Prologue

2 minutes de lecture

Un chapitre / Une musique

Seance on a Wet Afternoon - John Barry

https://www.youtube.com/watch?v=vnwfoUekbOE

*

Extrait de l'histoire "Le Petit Marcel"

Décembre 1987. Tard dans la soirée. Café Le Petit Marcel.

Marie et Lucas sont serveurs dans ce café. Plus tôt dans la soirée, un client s'est fait agresser à l'extérieur, sur la place, par un inconnu. Personne n'a rien vu.

Deux heures du matin. Lucas avait été obligé de faire sortir les derniers clients encore secoués par ce qui venait de se passer au Petit Marcel. (...)

Des soirs comme celui-ci, il se disait qu’il avait bien fait de partir définitivement de chez lui. Il se revoyait en train de faire sa valise en toute hâte pour éviter une nouvelle fois les coups de son paternel. Il avait 17 ans et demi.

Marie se doutait bien de ce que pensait Lucas à cet instant. C’est elle qui l’avait recueilli la première fois qu’il était entré au Petit Marcel pour demander à tout hasard s’ils n’avaient pas du boulot pour lui. À défaut de répondre favorablement à sa demande (pas tout de suite, mais ça peut changer avait-elle laissé entendre), elle lui avait offert un café qu’il s’était empressé d’accepter. Elle n’oublierait jamais ce jeune homme brun, aux cheveux courts, ses beaux yeux gris, à la fois perdus et déterminés, signes que la vie de ne l’avait pas épargné. Il était revenu, quelques mois plus tard, renouveler ses services en tant que serveur, en postulant à l’annonce que le café avait fait paraître. Elle l’avait pris à l’essai un mois, mais n’avait pas eu à réfléchir plus longtemps pour savoir qu’il ferait l’affaire.

*

Juillet 1981. Lucas a 17 ans. Voici son histoire.

*

  • Vous venez souvent ici ? demanda Giovanni soudain, après un moment de silence.
  • Non, pas très.
  • Mais vous viendrez plus souvent maintenant, dit-il le visage illuminé d'un air de moquerie irrésistible.
  • Pourquoi ? bredouillai-je.
  • Ah ! s'écria-t-il, est-ce que vous ne vous rendez pas compte quand vous vous faites un ami ? Je savais que je devais avoir l'air idiot et que ma question était idiote aussi. Si vite ? Pourquoi pas ? Il dit cela comme une évidence, puis ajouta, jetant un coup d’œil à sa monte : on peut attendre une heure si vous préférez. On pourrait devenir amis dans une heure. Ou attendre jusqu’à la fermeture. On pourrait devenir amis à ce moment-là. (...) Les gens disent toujours ça, il faut attendre, il faut attendre. Qu'est-ce qu'ils attendent ?

Extrait de "La chambre de Giovani" de James Baldwin

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