PROLOGUE - Un monde bouleversé
Tous connaissaient la tragique histoire de « l'Événement », que certains appelaient encore « la Fin du Premier Âge ».
Plusieurs siècles auparavant, en une fraction de seconde imperceptible, l'humanité entière s'était trouvée arrachée à son monde et projetée dans une terre sans nom. Ce jour-là, le ciel s'obscurcit d'un coup, déchiré par des éclairs incessants qui zébraient les nuages comme des lames de feu. La terre trembla sous des convulsions violentes, secouant les montagnes et fissurant la croûte terrestre.
Ceux qui survécurent à ce changement brutal se retrouvèrent face à une horreur oubliée : les dinosaures. Ces créatures, autrefois maîtresses de la planète, réapparaissaient des forêts primaires, des profondeurs marines et même du ciel, animées par un instinct vital : la faim.
L'humanité, au bord de l'extinction, dut s'organiser pour survivre à ce chaos. Elle construisit des refuges sous terre, se cacha dans les arbres géants et fuit vers les hauteurs rocheuses. La sélection naturelle opérait avec une cruauté implacable.
Le temps s'écoulait lentement, voyant naître et disparaître des civilisations entières. Pourtant, une question persistait : pourquoi un tel cataclysme ? Et surtout, était-il possible qu'il se répète ?
Dans l'ignorance générale, quelques esprits s'interrogeaient. Certains y voyaient un simple phénomène naturel, comparable à une inondation ou un tremblement de terre. D'autres évoquaient la colère divine. Mais pour la majorité des survivants, la priorité était ailleurs : trouver de quoi se nourrir, se protéger du froid et échapper aux dangers immédiats. Il n'y avait pas le luxe de philosopher sur l'inconcevable.
Quelques années après « l'Événement », de nouvelles nations stables apparurent. Certaines étaient plus fortunées que d'autres grâce à des ressources naturelles abondantes : eaux claires, minerais rares, sols fertiles. Au-delà des rivalités et des conflits, c'était un espoir tenace de renaissance qui guidait nos ancêtres à travers cette période sombre.
Pour symboliser ce nouveau départ, le calendrier fut réinitialisé à l'an 1 — une tentative d'embrasser collectivement la tragédie et de regarder vers l'avenir. Une langue commune fut adoptée pour faciliter la communication entre les survivants : la coopération était essentielle à la survie de notre espèce.
Ces derniers siècles furent également marqués par des guerres et des alliances complexes, motivées tantôt par la soif de pouvoir, tantôt par une quête désespérée de paix. Malgré ces défis constants, l'humanité continua de progresser dans divers domaines : médecine, art, science, technologie. Les progrès furent inégaux selon les régions, et parmi eux, certains dépassaient l'entendement, comme s'ils relevaient de forces inconnues.
Nous allons maintenant explorer ce nouveau monde inconnu que les survivants avaient baptisé les Terres d'Amasia.

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