Infection

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 Mon réveil affiche 7h30. Je dois me préparer pour affronter cette journée. Je m'habille, descends, prends quelques cookies, et sors. Mon bus, toujours en retard, dois sûrement faire le tour du quartier. Je scrolle un peu sur mon téléphone en attendant.

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La centrale de notre ville émet un gaz possiblement toxique, pour certaines personnes. Lien de Podcast

ci-dessous.

 Je clique sur l'adresse du podcast, et une personne à la voix grave commence à parler. Mon bus arrive "désastre pour l'écosystème". La porte s'ouvre et j'entre dans le véhicule, "perte d'énergie". Je trouve une place où personne n'est assis et la prends "quelques blessés graves". Le bus me porte pour vers mon lieu de torture, "10 morts". Et soudain, un flot de paroles ininterrompu perce mes oreilles. "Une catastrophe pour tous !" "Zone dangereuses" "Une ville sous un voile de gaz toxic", "refus par les posseceurs de la centrale de tous dédomagement","Un dangers de mort plane sur nous".

 Trop concentrée sur ces paroles graves, je failli louper mon arrêt. Je descends, toujours un peu sonné par ce début de matinée pour le moins remplit de mauvais présentiments. La voix grave s'adresse encore à moi lorsque je passe le portail de mon établissement. Elle me déconcentre constament lorsque le peu personne qui tolèrent ma présence, tentent de socialiser avec moi.

Je marche tel un robot qui n'a qu'un seul et unique but : marcher vers sa prochaine classe.

 C'est de justesse que j'évite toutes les gens tout autour de moi, qui se perdent encore dans les couloirs en milieu d'année. Je passe le porche de la porte sans même y penser, et devoir enlever le casque de mes oreilles, pris le même effort que s'il fallait m'enlever un bras.

 Mme Rosemarie, notre professeure n'est pas encore là. La classe en profite. Avions en papier et stylos volants se balandent dans la classe. L'âge de tous ici a été oublié. Ne reste que l'amusement et le chaos. Le cris "ELLE ARRIVE !" résonna comme un appel de guerre. Soudain un silence sage et brutal se fit pendant l'espace d'une seconde, puis, un brouhaha reprit, nettement moins fort que le dernier. Notre pauvre professeure qui n'a aucune idée de ce qui se passait deux secondes auparavant, passait la porte en hatelant.

 Mme. Rosemarie, commence directement à parler, mais, comme à son habitude, elle ne se fait écouter que d'elle même. Elle n'a pas une grande voix, et très peu de confiance en soi cette dame. J'aurais aimé pouvoir l'aider, car, elle est un de mes "futurs possibles", mais, elle s'est accoutumé à se venger sur nous par quelques devoirs bien au dessus de notre niveau.

 Seulement, cette fois, un mot retient mon attention. Toxique. Le brouhaha ne s'arrête pas et je ne peux entendre la suite de sa phrase. Tout à coup, elle cria plus fort que je ne l'ai jamais entendu. Ce dois être la première fois que je la vois crier. Ses couinnements aigus, aussi fort qu'ils peuvent être, sont incompréhensibles. C'est comme si elle voulait passer un message le plus vite possible avant qu'il ne soit trop tard. Une grande partie de la foule s'était tut, alerté par la voix affolée de Mme. Rosemarie.

 Elle reprit son souffle, car, avec tout cela, elle en avait oublié son corps qui appelait à l'aide. Elle avait traversé la ville pour arriver à l'heure ici. Enfin, tout est relatif. Elle était sortie de la réunion d'urgence, qui se situait à la mairie, avait travesé à la rue et passé le portail de fer de son lieu de travail. Elle avait pris l'habitude de toujours se déplacer en voiture, qu'elle en oubliait la marche que chaque étudiant non doté de voiture doit effectuer chaques jours.

 La réunion en question portait sur la centrale fraichement toxique et dangereuse. Les consignes étaient de rassembler les élèves, et les habitants dans un grand bâtiment pour éviter le nuage de gaz porté par le vent. Toute l'intérieur de la ville serait répartie dans plusieurs gymnases baricader de sorte à ce qu'aucune molécule d'air ne rentre.

Toujours épuisé de la course, elle nous dis :

"Huff... La centrale- Huff... Gaz- Huff... Ville- Huff.. Gymnase- Huff. Il est toxique-"

 Ce fut les derniers mots qu'elles prononça avant de s'évanouir sur son bureau, ses forces éparpillés dans la rue de la mairie.

 C'est la panique en classe. Trois personnes aident à supporter la professeure, d'autres sont allés chercher de l'aide et le reste crie, sors, rentre et panique. Je reste là, planté à ma place. Les informations se mettent en place.

La centrale dont tous parlent, fuite un gaz mortel. Notre ville est conscerné et il faut se réfugier dans le gymnase. Le seul problème, c'est que toutes les personnes de la ville travaillent, sont gardés par des gens du voisinage ou sont à la maison de retraite. Tous, sont à l'intérieur même de la ville. Tous sauf mon grand-père.

 Ce constat transpèrce mon esprit tel une lame à travers la peau. Mon grand-père a toujours voulu caché son existance du reste du monde. Il me disait souvent que si les gens ne soupsonnent pas ta présence, ils ne viendront pas t'embêter. J'ai suivi ce conseil plus d'une fois dans la vie. La plupart du temps, cela nous était utile. Pas besoin de participer à la fête des voisins. Pas besoin de sortir et être poli pour ne pas avoir de réputation mauvaise. Pas besoin de sortir. Pas besoinde contact.

 Plus besoin de penser, je sors en panique de la salle de classe, lance mon sac à dos qui ne ferais que me ralentir et commence à courir sur la route où toutes les voitures étaient absentes. Tout en courant, je prends mon téléphone et clic sur le seul numéro se trouvant dans mes appels d'urgence.

Répondeur. J'aurais dû m'en douter. Je garde sa boite vocale en ligne et mon téléphone dans mes mains. Je cris sans m'en rendre compte un message désepéré.

"Papy ! Il faut que tu sortes ! Hff.. Le plus vite pos-sible. C'est toxique ! Tu-"

 Sortir. Le sortir fut le mot qui sorti le plus de ma bouche durant ces trois minutes trente de message vocal. Sortir le mettre en sécurité avec les autorités. Sortir pour ne pas mourir.

 Je trébuche sur le trottoir et mon téléphone tombe. Mes chaussures dérapent sur le sol et je m'arrête brutalement. Je me penche et attrape le malheureux, tombé face écran. Une énorme fissure s'est dessiné sur l'écran numérique. Je presse le bouton de démarrage. Rien. L'écran noir persiste. Cet appareil est officiellement hors service. Je garde mon ancien téléphone dans ma main, frustré de d'avoir détruit le seul moyen de communication avec la seule personne m'étant chère. Pas grave, je fais avec.

 L'adrénaline monte en moi. Je ne sens plus rien, seul la pulsion de mon coeur et du sang sur mes tempes se fait entendre par mes oreilles. Le vide se fait en moi. Le monde disparait. Je suis un robot qui, pour seule mission est de courir le plus vite possible. Plus vite. Toujours. Si mes jambes fatiguent, je ne le sens pas. Je peux bien m'effondrer de fatigue, il est possible que mon esprit ne le remarque pas.

Dernière ligne droite. Des champs de fleurs jaunes et vertes. Un panneau, indiquant le nom de mon village en grosses lettres blanches.

Dernière virage. Le seul lampadaire du coin est allumé malgré le soleil brillant. Une voiture garé ici. Elle semble abandonnée avec son capot cabossé et les roues boueuses.

Ma destination apparaît.

La maison est en face de moi. Derrière ce bâtiment qui m'a hébergé tout le long de ma vie, je vois un nuage de fumée colossale de couleur rose. Il charge. Il charge vers moi, vers ma maison, vers ma vie. Il charge, et moi je continue de courir droit vers lui.

Je m'arrête quelques secondes pour reprendre mon souffle et comprendre à quel point ma vie est en danger.

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