Une Promesse Brisée.

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 L’homme déposa son trésor sur la seule chaise devant la table, au centre du magasin de Ninil Mushroom. La petite fille gazouilla autant que les araignées surprises de les découvrir soudainement devant elles.

 To, sur son donut dégoulinant de crème grasse et sucrée, se vit dépouiller de son butin. Le nouveau papa offrit le mets délicieux à sa fille qui l’attrapa, agréablement étonnée. Elle y planta ses petites dents parfaites et émit des sons satisfaits. Son plaisir ne fut pas partagé par les enfants araignées, privées de leur friandise. Ils se rassemblèrent afin de partir en croisade contre cet envahisseur ; guidés par To et sa sœur, No, fine tacticienne, ils se préparèrent à l’affrontement.

 Un toussotement s’éleva derrière l’homme.

 « Ne me dérange pas, petit être, lança-t-il d’un ton menaçant à Ka.

 — Tu as promis. »

 Il demeura un moment immobile. Il regardait les enfants jouer ensemble. La fillette ne semblait pas s'inquiéter des petites bêtes aux nombreuses pattes qui lui couraient dessus. Elles la drapaient de leur gaze collante et tentaient de reprendre leur donut. Cela la faisait beaucoup rire.

 « Lily, dit-il soudain. Je vais t’appeler Lily, comme l’enfant de lumière qui était autrefois mienne. » Il se retourna vers Ka, dont les grands yeux stellaires étaient embués par une étrange tristesse. Il reprit : « J’aimerais que ce soit ma fille qui prenne ma place, et Ninil, la tienne. »

 Elle se balança au bout de son fil, méditative, alterna son regard entre lui et l’enfant ; puis partit prévenir sa maîtresse.

 Le bruissement de chaussons sur le carrelage se fit entendre. Ninil se tenait debout derrière la chaise de la petite fille sans qu’il n’ait pu la voir s’y rendre. Lily battait des bras et tentait d’empêcher les araignées de lui voler son donut. Un sourire carnassier s’étirait sur le visage contracté de la gérante, dont les crocs jaunâtres dégoulinaient de baves. « Humain… Pour moi ?! s’empressa-t-elle de demander, les pupilles dilatées.

 — Ma fille, répondit-il.

 — Oh ! Qu’elle est charmante ! » lui caressa-t-elle affectueusement la tête, débarrassé de sa mauvaise allure. Elle la souleva dans ses bras, surprenant l’enfant au passage, et reprit : « Un vrai bout de chou ! J’ai comme envie de la croquer ! »

 Elle lui pinça gentiment les joues.

 « Oui, moi aussi, approuva l’homme, tendit que la menace de son œil luisant, peint de violet, disparaissait sur son masque pour n’y laisser qu’un blanc immaculé. Moi aussi », termina-t-il sombrement.

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