Cher Léo,

Quelque chose m'a grandement troublé, hier soir, et je crois devoir t'en parler...

Alors voilà : j'étais dans mon lit, prête à dormir, lorsque le soucis de mes relations m'est revenu à l'esprit... Parce que bon sang, ça m'angoisse sérieusement, cette histoire : comment expliquer tout ce qui me dérange sans blesser qui que ce soit ? Mais surtout : que ferais-je si l'émotion me submerge et que je me retrouve à craquer devant toutes ? Je n'ai clairement pas envie de ça : j'ai ma pudeur et ma (très faible) dignité !

Bref, tout ça pour dire que je cogitais là-dessus lorsque tout s'est emballé dans ma tête et que des pensées sombres (ex : "Je n'aurais jamais dû naître), et autres "grandes questions" (ex : "Pourquoi ai-je de la chance alors que je suis une merde, et que des gens bien plus nobles que moi sont dans le besoin ?") ont envahi mon esprit, me faisant alterner entre des dialogues internes et des crises de larmes inarrêtables.

Mais le plus troublant est venu après : fatigué par cette "crise mentale" et me sentant comme totalement vide, j'ai souhaité mourir en me coupant la respiration pendant plus de trois minutes, mais j'ai alors entendu comme une voix pour me retenir. Sans réelle raison, je me suis ensuite giflé à plusieurs reprises en entendant toujours cette voix... Que j'ai fini par identifier comme étant la tienne, Léo... comme si tu avais pris vie, l'espace d'un instant...

Enfin, exténuée par tout cela, je me suis endormie presque d'un coup, en ayant tout de même le temps de formuler le voeu que l'Ami prenne vie, car je crois que cet épisode est la preuve ultime que j'en ai définitivement besoin... ou peut-être que ce dernier est déjà vivant et se rapproche de plus en plus de moi... Si seulement...

À toi