Rêverie fantasmatique

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N'était-ce pas aberrant de voir cet éléphant traverser ma chambre sur le dos d'un papillon bleu ? Où est le rêve ? Où est la réalité ?

Est-ce que l'espace infime entre le rêve et la réalité est le même entre la vie et la mort ?

Quoiqu'il en soit, j'étais à ça et là de me rendormir. Mais ce mec magnifique dans mon lit m'en a empêchée. Ses cheveux noirs mi-longs s'échouaient comme des vagues sur l'oreiller. Sa respiration calme me montra qu'il ne serait certainement pas prêt à recommencer, ce pourquoi nous étions là... Pourtant j'en mourrais d'envie... Néanmoins, ce serait mal de l'éveiller alors qu'il a besoin de se reposer...

J'ai donc décidé de me laisser aller à la rêverie, en fixant ce plafond blanc aux boiseries couleur miel.

Je pensais au fonctionnement du monde, de la Terre, de Nous, qui que nous soyons. Des drôles de délires qui peuvent nous prendre tout à coup tout autant que du sérieux qui s'installent quand nous nous concentrons. Tout ceci n'avait ni queue ni tête, cependant, n'était-ce pas toujours le cas de mes pensées et réflexions ? Le fil n'était toujours pas parfaitement droit. Il y avait beaucoup de sinuosités et de nœuds.

Quand je me trouve dans cet état, le temps passe à une vitesse vertigineuse...

Je me suis remémorée en suite, les seules fois où j'ai eu la chance d'intéresser des hommes très attirants, sans pour autant qu'il ne se passe rien de plus.

De simples phrases, qui vous touchent, vous flattent certes l'ego, mais vous font du bien...

Il y a eut cet espagnol, rencontré lors d'une soirée chez une amie, espagnole aussi. Il m'a prise dans ses bras avant que je ne parte, a desserré l'étreinte en gardant ses mains sur mes épaules et avec un sourire plein de charme, il m'a dit « Bonne soirée ma belle, je suis heureux de t'avoir rencontrée et j'espère te revoir ». Il y a eut ce barman belge, qui m'a offert un verre d'une excellente bière - ce qui m'arrivait pour la première fois – avec lequel j'ai sympathisé. Puis il a voulu m'en offrir plusieurs autres, et ne sentant pas la situation très propice, j'ai préféré décliner et partir. Pour autant, cela m'avait beaucoup touchée.

Pour finir, et celui avec lequel il s'est passé beaucoup plus de choses... Ce magnifique japonais... Je n'aurais jamais cru lui plaire. Il paraissait tellement intouchable... Nous étions dans le même train à Kyoto. Nous nous sommes regardés longtemps avec timidité. L'heureux hasard a fait que nous sommes descendus au même arrêt.

J'avais pour habitude le soir de manger un bol de Ramen dans un petit restaurant du coin avant de rentrer. Lui aussi visiblement, puisque ce n'était pas la première fois que je l'y apercevais. Sauf que cette fois-ci était différente, il m'a abordée. En anglais tout d'abord puis en voyant que je parlais et comprenais sa langue maternelle, il s'est détendu et nous avons conversé un long moment... Pour tout dire, jusqu'à la fermeture du restaurant. Il m'a proposée de me raccompagner. N'ayant pas du tout sommeil et apparemment lui non plus, nous nous sommes rendus dans un bar, pour boire une bière. Puis il m'a fait découvrir le whisky japonais. Nous étions un peu embrumés tous les deux et je me sentais vraiment bien avec lui. Nous nous sommes rapprochés et il m'a confiée avec une extrême tendresse, qu'il ne pourrait pas me laisser filer comme les semaines passées, où il était resté dans l'angoisse de ne plus jamais me revoir à chaque fois que je quittais le restaurant.

Je l'ai donc guidée jusqu'à ma chambre d'auberge. Nos bouches se sont liées en même temps que nos mains. Suivi de nos langues qui se sont caressées dans un ballet de douceur et d'érotisme mélangés, de la plus délicieuse des façons. C'était extatique, intense, à la fois sauvage et doux, tout simplement parfait...
Il n'y avait rien à redire alors qu'il m'avait timidement avouée que j'étais la troisième femme avec laquelle il faisait l'amour. Je lui ai alors révélé l'expression française " la troisième c'est la bonne " le faisant beaucoup rire. Cela m'a beaucoup plu d'ailleurs. Sa plastique incroyable, son timbre de voix, son rire, son humour et son intelligence. Bref, j'avais l'impression de vivre un rêve...

Ou peut-être est-ce vraiment un rêve ? Je ne savais plus trop finalement... En tout cas, je le vis ouvrir les yeux et me regarder en souriant. Il ouvrit les bras pour m'inviter à le rejoindre...

Je crois que je vais continuer de rêver encore un peu...

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