Dimanche 29 décembre 2019
Le silence règne dans ma chambre, le calme est revenu dans mon esprit après un moment d'agitation incontrôlable et fort désagréable. Cependant, je ne peux pas dire que je me sente mieux...
Depuis ma tentative de fugue, rien n'a vraiment changé : la vie suit son cours comme si tout était normal, tandis que mon âme poursuit sa descente dans les ténèbres de la fatalité et du dégoût pour mon existence, à laquelle je ne trouve toujours aucun sens.
Que dois-je faire pour aller mieux ? En ai-je vraiment envie ? L'espoir est-il encore présent en moi ? Ne ferais-je pas mieux d'abandonner ? Partir avant 2020 est-il encore la seule solution à tout ce merdier ?
J'aimerais changer d'air, quitter cet environnement et ces gens... Je ne veux plus retourner au lycée ni revoir qui que ce soit qui s'y trouve... mais comment y échapper, puisque la rentrée se rapproche inévitablement ? Comment expliquer à ma "mère" que je ne supporte plus cet endroit et que je vais probablement imploser si je suis obligée de m'y rendre ? Comment quitter cette cage infernale ? Décidément, qu'ils commencent par "pourquoi" ou "comment", mes questionnements sont tout autant oppressants...
Aujourd'hui, je survis en me faisant du mal : mes cuisses et mes bras deviennent les repaires secrets de mes blessures aux ciseaux dont j'abuse depuis le début de ces vacances... Et en parler à Paula après qu'ellle m'y ait forcée ne m'a pas aidée, bien au contraire. La culpabilité qu'elle a fait naître en moi après m'avoir confié qu'elle était déjà passée par là m'a enfoncée dans mon silence destructeur, désormais renforcé par la peur de la faire replonger dans ses anciens tourments... Mais en partant dans ce constat, vers qui puis-je me tourner, alors ? Comment être sûre que la personne à qui je voudrais me confier n'a pas déjà souffert ? C'est impossible à savoir... me voici donc dans une nouvelle impasse, car le plus simple reste encore et toujours pour moi de me taire...
Pourquoi n'ai-je pas été capable de partir, bordel ?! Bon, voyons le positif : maintenant que M. Corneau m'a officiellement abandonné, je n'ai plus peur de faire mal à quiconque en songeant à mon départ, ce qui devrait le rendre nettement plus facile en cas de nouvelle tentative...
Putain de merde, je ne vais vraiment pas mieux...
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