TW : automutilation

Je ne me comprendrai décidément jamais...

J'aime écrire, je dirais même que j'adore cela, et voilà pourtant plus d'un mois que je n'ai pas écrit dans ce journal quelque chose qui en vaille la peine... Des mois que je recopie mes cours uniquement sur ordinateur, alors qu'une rédaction à la main m'occuperait longtemps et m'éviterait ainsi d'abuser des écrans comme je le fais actuellement...

Je ne comprends pas où j'en suis dans ma "dépression" : il y a quelques jours, j'eus l'impression d'en être sortie, et voilà qu'avant-hier, mes lignes ont refait leurs apparition alors que je tournais en rond dans ma chambre en ressassant des pensées vides du moindre contentement mais bien trop pleines de découragement...

Je ne comprends pas mon rapport aux bruits : j'ai constamment mes écouteurs sur moi, quelque soit mon activité, et je ressens comme un malaise quand je les retire... mais à côté de cela, j'éprouve des sortes de "pulsions d'aggressivité" en entendant le volume sonore des voix de mes demi-frères, et particulièrement lorsque l'un d'eux se met à jouer de la batterie...

Je ne comprends pas les rêves que je fais ces derniers temps : il y a peu, j'ai connu la bien étrange sensation de faire un cauchemar, de me réveiller puis de replonger dedans pour me re-réveiller et comprendre que le premier appartenait en fait encore au rêve... Et cette nuit, j'ai vu le nouveau compagnon de ma mère m'adresser des propos des plus blessants avec une attitude que j'attribuerais d'ordinaire à mes demi-frères, suivi d'un autre songe où je voyais M. Corneau de dos... oui, encore lui...

La seule chose que je pense avoir compris ces derniers jours le concerne justement : je parlais d'amour ou d'impression d'avoir un grand frère, mais je crois finalement que la vérité est bien moins tendancieuse que cela. C'est tout simplement la personne idéale avec qui je puisse débattre en raison de son âge, je m'explique : une personne de ma génération aurait du mal à m'apporter des réponses aux questions que je me pose, parce qu'elle n'y réfléchit pas forcément (la jeunesse cherche avant tout à distraire son esprit), tandis qu'une personne d'un âge "adulte" (celui de ma mère, par exemple) aurait un avis très (voire trop) tranché sur les choses pour vouloir se remettre en question.

L'avantage de M. Corneau, c'est qu'il se situe pile entre les deux : il a plus de vécu que moi (donc plus d'avis et de recul sur les choses), mais ces avis ne sont pas encore suffisamment ancrés en lui pour l'empêcher de les remettre en cause, et donc de s'ouvrir à de nouvelles réflexions sur lesquelles le débat est encore possible.

Je confirme : c'est bien la seule chose que j'ai compris ces derniers jours, parce qu'une dernière zone d'ombre a émergée en moi, et elle concerne mon rapport à l'art, et surtout à une possible vie d'artiste... Mais si je détaille cela aujourd'hui, je risque de déprimer pour de bon, alors je le ferai une autre fois... peut-être, si j'en ai la foi...