Ibola

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 Le soleil est à son zénith. Il fait beau, aucun nuage à l'horizon. Cela ne me réjouit pas, pas le moins du monde. Pas de nuage, c'est pas de pluie. Pas de pluie, c'est pas d'eau pour les plantations.

 Ici, la pluie, c'est vital. Sans pluie, nous sommes obligés d'acheter de la nourriture aux contients voisins. Tous mes voisins eux, seraient ravis d'avoir de la nourriture de chez eux, tout est mieux : le goût, la quantité et même l'esthétique. Moi, je refuse de montrer ma faiblesse à qui que ce soit. Je ne suis pas faible, je suis et resterai une dame puissante. On m'a déjà surnomé Ibola la grande. Dans mon village d'Afrique, je suis la doyenne. C'est moi qui m'occupe des petits ou des gros problèmes, qui gèrent toutes sortes de choses.

 Les bêtes ont faim, nous aussi. J'ai vécu ici depuis bien plus longtemps que toutes autres personnes ici et même ailleurs dans le continent. Je suis la doyenne de ce continent. Tous ici me connaissent et je connais tous ici. Mon travail, c'est de m'occuper des nourrir des bêtes, de préparer les offrandes et de parler avec les ambassadeurs des autres continents.

 En ce moment, nous avons énormément de personnes passent par ce contient. D'après eux, une sécheresse ardente arriveraient dans très peu de temps. Par contre, aucun d'eux ne peut me dire la cause de ce malheureux incident. Comme s'ils savaient quelque chose sur ce qu'il pourrait se passer dans notre pays ! Depuis tous le temps que j'ai été ici, leurs prédictions n'ont presque jamais visées juste. Je pense que toutes cela n'est que mensonges et des essais de présuader les autres de leur puissance. Je les déteste. En plus, ce soir, je dois m'entretenir avec l'un d'entre eux. Ils vont encore me parler de cette fameuse sécheresse.

 Certaines de mes vaches sont de plus en plus faibles. Elles manquent autant d'eau que de nourriture. Si seulement mes dieux pourraient y faire quelque chose. Pourtant ils ne se rabaissent pas à de tels mortels comme nous sans que ceux-ci aient attirés leur attention. C'est pour cela que je prépare les offrandes. Mais, sans mes vaches, nous ne pouvons pas vivre. Nous ne pouvons donc plus les sacrifier. Nous devons sortir de cette situation seuls. Tout ce que nous avons à faire, c'est espérer très fort et prier. Nous n'avons aucune emprise sur notre destinée. Si une personne venait à mourir, nous ne pouvions rien y faire. Si je suis devenue tel que je le suis aujourd'hui, c'est que c'était écrit quelque part là haut.

 J'abandonne mes bêtes à leur peu de nourriture, et commence à me diriger vers les cultures. Nous sommes beaucoup dans cette tribu. Plus on est, plus on a de bouches à nourrire. Moins on est, plus de travail il y a. Des gamins courent devant moi. Leurs pieds nus s'entrechoquent avec la terre sèche et dure. On voyait leur peau sombres à travers le peu de vêtements qu'ils avaient. Leurs visages, recouvèrent de boue, montrait un rayonnant sourire. Ces sourires là, on n'en voit que trop. Plus il y a de sourires, plus de personnes ne se soucient pas de la faim. Je n'aime pas les enfants. Ce sont les êtres les moins productifs et ils consomment le plus.

 J'arrive enfin aux cultures. Trois personnes travaillent durement sur ces petits carrés de terre qui nous maintiennent en vie. Le plus proche m'interpelle gravement. Il n'a que la peau sur les os. C'est l'un des cultiveurs les plus dévoués, mais son état de santé m'inquiète. J'engage la conversation.

"- Comment ça se passe ?

- Le manque de pluie nous empêche d'être à notre niveau optimal, mais ça devrait être assez pour nourrir la tribu pendant quelques jours le temps que la pluie revienne.

- Je parle de toi. Tu devrais prendre un peu de repos. Je préfère t'avoir vivant et en bonne santé que mort.

- Je... Tout va bien se passer. La tribu a besoin de moi.

- Très bien, mais dès que ça va plus très bien, tu t'arrêtes.

- Compris Ibola."

 J'en ai vécu des moments tel que celui-ci. Chaque travailleur dévoué se pousse au maximum. Il n'en est qu'un parmis tant d'autres.

 Un autre cultiveur me rappelle mon rendez vous avec un ambassadeur venant d'Europe. Je ne veux pas y aller. Je les détestent tous avec leur air supérieur, mais mes responsabilités m'obligent à aller les voir.

 D'après eux, ce serait un dénit que je créer autour de moi. Ce que ça veut dire ? Apparament, je créer un cocon pour me proteger de la vérité et je vis dedans. Je pense qu'ils se trompent de personne. De tous, je suis celle qui affronte plus la vérité. J'ai bravé des tempêtes et des sécheresses, rien ne m'a arrêté. Qu'ils me laissent tranquille avec leur psycologie.

 Le trajet me prend au moins quinze minutes. Ici, aucun autre moyen de transports exepté nos pieds. J'ai déjà vu certains engins volant que des étrangers utilisaient pour parvenir ici. Ils dégagent une aura des plus sombres. Je ne rentrerais jamais dans l'une de ces machines maléfiques, même si cela est une question de vie ou de mort. Ce serait un acte de faiblesse et de résignation. Jamais mes dieux ne le me pardonneraient et je ne me le pardonnerais.

 Je me rends compte que mes pieds ont plus mal que d'habitude. Pourtant, je me suis habitué à cette sensation. Comment ce fait-il que je ne puisse noyer cette pensée. Quelque chose dans l'air à changé. Tout est plus lourd, tout est plus chaud. Tout est plus sec.

 J'aperçois un de ces engins démoniaques posé au sol. Deux hommes eux, m'attendant, d'après leur posture, depuis plusieurs minutes déjà. Je les aborde pour le moins du monde désolée de mon retard. Un petit filet de poussière s'est déposé sur leurs vêtements chics. Ils sont venus parler d'argent, ça crève les yeux. D'un ton nonchalant, j'engage la conversation inévitable dans.

"- Vous êtes venus pour une raison, j'vous en pris

- Vous êtes en retard madame, réponds le premier avec un accent flagrant.

- Fais moi "l'honneur" de m'éparger tes titres futiles. Vas directement au but, dis-je avec un brin d'agacement.

- Vous et votre... il hésite, tribu êtes en danger. Vo-

- Me parlez-vous de votre sécheresse chimérique ? Je ne crains que vos manipulations ne marchent pas sur moi.

- C'est très sérieux madame. Dans moins de deux semaines, vous serez submergé par un pic de chaleur extrême et, d'après nos calculs, aucun de vous ne survivra. Vous devez venir avec nous, reprit le deuxième.

- C'est ça ! Pour abandonner nos terres occuppée par mes semblables depuis des milénaires. Nos dieux ne pourront traverser vos terres pleines de vagues sombres."

 Ils me regardent avec un air ahuri, comme s'ils ne comprenaient pas ce que je disais. J'abandonne. De tel personnes ne devraient pas exister, et encore moins être à la tête de ce monde. Je leur lance un regard noir qui conclu la conversation pour de bon. Je sais qu'ils sont déçu d'avoir fait quelques heures de voyage juste pour tenter de me parler et de me convaincre, en vain. Tout ce qu'il vont faire mainenant, c'est de rentrer chez eux et de dire aux autres qu'ils ont échoué. Rien que cette pensée m'arrache un sourire aux lèvres.

 Ils se concertèrent pendant quelques minutes en leur langue maternelle. Je restai là à les regader pour m'assurer qu'ils partent et nous laissent tranquille. Finalement, au bout d'un débat qui m'a semblé interessant si je pouvais le comprendre, ils me saluent et rentre dans leur véhicule.

 J'entends le premier homme soupirer et enclencher le moteur. Les hélices commencent doucement à tourner et produisent une petite tornade dans les air. Mes cheveux se font bercer par le vent. Et enfin, la machine quitte le sol et disparait au loin, hors de ma vue.

 Si seulement j'avais mis mon orgueil de côté et avait accepter leur aide. Mais je ne savais pas ce qui allait m'arriver.

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