Le chaos intérieur et la solitude
Je savais que cette explosion d’amour et cette vision n’allait pas durer, que c’était peut-être le début d’une route pleine de doute, de solitude ou je devrais affronter la vérité de la mort mais aussi de la renaissance qui l’accompagne.
Je savais presque, que j’allais toucher les deux extrémités. S’en ai suivi une rupture, aussi minime soit-elle mais qui m’a quand même touchée, j’ai fini par quitter mon travail car je ne m’y épanouissais pas du tout. Je me suis détachée de moi-même, observant l’hypocrisie ambiante. Je n’avais plus envie d’y participer. Après cela, j’avais une lucidité si crue sur le monde que retrouver la joie ou simplement faire semblant devenait impossible. Mais la solitude, celle que j’avais choisie au départ, s’est peu à peu muée en une folie douce, une errance sans fin.
Au milieu de ce chaos intérieur, je voyais le monde tourner sans moi, indifférent, avec ses habitants plus attachés à eux-mêmes qu’à autre chose. Je ne me retrouvais plus dans ce miroir brisé. Je ne savais plus qui j’étais vraiment. Qui j’étais devenue, une fille pleine de vie à une femme qui n’arrive plus à vivre. Et pourtant, au creux de ce gouffre, une toute petite flamme résistait encore, fragile mais tenace. Il n’y avait personne pour sécher mes larmes, hormis ma mère, seulement moi — et moi-même — tentant désespérément d’échapper à une réalité trop lourde en fuyant le monde plutôt qu’en l’affrontant. Les montagnes russes, la confusion entre les émotions et pensées contradictoires, ces moments de profond désespoir et, de l’autre côté, une envie fébrile de retrouver la force.
Une lutte silencieuse, où chaque pas semblait à la fois une victoire et une chute. Parfois, le silence pesait tellement que je croyais qu’il allait m’avaler, d’autres fois, un souffle de lumière traversait cette obscurité, rappelant que rien n’est jamais vraiment figé.
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