ne peux que céder à sa demande. Je prends la main qu’il me tend puis je le suis à pas de loup à travers la maison plongée dans le noir. Mon homme me prête l’un de ses t-shirts tandis qu’il se pose dans son lit en boxeur. Il prend soin de se coller contre moi comme si ma présence pouvait le protéger des cauchemars.

***

En ce dimanche matin, je me réveille tendrement dans les bras de mon amant. J’ouvre délicatement les yeux puis je me détourne pour embrasser Matéo qui est toujours en train de dormir.

- Il serait temps de se lever marmotte, il est assez tard, je lui rappelle en riant.

Mon amoureux grogne puis se retourne en collant le coussin sur sa tête. Je me lève pour revêtir ma tenue de la veille. Il faudra que je passe me laver et me changer dès mon retour chez moi.

- Tu as bien dormi ? je lui demande.

- J’ai réussi à oublier le mal qui m’animait hier, avoue-t-il. Finalement, la nuit a été bonne et je me sens plus serein.

- Il faudrait que je rentre à la maison. Mes parents ont peut-être des nouvelles concernant le procès, j’explique en me dirigeant vers la porte.

- Je viens avec toi, s’impose Matéo en se jetant avant moi sur la porte.

Il a revêtu en moins de deux ses vêtements et a été plus rapide que moi sur la poignée de porte.

- Tu ne pensais pas me faire faux bon maintenant, réplique-t-il avant de me donner un léger baiser sur les lèvres.

- C’est vrai, on ne se voit pas souvent et il me faut traverser toute la France pour espérer passer du temps avec toi, j’ironise en le poussant hors de sa chambre.

Je suis heureuse que Matéo se sente mieux aujourd’hui et qu’il partage avec moi sa bonne humeur. Nous traversons les jardins puis nous sommes en moins d’une minute dans le hall de ma maison. Mon père apparaît au quart de tour dès qu’il nous voit arriver.

- Te voilà enfin ! s’exclame mon père. J’ai l’impression que tu es partie durant une éternité.

- Il y a un problème ? je demande en laissant retomber ma joie.

- Je suppose que si tu me demandes ça, c’est que tu n’as pas regardé ton téléphone, soupire-t-il.

- Désolé, soirée assez étrange, je me justifie. Je vous raconterai plus tard.

Mon père n’a pas le temps de me renseigner sur son message car je vois mon oncle descendre les escaliers.

- Oncle Simon ! je m’écris surprise.

- Ah Tina, ça fait une éternité que je ne t’ai pas vu, se réjouit-il en venant me serrer contre lui.

Mon homme ne semble pas à l’aise devant cet invité imprévu.

- Tu dois être Matéo, affirme mon oncle en lui serrant la main.

- Je voulais te prévenir que Simon allait venir à la dernière minute, explique mon géniteur. Je ne l’ai su qu’après ton départ au restaurant.

- Que fais-tu ici mon oncle ? je demande par curiosité. Tu ne viens jamais à Toulouse.

- J’ai une affaire urgente à régler, répond-il simplement. Je remercie ton père de m’avoir accueilli tard dans la nuit mais je dois maintenant partir. Je reviendrais probablement dans peu de temps.

Il s’approche de nous pendant que mon père range quelque chose dans un tiroir.

- J’espère que le Gotha Club vous a plu les jeunes, chuchote-t-il avant de nous faire un clin d’œil.

Sur ses mots, il s’attarde quelques minutes avec mon père puis quitte les lieux. Ma mère se montre et vient me saluer.

- Il s’est passé quelque chose hier soir, j’annonce puisque ma famille est rassemblée.

- Je sais, Alma m’a expliqué ce matin, avoue ma mère. Le comportement de ton père Matéo me révolte, je n’approuve pas du tout ses actes.

- C’est du passé, il n’est plus rien pour moi non plus, intervient mon amoureux sans laisser transparaitre ses émotions.

- Je dois vous dire, j’ai eu de nouvelles concernant Alexandre, admet mon père d’un ton grave.

Mon géniteur nous indique de prendre place sur le canapé pour discuter avec plus d’aisance.

- Et alors ? C’est si grave que ça ? je m’inquiète.

- Le procès aura lieu dans moins de deux semaines, la date exacte sera fixée d’ici peu, explique-t-il. Je garde contact avec ceux qui côtoient encore les Damas.

- Le temps passe très vite, je n’avais pas vu que le mois d’aout avait déjà commencé, je me confie.

- Le temps passe vite quand on est en vacances, s’exclame ma mère sur le ton de la plaisanterie.

- Je vais bientôt commencer à travailler au bar, nous informe Matéo.

Tout le monde va bientôt être occupé dans le travail mais personne ne loupera ce fameux procès. Ma mère en profite pour me dire que je devrais me rendre à nouveau au poste de police dans la semaine pour régler quelques détails.

- Ne nous prenons pas la tête avec ça. Il est important que ce procès ne prenne pas trop de place dans nos vies, énonce mon père. Je propose donc que nous faisons une partie de jeu de société.

- C’est une excellente idée, approuve ma mère. Nous n’avons rien à faire le dimanche et faire une activité tous ensemble est une bonne idée de détente. Je vais appeler ta mère Matéo pour lui proposer de se joindre à nous.

Et c’est sur cette lancée, que nous passons l’après midi à jouer à divers jeux assez amusants. La bonne humeur est présente dans la pièce mais je sens mon homme tendu et peu bavard depuis la visite de mon oncle. Je ne comprends vraiment pas ce qui lui arrive. Je croyais que tout allait bien après avoir passé la nuit avec moi.

Je préfère ne rien dire et lui proposer de manger une pizza devant un film le soir même. Nous sortons pour aller chercher notre festin au coin de la rue. Je remarque alors que la voiture noire qui se trouvais près de la pizzeria est maintenant garée à quelques mètres de notre maison.

- Tu vas dire que je suis parano mais j’ai l’impression que cette voiture nous suit, j’avoue à Matéo.

- Non, je ne crois pas, il y a beaucoup de voiture de ce genre dans le quartier, répond-t-il du tac au tac.

Mon homme regarde avec insistance la voiture puis se détourne pour ouvrir le portail d’une main. Nous passons la soirée seuls dans ma chambre et à mon grand plaisir, Matéo semble avoir retrouver sa bonne humeur.

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