Mutation corporelle

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La créature humanoïde s’approcha lentement de moi. J’avais horreur lorsqu’elle faisait ça. Je désirais que les tortures se passassent plus rapidement. En plus, je ne le voyais pas vraiment mais je pouvais ressentir au fond de mes tripes son sourire sadique.

Ce jour-là toutefois, il fit preuve d’un peu plus de clémence envers moi et mon corps endolori, puisqu’il décida de recourir cette fois-ci à une anesthésie partielle des membres qu’il allait charcuter. Ou alors en eut-il marre d’entendre mes incessants hurlements et avait besoin de plus de concentration.

Toujours fut-il que je lui en étais redevable. Cependant j’aurais apprécié qu’il me couvrît le visage afin de ne pas entrapercevoir par intermittence toute l’horreur qui se tramait en ces lieux. Je pus le voir scalper ma chair, planter d’énormes seringues dans mes muscles, injectant dans ses derniers un produit qui passait par des tubes reliés à une machine dont le vrombissement me marteler l’intérieur du crâne. Il injectait dans une partie du muscle, laissait reposer, puis recommençait. Cela lui prit des semaines à répéter le processus, encore et encore.

Bien que je fusse anesthésié, quand le produit s’infiltrait dans un biceps ou un triceps, une légère douleur désagréable me lançait. Elle n’était certes pas fulgurante, mais elle m’était tout de même insupportable.

Au bout de plusieurs jours ou alors plusieurs mois de calvaire interminable, les opérations prirent fin. J’étais toujours attaché à la table d’opération, le corps tout engourdi de ce que j’avais subi jusque-là. Je pus alors déceler un changement radical dans mon être. J’étais comment dire…plus massif. Je ne savais pas exactement ce qu’il avait fait de mon corps. Je savais juste que je n’étais plus le même homme physiquement.

Je soufflai un peu, pensant que tout était terminé et que j’allais être enfin relâché. Ma joie ne fut que de courte durée lorsque je le vis revenir un jour avec la machine à électrochoc. Il appliqua cette fois une sorte de gel froid sur mes tempes et mon front avant d’y poser les électrodes qui allait envoyer le jus. Je le sentais, j’allais encore douiller.

Lorsqu’il mit la machine en route, je ressentis une vive douleur aigüe au niveau du crâne. Ce fut comme si des centaines d’insectes me dévorer le cerveau, plantant leurs horribles petites mandibules. C’était insupportable. Tellement que je dus m’évanouir pendant plusieurs heures, car lorsque je me réveillai, il faisait déjà jour. Du moins je le supposai grâce à la faible lueur qui peinait à passer au travers de l’unique lucarne de la pièce.

Les séances se répétèrent jusqu’à ce que je perdisse toute notion de réalité. J’avais changé. J’étais devenu plus bestial. Je ne pouvais même plus penser convenablement et je bafouillais des bribes de phrases incompréhensibles qui finirent par devenir des grognements au fil des jours.

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